Si Beale Street pouvait parler : critique qui peut écrire
Après avoir été oscarisé dès son premier long-métrage, le passionnant Moonlight, Barry Jenkins faisait face à la difficile tâche d’embrayer après avoir connu un succès et une reconnaissance retentissante. Et en choisissant d’adapter un des textes emblématiques d’un auteur américain de premier plan, Si Beale Street pouvait parler, il ne s’est pas facilité la tâche.
SPOTLIGHT
Récemment mis en avant dans le brillant I am not your negro, James Baldwin fut un des grands auteurs et essayistes à aborder en profondeur la question du racisme au sein de la société américaine. Si Beale Street pouvait parler constitue, avec La Prochaine Fois, le Feu, un de ses travaux les plus reconnus, qui mêle pure invitation au romanesque et puissante réflexion sur la question des droits civiques.
Un travail sur la photographie magnifique
Dans un premier temps, on se prend à rêver que Jenkins parvienne à tout à fait embrasser l’œuvre qu’il adapte. La photographie de son film sidère de précision, vibrante de beauté et de douceur grâce au travail somptueux du chef opérateur James Laxton. Cette lumière unique fait écho aux mouvements d’appareils, pensés comme autant de ponctuations dont les plans seraient les phrases. À bien des égards, la maîtrise sensible du cinéaste semble avoir encore progressé depuis Moonlight.
Le même constat vaut pour les comédiens, KiKi Layne et Stephan James, comme en apesanteur. Ils jouent une partition qui répond parfaitement à la bande-originale de Nicholas Britell, qui s’attache également à traiter le film à la manière d’un orfèvre. Malheureusement, ces nombreuses réussites se heurtent progressivement à l’ADN même du métrage.
RIGOR LIBRIS
Le cœur de Moonlight battait au diapason de celui de son auteur. Mais ici, Barry Jenkins lance toutes ses forces dans la bataille de la fidélité envers les écrits de James Baldwin. Le réalisateur va jusqu’à reprendre parfois au mot près les dialogues de Si Beale Street pouvait parler, quitte à sous-traiter le découpage de la mise en scène aux mots de l’écrivain.
D’où un sentiment paradoxal de rigidité, Si Beale Street pouvait parler ne parvenant jamais à s’affranchir de son statut d’illustration. Peut-être cette frustration sera-t-elle moins forte pour les spectateurs ne connaissant pas les travaux de Baldwin (encore que, le formidable cœur du film paraît, ici et là, frappé d’arythmie). Mais pour les amateurs de l’auteur, il y a quelque chose de terriblement frustrant à voir ainsi Jenkins soigner cet écrin littéraire, jusqu’à l’enfermer dans un grand écart impossible, entre révérence littéraire et proposition de cinéma.
Lecteurs
(3.5)10/02/2019 à 22:03
On devrait avoir honte d être blanc et ensuite américain....on reconnaît les électeurs de trump!!!
30/01/2019 à 13:27
Les films de Barry Jenkins sont comme les derners films de Terrance Malick, beaux mais chiants. @ Walter White: Vous devez confondre avec la famille Foldingue.
30/01/2019 à 13:07
Nique tes mort @walterwhite. Sale raciste de merde virtuel !
30/01/2019 à 12:07
Encore une purge pour les black