Leprechaun Returns : critique Lucky Charms

Christophe Foltzer | 16 décembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 16 décembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

De toutes les figures de l'horreur issues des années 80-90, Leprechaun est probablement le boogeyman qui a eu la trajectoire la plus inattendue et la plus débile. Après 25 ans de bons et loyaux services, il était plus que temps qu'il revienne aux sources. Disponible en VOD depuis le 3 décembre.

PETIT HOMME VERT

Disons-le d'emblée, le personnage du Leprechaun, tel qu'il a été imaginé il y a 25 ans dans le film de Mark Jones, ne peut décemment faire peur à qui que ce soit : un lutin un peu lubrique, généreux de la vanne à deux balles, qui cherche à récupérer son seau de pièces d'or, on a vu plus anxiogène. Et, même si le film original tentait quelques sursauts d'effroi (sans jamais y parvenir), l'intention n'était clairement pas à la bonne grosse trouille des familles. Tout comme la suite de la carrière du personnage l'a prouvé puisqu'il s'est retrouvé dans l'espace, dans le futur et au beau milieu de gangs de rapeurs.

 

photo Leprechaun ReturnsLila (Taylor Spreitler)

 

Après un abominable reboot en 2014 qui cumulait tout ce qu'il ne fallait pas faire, voici que la chaine SyFy décide de donner un coup de polish au mythe, en produisant un téléfilm sobrement intitulé Leprechaun Returns, conçu comme une suite directe du premier film. On aurait pu craindre que le film ne s'abandonne à la fausse suite pour être un reboot déguisé et relancer la franchise (ce qu'il est quand même d'une certaine manière) mais on ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi fidèle à son matériau d'origine.

Ici, nous suivons donc Lila, la fille de Tory (Jennifer Aniston dans le premier film) qui intègre une sororité écoresponsable à l'endroit-même où sa mère a vécu son traumatisme un quart de siècle plus tôt. Entourée de ses nouvelles "soeurs" et de deux mecs, elle va bientôt comprendre qu'une petite créature tenace est en liberté et veut leur mort, lui prouvant par la même occasion que sa mère n'était pas folle.

 

photo Leprechaun ReturnsOzzie (Mark Holton) de retour

 

FUCKY YOU LUCKY CHARMS

La grande qualité du film, c'est qu'il s'inscrit véritablement dans la continuité du premier. Ainsi, Ozzie (l'un des survivants originels) est de retour et le film fait revenir le monstre par son intermède, dans une séquence on ne peut plus cryptique pour qui n'a jamais vu le premier film. Mais le réalisateur Steven Kostanski ne s'embarrasse pas de tout expliquer au public néophyte : si vous n'avez jamais vu Leprechaun, tant pis pour vous, vous n'avez qu'à essayer de raccrocher les wagons en cours de route, on n'est pas là pour vous mâcher le boulot. Un angle d'approche qui fait extrêmement plaisir et qui, dans un mouvement étrange, nous rattache affectivement à la franchise. Oui, si tout le monde peut voir le film et en profiter, seuls les vrais initiés pourront le comprendre dans sa totalité. Leprechaun Returns reste donc encore un truc qui nous appartient un peu, à nous, qui avons suivi la saga, et ça fait extrêmement plaisir.

 

photo leprechaunGénération perdue ?

 

Si le film n'a aucunement l'intention de nous faire sursauter, mis à part des jump-scares minables dans sa première partie (heureusement vite oubliés), Leprechaun Returns utilise en réalité son postulat pour nous parler de tout autre chose, et c'est assez inattendu. Toutes proportions gardées, nous sommes en effet face à un film qui tire à boulets rouges sur la jeune génération, dépeinte comme blasée de tout, narcissique, crétine au dernier degré et greffée en permanence aux nouveaux outils technologiques. Le Leprechaun, enfermé dans son puits depuis 25 ans, découvre ainsi un monde qui ne l'a pas attendu et le tourne en ridicule à la moindre occasion. Et c'est très rafraichissant, tout autant que drôle. Sans compter que le film se joue habilement de nos attentes, nous propose des personnages basiques, certes, mais très bien interprétés et complètement débiles et insensibles à ce qui leur arrive, nous nous retrouvons donc dans une distanciation comique assez ravageuse par instants.

 

photo leprechaunLeprechaun (Linden Porco), en pleine forme

 

Autre détail qui fait plaisir, le film est gore et plutôt inventif dans ses mises à mort. S'il reprend plus ou moins la trame de l'original, il se permet de belles giclées dotées d'effets spéciaux solides (le précédent film du réalisateur, The Void, prouvait qu'il savait filmer les effets de barbaque avec talent) et, encore une fois, ça fait plaisir.

Et puis, il faut parler du Leprechaun lui-même, jusqu'ici immortalisé par Warwick Davis (hors reboot tout pourri). Là, nous avons droit à un nouvel acteur, Linden Porco, qui s'en sort à merveille. Irritant au possible quand il le faut, un peu inquiétant à d'autres moments, il parvient à reprendre quelques tics de son modèle tout en se l'appropriant, parvenant même à le rendre particulièrement attachant dans quelques séquences. Et franchement, on s'attendait à tout, sauf à prendre notre pied devant sa prestation.

 

Affiche officielle

 

Résumé

Petite série B modeste, Leprechaun Returns fait plaisir à voir avec ses persos débiles, sa belle facture esthétique et son gore rigolard. Il nous rappelle un temps plus simple, moins vicelard sur le plan marketing, où on n'essayait pas de nous vendre des couleuvres. Un film très sympa, idéal pour une soirée pizza-bières entre potes. Nous sommes les premiers surpris.

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Lecteurs

(3.7)

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commentaires
Uleertel
09/11/2020 à 21:29

Très très déçu, la critique donnait envie mais entre les actrices nulles, les dialogues débiles qui se veulent cool, les situations très premier degré mais tellement nulles qu'on dirait une parodie.... Juste non.

ratarra
20/12/2018 à 23:34

francheement a part la premiere demi heure le film est une bonne reussite un humour qui tient la route deux ou trois belle mort les actrice sont plutot douè

Geoffrey Crété - Rédaction
16/12/2018 à 17:08

@Marston

Il est disponible en VOD depuis le 3 décembre, sur Canal VOD.

Marston
16/12/2018 à 16:59

Ou peut on le voir ?

Le Waw
16/12/2018 à 13:09

Je voulais dire oui ça donne grave envie.

Le Waw
16/12/2018 à 13:09

Grave ????

Max
16/12/2018 à 11:39

Merci les gars, ça donne envie

Raiden
16/12/2018 à 10:48

Merci de votre critique EL !!
Et respect a Linden Porco qui fait un excellent travaille pour son jeune age et qui passe après le culte Warwick Davis !!

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