All Inclusive : critique qui beach

Simon Riaux | 20 juin 2021 - MAJ : 10/11/2023 19:06
Simon Riaux | 20 juin 2021 - MAJ : 10/11/2023 19:06

Plantés au milieu d’un décor de plage factice, ils nous regardent tous les dix. Œil torve, regard perdu, ou sourire extra-bright, tout respire le vertige du néant dans ces corps abandonnés à la violence de la crème auto-bronzante dopée à la terracotta. Dès son affiche, All Inclusive de Fabien Onteniente s’impose comme une tentative radicale, une invitation à l’abîme. Et le film se fait fort d’honorer cette promesse.

VIPipi

Que retiendront les historiens du futur de notre temps ? Des images de nouilles dans un slip, peut-être une paire de meme, et sans doute, cette interrogation lancinante : qu’a-t-il bien pu se passer sur le tournage du dernier métrage de Fabien Onteniente ? La comédie française grand public s’est imposé depuis une vingtaine d’années comme une cathédrale de la mocheté, et on n’attendait pas de All Inclusive qu’il déroge à cette charte esthétique, mais son appétit pour la laideur confine au sublime.

Littéralement rien ne va dans le bousin. À la limite, on remerciera le réalisateur d’avoir orchestré un certain équilibre dans la dégueulasserie. Ainsi, la photographie ne pourra pas strier le cristallin du spectateur, déjà occupé à protéger ses tympans des mélopées grasses de Benjamin Biolay et Dany Synté. On espère qu’ils ont été rémunérés de leur poids en rhum et ont pu oublier ce qu’ils viennent de commettre, avec la complicité des monteurs, manifestement pas super au fait des notions de raccord, ou de cohérence.

 

photoCrème au fond, c'est pas ta mère

 

Espérons également que Guy LaurentFranck Dubosc et Fabien Onteniente ont reçu des émoluments notables pour s’être investis avec tant d’opportunisme à détruire toute forme d’harmonie scénaristique, et à fouler au pied tout ce qui pourrait ressembler à une situation originale.

Situé dans les confins du Gros Beauf Cinematic UniverseAll Inclusive pompe avec les dents tout ce qu’il peut à Camping (jusqu’à ses situations, voire le nom de ses personnages), tout en draguant lourdement l’héritage des Bronzés, avec le raffinement d’une promotion d’école de commerce abandonnée dans le Quartier Rouge d’Amsterdam.

 

photoAllumer le vieux

 

CARRIBEAN PSYCHO

Passé quelques minutes, le départ salutaire de Maïwenn et l’entrée en stase comateuse du malheureux François-Xavier Demaison, le spectateur qui n’aura pas succombé à la demi-douzaine d’AVC provoqués par une série de vannes à base de flatuosités aquatiques pourra faire une découverte stupéfiante. Car les braves, qui s’accrocheront à leur siège comme le malaise à la carrière d’Onteniente, prendront soudain conscience que la lente mais inexorable invasion des profanateurs de sépulture a bien lieu au sein du petit monde de la comédie hexagonale.

On ne saurait dire ce qui nous a mis la puce à l’oreille. Est-ce le débit mécanique d’un Franck Dubosc singeant Johnny, ou les répliques collées dans la bouche de Josiane Balasko, embarrassante nympho de paillotte échappée d’une relecture de La Petite Sirène signée Max Pecas ? Ou alors faut-il chercher du côté de l’acte sacrificiel de Mister V, qui a manifestement décidé de faire de son existence un gigantesque thermomètre à nanar ? Nul ne le sait.

 

photoUne certaine idée de la gêne 

 

Tous ces personnages et comédiens sont faux, dévitalisés, au point que même les plus pitoyables sorties misogynhomophobistes (à ce niveau-là, on est tenu au néologisme) glissent, comme rendues inoffensives par la nullité cosmique de l’ensemble. Seule demeure la certitude un peu dégoûtante que, ce que ce film jamais drôle déteste par-dessus tout, c’est son public. Il lui tend un miroir confit de mépris, lui moissonnant le portefeuille en échange d’un produit pensé aux airs de doigt d’honneur gangréné.

 

photo

Résumé

Un film qui semble vouloir du mal au spectateur, tant il s'efforce d'établir de nouveaux standards en matière de nullité.

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Lecteurs

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commentaires
Francis Bacon
22/06/2021 à 02:15

Ouais c'est pas un chef d'oeuvres mais on peut dire que c'est nul sans parler de beauf ou de mettre du mépris social là dedans. Oui c'est nul.
Sinon Mister V il n'a pas fait que des nanars : Place publique, le dernier film de Jaoui/Bacri. Bon 1 bon film sur 15 c'est peu.

Free Spirit
21/06/2021 à 16:03

Et dire qu ' il y a des gens qui ont aimés ce film de MERDE... Le reflet de la Société...Plus c est Nul ; Plus les Gens adorent !!! comme La Chanson Française ...Enfin...

l'indien zarbi
21/06/2021 à 12:10

Nos régions ont du talent.

Brady
21/06/2021 à 11:45

Ce que beaucoup de gens ne savent peut être pas mais c'est le remake d'un film allemand sorti en 2011 intitulé : "Geister All inclusive".

Cat
20/06/2021 à 23:06

Nul, all is nulle exclusivement!

ragnagnas
20/06/2021 à 19:51

Dire que des gens on payés pour voir cette m*rde que j'aurais même honte de regarder a la télé. Et puis qu'elle têtaclak ce mec. Pauvre france.

Flash
20/06/2021 à 16:49

Bravo, à ceux qui ont regardé en entier ce "truc".

Deubeulbu
16/06/2020 à 23:38

Daube intersidérale...

Vraiment naze
15/06/2019 à 02:09

J’ai pas ris une seule fois. C’est un gros ratage. Interminable. Zéro pointé.

Darky80
26/02/2019 à 00:05

Tellement mauvais qu'a la séance où j' étais, moins de vingt personnes au passage, la moitié est sortie au bout de dix minutes. Le réalisateur devrait avoir honte d'avoir réalisé une merde pareille. Suis resté jusqu'au bout d1 part à cause du prix du billet. Gaumont rennes 11€80 et de 2 pour voir jusque ou on pouvait aller dans la débilité et la niaiserie. Un film degueulasse dans la même veine qu'alad2 et la tour Montparnasse 1&2.

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