Simon Riaux
13/10/2021 à 13:49

@In the book for love

Evidemment pas, les oeuvres que vous citez n'étant plus l'objet de publications critiques depuis bien longtemps, mais d'analyses, de discussions, de mises en perspective historique. Ce qui est nécessaire, noble et tout ce qu'on veut, mais assez éloigné d'une pratique critique.

Evidemment pas, puisque les oeuvres que vous citez, le cycle Arthurien étant un assez bon exemple, sont plusieurs fois tombées en désuétude, pour être redécouvertes. Même ces grands totems connaissent une appréciation changeante, et parfois chutent. Chapelin et Voltaire en sont des exemples frappants. Le premier a été célébré des siècles durant comme le plus grand dramaturge français, le second étudié pour ses pièces en vers, pendant plusieurs siècles également. Le premier a pour ainsi dire totalement disparu, le second est désormais vénéré pour ses contes philosophiques (longtemps méprisés) quand son théâtre est aujourd'hui considéré comme quantité négligeable.
A nouveau, point de permanence, et nulle objectivité.

Si une critique objective devait être une réalité qui mérite qu'on s'y attarde sur la base de ce type de piliers culturels, elle en concernerait si peu qu'il n'y aurait pour ainsi dire, pas d'exercice critique. Ou encore une fois, à ne l'envisager que sous l'angle d'une forme de curation muséifiée de la culture. Soit la mort cérébrale de la dite culture.

In the book for love
13/10/2021 à 13:36

@Simon Riaux
Toujours pas d’accord
La lecture de l’appareil critique (dans la Pléiade sorry je suis bourgeois) de Kessel (aucun rapport avec le raid de Han Solo), Shakespeare, ou encore plus loin de nous du Cycle du roi Arthur; permet de se rendre compte que le temps passant l’œuvre devient un chef d’œuvre pour des raisons objectives décrites dans ces introductions et que sans méconnaître les défauts , les qualités l’emportent et que le recul ne rend le constat que plus aveuglant
Les mêmes conclusions s’appliquent évidemment à la musique au cinéma etc.

BZH Punisher
13/10/2021 à 13:03

La critique du film est vraiment affligeante...
La notation film est ridicule...
Ecranlarge perd en crédibilité avec ce genre de critique...

Simon Riaux
13/10/2021 à 12:06

@Top ten

La valeur d'une "critique" qui émanerait du consensus général serait pratiquement nulle. Enregistrer le consensus n'étant ni un exercice critique, ni un exercice en soi (jusqu'à preuve du contraire, si ce consensus existe, alors il n'y a aucune forme d'intérêt ou de valeur ajoutée à en produire une captation molle).

Ensuite, une somme de sensibilités, fussent-elles enregistrées objectivement, n'a rien d'objectif. C'est un amas de subjectivités. Concordantes, mais objectives en rien.

De même, les fameux consensus dont vous parlez sont infiniment limités dans le temps et l'espace, ce qui accentue encore la stérilité de l'entreprise.

Pour prendre une pratique sur laquelle on a un chouïa plus de recul que le cinéma, à savoir la littérature, votre démonstration vole instantanément en éclats. En un siècle, non seulement les "classiques" ont changé du tout au tout, mais aussi l'angle selon lesquels ils sont perçus.

Bref, la critique objective, ou neutre ou impartiale, c'est un miroir aux alouettes et un pur mirage théorique.

MacReady
13/10/2021 à 12:05

@Top ten
Sauf que ces exemples (les Beatles, le top 10 de SF...) obéissent à d'autres règles : celles d'un deuxième temps critique, avec du recul, et une vision plus historique.
Ce qui voudrait donc dire qu'il faut se taire sur le moment et prendre la température plus tard. Quitte à confondre la critique pure, avec les risques mais intérêts inhérents à une prise de position à un instant T, avec quelque chose qui ressemble plus à un bilan-statistique, du type "plus personne n'osera rejeter telle oeuvre".
Amusant d'ailleurs de constater que bien souvent, des oeuvres considérées comme intouchables x décennies après leur naissance, n'ont pas été unanimement embrassées au départ, côté critique et-ou public.

Top ten
13/10/2021 à 11:59

@Simon Riaux
Nous ne sommes clairement pas d’accord
Je maintiens qu’une critique peut être objective et que globalement pour n’importe quel sujet ; un consensus global s’établira sur la qualité d’un film, d’une statue, d’un livre etc base sur des critères objectifs et que la validité de cette critique reste stable dans le temps
Ce point est constatable empiriquement via par exemple les 10 meilleurs films de SF vu par un critique US Allemand Français etc.
Sensibilités nationales à part ; les mêmes noms ressortent
Après chacun a sa sensibilité et ses humeurs mettre en valeur un point plus que d’autres etc. Mais nous ne sommes clairement pas dans un monde totalement subjectif

X-or
13/10/2021 à 11:36

Je m'étonne que certains commentaires ne comprennent pas qu'un film peut-être le reflet de son époque.
C'est tellement évident et il y a tellement d'exemple.

X-or
13/10/2021 à 11:33

Le film est une bouse.
C'est acquis.
Mais votre critique est d'or.
Merci Simon Riaux.
J'aime votre plume et celle de François Forestier

Simon Riaux
13/10/2021 à 10:41

@Benchmark

Discussion déjà tenue en effet. Non seulement ce que vous décrivez ne s'approche ni de près ni de loin d'une quelconque forme d'objectivité (ce n'est pas parce qu'on renomme la tarte aux pommes "tarte aux poils" qu'elle n'est plus faite de pommes), mais ce n'est pas non plus une critique, tandis que ce que vous proposez ici n'a pas le plus petit intérêt ni raison d'être.

Benchmark
13/10/2021 à 10:39

@Simon Riaux
Pour emprunter à la logique des marchés
Une critique objective c’est le consensus observable sans variation en t, puis en t+1, puis en t+ 2, puis en t+n
Il existe donc des critiques objectives reconnues comme valides globalement par tous
Par exemple Sergent Pepper des Beatles est globalement critiqué comme un chef d’œuvre depuis des dizaines d’années
Mais cette discussion a deja été tenue ici

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