Criminal Squad : critique musquée
Criminal Squad, ce soir à 21h15 sur TMC.
Projet coincé dans les arcanes hollywoodiens depuis près de 15 ans, Criminal Squad met aux prises des braqueurs minutieux et ultra-violents avec une bande de policiers également radicaux. Soit le véhicule idéal pour Gerard Butler et tous les spectateurs en manque de bourrinerie testostéronée.
PATATE DE FORAIN
Avec l’avènement du film de super-héros et des giga-blockbusters tout public, c’est une certaine idée du cinéma d’action musclé qui s’est quasiment évaporée. Un rétrécissement du genre d’autant plus évident que les divertissements ouvertement virilistes n’ont pas forcément la côte à l’heure où l’industrie remet justement en question la représentation des minorités et des genres dans plusieurs de ses productions.
C’est donc à la bonne heure que surgit Criminal Squad, avec ses gros loubards tatoués, ses flics recuits au Jack Daniels, et ses hordes de vilains pas beaux bouffis de créatine. Lesté d’une dizaine de kilos pris pour le rôle, Gerard Butler trimbale sa trogne de guerrier néo-beauf avec un charisme absolument impérial, et nous ferait presque croire à son personnage de super-flic super-badass porté sur la violence gratuite, l’alcool mal distillé, les femmes de petite vertu et l’amour paternel.
Le projet semble avoir profité de son interminable développement pour happer quantité d’identités remarquables issues de productions populaires. On reconnaît ici un appel du pied lourdingue à Heat, des œillades bien épaisses qui vont de William Friedkin aux Expendables (kamoulox !), une bonne pincée de Training day et une structure qui repompe sciemment une phase devenue emblématique de GTA V. Pour opportuniste que soit la démarche, elle n’en est pas moins très efficace et confère à l’ensemble une richesse décomplexée très stimulante.
GONADES DE MERCENAIRE SNACKEES
Scénariste rodé aux productions qui fleurent bon l’aisselle de mercenaires, Christian Gudegast passe ici pour la première fois derrière la caméra. Et s’il s’exécute sans génie, on sent le metteur en scène perpétuellement soucieux de la lisibilité de l’action, toujours maître de son récit, lequel est emballé avec une énergie et un classicisme bienvenus.
Gerard Butler expliquant la déontologie à un méchant bureaucrate vegan
En revanche on regrettera que le film, qui maintient son ambigüité morale jusque lors de son final, choisisse de manière bien trop académique son camp lors d’une ultime confrontation, quand il ne s’efforce pas de nuancer ses protagonistes à coups de lance-roquette émotionnel. Ainsi, voir le gros Gégé parader après avoir lutiné comme un gagnant la compagne stripteaseuse de sa némésis gangsta, avant d’aller pleurer des larmes de margarine devant les chtites n’enfants dont il a perdu la garde est gentiment ridicule.
Au final, Criminal Squad a beau être bas du front, trop mécanique dans sa structure et ne pas totalement assumer sa gloriole masculiniste de supermarché, il parvient sans mal à ressusciter une forme de divertissement dont les traits sont si épais qu’ils ne vont pas sans une certaine innocence, qui décuple encore le plaisir pris devant ce thriller aux airs de match de catch cosmique.
Lecteurs
(3.3)03/02/2022 à 21:25
La meilleure scène du film reste celle où l'ado vient chercher la fille de 50Cent et que ce dernier l'emmène dans le garage pour lui dire un petit mot...
03/02/2022 à 14:29
Si le cinéma est souvent un éternel recommencement, que la présence d'acteurs différents arrive souvent à faire passer, voilà un film qui au moins assume à mort d'être une repompe total de "Heat"... Mais avec, comme acteurs, des mastards tatoués hyper épais, comme dans un bon film de fafs pas sérieux et limite DTV.
Et où Gerraaaard! ne fait pas que reprendre le rôle taré de Al Pacino. Non, il nous joue aussi une sorte de Martin Riggs, mais qui n'aurait jamais perdu sa femme, jamais fait l'expérience de la tragédie pour trouver de bons garde-fous et être un peu moins c*n dans sa tête. Un monstre viril imprévisible et sacrément poilant.
En bonus, dans ce côté "western entre mâles Alpha" à l'action bien lisible, et où les plus sympathiques semblent plus les bandits (et leurs code d'honneur) que les flics... le film se paye un twist à la "Usual Suspect" (années 90 encore) en guise d'épilogue. Pour montrer qui sont les vrais vainqueurs entre les parangons de virilité, et les supposés "faibles" préposés aux emplois subalternes.
Heureusement, ça se veut plus tripeste qu'intelligent, suffisamment pour passer un moment marrant malgré une longueur un peu excessive.
03/02/2022 à 12:57
Ah ah ah, y avait que Riaux pour mettre une telle note à cet étron.
03/02/2022 à 08:29
Autant la scène d'ouverture m'a vraiment impressionné, autant sur le reste du film, j'ai eu l'impression de retrouver un DVD acheté 7 euros au supermarché dans un vieux carton. Pourtant Butler-50cent, j'aurai dû le savoir. Et puis la scène finale fait trop penser à HEAT
02/02/2022 à 20:06
Un film sauvé par les scènes d'action.
02/02/2022 à 19:13
Un bon vieux film de bonhommes, j’ai apprécié.
02/02/2022 à 18:15
Je m'attendais à un gros navet et au final je me suis retrouvé devant un bon petit film.
Pour une fois que cela va dans le bon sens
15/12/2020 à 22:24
Pas du tout accroché. Mou du genou, mal réalisé (n'est pas Michael Mann qui veut), acteurs moyens bodybuldés et tatoués mais sans véritable âme. Le film va effectivement manger à tous les râteliers possibles sans jamais atteindre le niveau d'aucun d'eux. Il faut attendre la scène finale pour que ça bouge un peu. Manque de bol, elle est totalement absurde, elle manque de moyen et n'est franchement pas lisible. Seule la scène de départ sauve les meubles.
23/03/2020 à 17:25
Ca se laisse voir mais ce n'est pas extra.
21/03/2020 à 23:21
Mdr. Il part de la salle de contage des billets pour arrivé dans les toilettes par le système d'aération. Un peu n'importe quoi. Peu crédible ce film.