L'Echappée belle : Critique sur la route encore
Paolo Virzì n’est peut-être pas le plus reconnu des réalisateurs italiens, mais on suit avec intérêt les propositions du metteur en scène depuis la découverte du délicat La Prima Cosa Bella. C’est donc forcément avec curiosité qu’on s’est penchés sur L’Echappée Belle.
L’AUTOROUTE DES VACANCES
Y sont réunis deux légendes du 7e Art, Helen Mirren et Donald Sutherland, couple qui décide de faire face au crépuscule de leurs existences en réalisant enfin un voyage fantasmé de longue date. Contre l’avis de sa famille, des proches et de l’institution médicale, Ella décide donc d’embarquer son époux John dans un road trip en camping car, à destination de la maison d’Hemingway.
Donald Sutherland et Helen Mirren
De ce point de départ tristoune, pour ne pas dire funeste, Paolo Virzì a la bonne idée de tirer un récit étonnamment vivace, primesautier par endroit. Conscient qu’il lui suffit de s’appuyer sur ses deux formidables interprètes, le cinéaste s’inquiète principalement de leur donner suffisamment de matière première, et le fait souvent avec intelligence. Les portraits de ce vieux littéraire dont la mémoire se fait la malle et de la fausse insouciante qui le soutient savent parfaitement alterner entre esquisse et description plus classique.
Entre figures imposées par le genre et l’orientation du film, chronique tendre d’une fin de vie annoncée et bouffées d’espoir, L’Échappée Belle parvient à s’offrir régulièrement des ruptures de ton, des respirations qui dynamisent assez efficacement l’ensemble et permet au spectateur de se plonger confortablement dans ce récit relativement balisé.
LA VIEILLESSE EST UN GAUFRAGE
Le métrage a beau ne pas être avare en émotions et en parenthèses (dés)enchantées, formellement, on sent rapidement les limites de Paolo Virzi. On n’a parfois l’impression que le réalisateur italien ne sait pas exactement quoi faire de ces espaces américains qu’il visite, et insère ses protagonistes au sein de leur milieu culturel de manière très superficielle, voire au forceps.
Il en va de même pour le filmage, comme le découpage. La dramaturgie qui préside à certaines séquences manque parfois trop d’engagement, de point de vue ou de prise de risque, tant et si bien qu’il faut tout le talent des acteurs pour éviter au métrage de devenir pesant, voire de sombrer dans le pathos de mauvais goût. Deux limites à peu près esquivées, grâce à Mirren et Sutherland, merveilleusement complémentaires, ainsi que la simplicité de l’ensemble, qui le prémunit ultimement de verser dans le mélo hollywoodien pur sucre.
Lecteurs
(0.0)08/02/2018 à 00:19
Le film m'a évoqué About Schmidt
08/01/2018 à 03:27
@tiger
Amen to that.
07/01/2018 à 22:57
A gift of the reality to come old
But such a marvelous way to presented
I just loved it
And cry
05/01/2018 à 19:38
Le retour en force, finalement, du cinema italien est la meilleure nouvelle du moment pour tout les cinephiles aujourd’hui et revient enfin sur le podium et le devant de la scene, big time.
Luca Guadagnino (I am love, Call me by your name, Suspiria...), Paolo Sorrentino (Youth, The young pope...), Matteo Garrone (Gomorrah, Tale of tales..), Saverio Costanzo (Hungry hearts..) etc etc..
En esperant que ce sujet-la seul puisse mettre pour une fois tout le monde d’accord...