Mamma Mia : Here We Go Again ! critique qui va se faire voir chez les Grecs
Mamma Mia : Here We Go Again ! est ce soir à 21h05 sur TFX.
Tentative réussie de convertir le souvenir de la grande partouzerie artistique des seventies en nostalgie commerciale contemporaine, Mamma mia ! premier du nom avait rencontré un immense succès international et initié une nouvelle génération à la musique d’ABBA. C’est donc sans véritable surprise qu’arrive quelques années plus tard une suite, Mamma Mia : Here We Go Again !, avec Meryl Streep, Pierce Brosnan, Colin Firth, Amanda Seyfried, Lily James et bien d'autres stars, censée capitaliser sur l’audience précédemment réunie.
LAST NIGHT A DJ FUCKED MY LIFE
Et contre toute attente, Mamma Mia : Here We Go Again ! fait régulièrement mouche, grâce à deux atouts, plus ou moins inattendus. Sa structure tout d’abord : le film s’attardant au moins autant sur la jeunesse du personnage précédemment incarné par Meryl Streep. Cette dernière est décédée un an avant que ne débute l’intrigue, et c’est son souvenir, son deuil, qui articulent toute la narration. Des ingrédients qui culminent lors d'une scène finale surprenamment simple et sincère, dans le message de transmission qu'elle déroule.
Le scénario a beau tenter de doper son déroulé à coup de gags bizarroïdes (la chèvre restera gravée dans votre mémoire en lettres de lait caillé et tiède), il est de facto schizophrène, tiraillé entre la matérialiste Sophie (Amanda Seyfried), et la pulsion de vie, d’amour et de sensualité qui anime Donna (Lily James). En ressort une curieuse mélancolie, et par endroit des bouffées d’émotion imparables, alors que derrière le positivisme forcé du métrage se dessine le souvenir d’une innocence et d’une légèreté envolées à jamais.
Pour incarner cette énergie solaire à l’écran, il fallait tout le magnétisme de Lily James. Cantonnée jusqu’à présent à des rôles de pimprenelles en faiblesse, c’est peu dire que l’actrice était passée sous nos radars. Contre toute attente, elle déploie ici un charisme lumineux, à des encablures de ses prestations dans Cendrillon ou Les Heures sombres. Ce que Mamma Mia : Here We Go Again ! réussit provient presque intégralement de la comédienne, tant elle parvient à rendre palpable son évocation d’une gourmandise révolue.
UN FILM QUI PREND CHER
James et la charge émotionnelle de l’ensemble doivent malheureusement lutter avec la mollesse de la mise en scène de Ol Parker, pas plus à l’aise avec ses séquences narratives que lors des scènes chantées, qui tendent à laisser croire que les chorégraphies de ABBA furent imaginées pour une troupe de lamantins arthritiques.
Autre source de frustration : l’invraisemblable pudibonderie du film, qui tente sans cesse d’adoucir la dimension sexuelle des aventures de Donna, de les teinter d'une moraline hors sujet et chaste (un comble) au lieu d’assumer la nature du quatuor esquissé dans le premier opus. À ce titre, le fait que le film évite la rencontre entre ces trois poireaux dégorgés qui font office de rôles masculins a tout pour agacer.
Reste que l’ensemble dispose de suffisamment de charmants as dans sa manche pour toujours conserver notre sympathie, même quand le script adresse la situation sociale de la Grèce avec une désinvolture obscène, ou tente de nous convaincre que Cher peut danser sans être branchée sur le secteur.
Lecteurs
(2.8)20/07/2018 à 17:45
Personnellement j'ai trouvé la pimprenelle incroyablement envoûtante dans Baby Driver.