Child's Play – La Poupée du mal : critique qui a fait Chucky dans sa culotte

Simon Riaux | 23 septembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 23 septembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La franchise Chucky se trouve dans un bien drôle d’état. Avec ses droits éparpillés dans tous les recoins d’Hollywood, le créateur du poupon meurtrier a pu prolonger la saga en un dérapage méta indigeste pour certains, parfaitement jubilatoire pour d’autre, et s’apprête à prolonger les aventures du personnage via sa série Chucky Murders. Mais United Artist, via Orion Pictures et MGM, est parvenu de son côté à initier un reboot, Child's Play – La Poupée du mal de Lars Klevberg, et c’est lui qui nous intéresse aujourd’hui.

CHUCKY LES BONS TUYAUX

De cet imbroglio légal découle la possibilité pour United Artist de produire un remake du premier Chucky (lequel autorisera ensuite ces gros malins à produire une éventuelle franchise parallèle).

Afin d’anticiper sur un succès potentiel, ce Child's Play – La Poupée du mal nouvelle génération, se voit obligé de bâtir sa propre mythologie, tout en restant suffisamment proche de l’original pour ne pas braquer la communauté de fans, ni apparaître comme une nouveauté qui ne bénéficierait pas de l’héritage qui est le sien.

 

photoChucky

 

Par conséquent, notre poupée assassine a beau avoir le look de Chucky, la malice de Chucky, les cheveux de Chucky, elle ne peut en dupliquer l’esprit. Le jouet sanguinolent n’est donc plus possédé par l’esprit d’un tueur en série particulièrement retors… mais est la demeure d’une intelligence artificielle d’une rare stupidité. On sent bien que le script veut se maquiller en réflexion sur les dangers inhérents aux derniers artefacts techniques à avoir envahi nos domiciles, mais son écriture est si épaisse et faiblarde que le résultat tend plutôt vers l'élucubration technophobe trépanée. Et c’est le premier problème du film.

On ne lui en voudra pas de modifier le délire proto-vaudou du métrage original pour se risquer à faire une proposition. Mais cette dernière se révèle si basse du front qu’elle pousse le scénario à d’inutiles circonvolutions pour se justifier, sans jamais y parvenir. Pire, à l’heure de satires acides et pertinentes comme Black Mirror ou Years and Years, accoucher d’un banal « les objets connectés sont sataniques, la technologie sent des pieds » s’avère intensément navrant.

La déception est d’autant plus amère que le premier film développait un discours pertinent sur les rapports entretenus par les mômes avec la publicité.

 

photoLes hommages à E.T. (et à d'autres prods Amblin) tapent souvent à côté...

 

CHUCKY AU ROYAUME DES FILMS

Certes, on ne se repaît pas d’un Chucky pour y dégoter un puits de richesse conceptuelle. Mais ce péché originel se retrouve dans tous les aspects du métrage. Car Child's Play a son petit cul de plastique cruellement écartelé entre deux chaises, ne tranchant jamais entre l’ADN sardonique de la franchise et une tentative de premier degré et de sérieux jamais gagnante ou totalement assumée. N'ayant aucune autre raison d'être que de poignarder le spectateur au portefeuille, le film ne parvient jamais à transcender ses origines opportunistes.

Dès lors, et malgré une durée très appréciable de seulement 92 minutes, le récit se traîne, enchaînant les meurtres paresseux durant toute sa première moitié. Pour propre que soit le travail du réalisateur Lars Klevberg, on a bien du mal à y trouver la moindre inspiration, énergie ou proposition, et ce n’est pas la direction d’acteur qui sortira le spectateur de sa léthargie. Aubrey Plaza est scandaleusement sous-employée, quand Gabriel Bateman prouve une nouvelle fois que les adolescents sont de bien meilleurs déclencheurs de mines antipersonnel que comédiens.

 

photoAubrey Plaza, priant pour qu'on en finisse

 

Mais on aurait tort de trop idéaliser les similislashers qui pullulaient au crépuscule des années 80, cet opus tardif n’est pas bien éloigné de leurs standards, et pour terne qu’il soit, Child's Play n’est pas une purge. La présence maléfique de Mark Hamill s’avère une jolie trouvaille, en dépit d’une écriture aussi crédible que le menton des frères Bogdanoff.

De même, pour timoré et fade que soit la première heure, le grand massacre final retrouve un peu de couleurs et propose plusieurs mises à mort graphiques et ludiques. C’est bien peu, mais probablement suffisant pour l’amateur de série B sauce ketchup.

 

affiche finale

Résumé

Manquant cruellement d'inventivité et incapable de s'extraire de son cahier des charges, ce reboot parviendra sans doute à divertir les amateurs de slashers goguenards en quête d'une salle climatisée, grâce à Mark Hamill et un final joyeusement macabre.

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commentaires
Neji
25/09/2020 à 01:43

Cette purge bordel cette insultes aux nanar des années 80, a l'époque c'était fun dans l'idée ,les meurtres ect....
Là que dalle risible du début à la fin, un épisode d'Hollywood night.
la poupée joue mieux que les acteurs c'est pour dire le niveau général .
C'est filmé avec les pieds , la bo est une cata sans fin , même Chucky a une sale gueule .
C'est risible au possible a fuir ou à vomir.

Daddy Rich
24/09/2020 à 10:30

Raté! Nul! Pas bon!

Winnie
01/10/2019 à 10:13

Fuck this shit

Max perso
21/06/2019 à 13:42

Tres bon je suis un fan de chucky et wow

Simon Riaux
21/06/2019 à 10:03

@Bubble Ghost

C'est précisément ce que dit la critique

Bubble Ghost
21/06/2019 à 04:07

Franchement, revoyez ne serait-ce que le tout premier film de la saga. Et vous vous rendrez compte, que l'écriture aussi crédible que le menton des frères Bogdanoff, fait partie de l'ADN original des aventures de Chuky :D

Jack jones
20/06/2019 à 22:27

"Une ecriture aussi credible que le menton des Bogdanoff" ... oh my god Simon ah ah ah ah ah !

Pseudo
20/06/2019 à 09:04

Pas de cache "cache des âmes", pas de visionnage pour bibi..

Satan Lateube
20/06/2019 à 08:58

A Lola: "et au passage Endgame est un des meilleurs Marvel".
ou comment te décrédibiliser un une phrase de conclusion, lol.

Lola
20/06/2019 à 08:26

Pour l'avoir vue hier. Sachant que j'y suis allée avec de nombreux doutes et des craintes. J'ai plutôt été bien surprise de ce chucky qui se démarque bien des autres. Ouais j'avais peur d'une pale copie comme Freddy il y a quelques année ou vendredi 13. Une bonne revisit de la franchisse qui m'a traumatisée lorsque j'étais petite. Donc au lieux de lire des critique sans même le voir, allez au ciné pour vous faire une idée.
Et au passage Endgame est l'un des meilleurs Marvel.

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