Retour à Zombieland : critique pourrissante

Geoffrey Crété | 16 juillet 2021
Geoffrey Crété | 16 juillet 2021

Retour à Zombieland, ce soir à 21h05 sur Canal+.

Bienvenue à Zombieland a été un succès-surprise en 2009. Dix ans après, toute la bande est de retour dans Retour à Zombieland : Ruben Fleischer derrière la caméra, et Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Emma Stone et Abigail Breslin face aux morts-vivants. Suffisant pour réitérer la modeste petite surprise du premier épisode ? Pas vraiment non.

RE-BIENVENUE À ZOMBIELAND

Qu'est-ce que Bienvenue à Zombieland avait pour lui ? Certainement pas son scénario, classique, ni ses idées liées au film de zombie version comique, déjà vue ailleurs. Même le spectacle était dans les clous, ni véritablement sensationnel ni particulièrement gore. Mais le film de Ruben Fleischer avait pour lui quelques instants de grâce niveau mise en scène (le générique par exemple), quatre acteurs excellents, et une efficacité certaine dans quelques notes émotionnelles ou humoristiques. L'apparition et la disparition de Bill Murray étaient la touche finale sur le gâteau pop, massivement validé par le public (plus de 100 millions au box-office pour un budget officiel d'environ 23).

Après dix ans et plusieurs années de développement et annonces, et même une série annulée très vite, Retour à Zombieland arrive donc. Et cette attente se traduit à l'écran par un grand vide meublé par la même formule, comme si l'évidence de se réunir suite au succès du premier film était prioritaire sur toute autre chose. Ce Zombieland 2 est donc bien un retour, en arrière en l'occurrence, qui donne parfois la sensation d'un vague remake, augmenté par quelques maigres ajouts et personnages.

 

photo, Emma Stone, Woody Harrelson, Abigail Breslin, Jesse EisenbergDans les hautes herbes jaunes de la non-inspiration

 

L'ENFER C'EST LES NÔTRES

Revoilà donc Tallahassee, Columbus, Wichita et Little Rock repartis dans un tour de manège au rythme de la sacro-sainte famille, pour une nouvelle leçon niaise sur la vie version hollywoodienne. Séparations, retrouvailles, crises, peur vaincue, voix-off qui dégouline de bons sentiments pour que le spectateur comprenne bien que l'amour et l'amitié et la famille triomphent sur tout et surtout sur la mort, la solitude, la méchanceté et la peur : Retour à Zombieland est un retour dans les contrées fades du royaume hollywoodien, avec un sentiment de déjà vu omniprésent.

Dans un mélange d'assurance qui confine à la connerie pure, et de paresse qui ressemble étrangement à du foutage de gueule, cette suite se laisse même aller à un climax copié sur le précédent film, avec un nouveau décor festif qui attire l'attention des zombies et permet aux héros de se réunir et s'aimer. Le baiser final semble posé au même endroit, tout comme le laïus de Columbus pour conclure cette vaste blague.

Ce n'est donc pas un simple argument promo d'avoir une affiche similaire à celle du premier : Retour à Zombieland est moins une suite qu'une copie quasi conforme, qui n'est pas là pour agrandir et explorer l'univers, mais prendre des chemins parallèles pour donner l'impression d'une nouvelle visite. En d'autres termes, repayez donc votre place pour la même attraction.

 

photo, Emma Stone, Woody Harrelson, Abigail Breslin, Rosario Dawson, Jesse EisenbergEncore un rôle mineur et sans intérêt pour l'excellente Rosario Dawson

 

SANG GLAND

Même le début du film ressemble rétrospectivement à une mauvaise plaisanterie puisqu'en plus d'être là encore une copie du premier, il offre la seule maigre ration de gore et tuerie du film. Après cette parenthèse de démembrements mignons, il n'y aura plus qu'une scène ou deux pour patienter jusqu'au final, qui n'est qu'un ordinaire ballet de CGI pas très joli. Le budget a doublé (environ 40 millions), mais est certainement passé dans le cachet des acteurs-stars, plus que dans le spectacle à l'écran, qui se contente de recycler les poncifs du genre - principalement des routes jonchées de carcasses de voitures.

Un moment ressort du lot et réanime un peu ce triste cirque : l'arrivée de Luke Wilson et Thomas Middleditch, héros de la série Silicon Valley. Leur apparition est la chose la plus drôle et pleine d'esprit de tout le film, assumant avec malice les clichés en place, avant d'offrir une baston rythmée et emballée avec énergie. C'est un peu l'équivalent de la parenthèse Bill Murray du premier film, qui apporte la même hauteur sur l'histoire, avec ce décalage intelligent.

 

photo, Luke Wilson, Thomas MiddleditchLa meilleure idée du film

 

Mais la rapidité avec laquelle c'est expédié est révélatrice. La manière dont les nouvelles têtes sont gérées (Zoey DeutchRosario DawsonAvan Jogia) aussi.

Personne ici n'a envie d'avancer et changer quoi que ce soit dans l'équipe : le quatuor doit rester intact, c'est même l'enjeu principal de l'intrigue. Tant pis si le potentiel comique du personnage de Zoey Deutch est traité en surface, et que Rosario Dawson a un rôle parfaitement fade qui se contente de lui offrir quelques poses à son avantage. Columbus, Wichita, Tallahassee et Little Rock, eux, restent fiers et debout, au centre de l'image, dans une zone de sécurité terriblement ennuyeuse. Et tant pis s'ils ont pris au passage des airs de cadavres vidés de toute vie, et que leur petit numéro amusant dans le premier a perdu tout son charme ici.

 

Affiche française

Résumé

Retour à Zombieland reprend à peu près tous les ingrédiens du premier épisode, pour les redéployer selon la même formule, quitte à ressembler à une grosse copie. Il y a moyen de s'en amuser, mais surtout de baîller face à une telle paresse, où l'amusement semble désormais artificiel et forcé.

Autre avis Simon Riaux
Seuls les fans hardcore du précédent film pourront en apprécier cette répétition paresseuse et désargentée.
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Lecteurs

(3.5)

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commentaires
zetagundam
17/07/2021 à 13:15

Malgré l'effet de surprise est moins, cette suite n'est en rien déshonorante par rapport à son ainée et demeure tout aussi divertissante même si elle n'invente absolument rien

Magnitude
16/07/2021 à 21:16

La résurrection de cet article me permet de lire le commentaire de mon "ami" Rorov94M. aka M. JaiToutComprisMieuxQueVous. Ou c'est un troll de haut niveau, ou il croit vraiment à sa bêtise.

2 étoiles, c'est cher payé pour ma part. La seul scène valable est celle de la rencontre avec les sosies. Le reste est aussi oubliable qu'Avatar.

Flo
29/01/2020 à 13:35

« In your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie
What’s in your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie, oh »

Le « Zombieland » de 2009 ? Dans la même lignée qu’un « Shaun of the Dead » (ou bien, la dernière séquence du « Dernier Pub avant la Fin du Monde »), en moins profond: faire un film de morts-vivants « Conscient », et donc méta-rigolo. Créant son propre univers « Z », avec voix-off, Règles précieuses à suivre, gags rigolos etc… Et c’est tout, ça casse du Zombs, ça raconte pas grand chose, mais ça fait le job dans le côté Marrant.

Bonne idée d’avoir mis 10 ans pour faire cette suite, permettant ainsi de créer l’envie de voir que…
Et bien ces personnages (et cet univers) sont bel et bien cartoonesques, vu qu’ils n’ont pas du tout changé en 10 foutus années, qu’ils n’ont pas acquis la moindre maturité dramatique, qu’ils sont encore assez « clean ». Et couillons.
Un anti-« Walking Dead » (bien taclé d’ailleurs, dans cette suite), en somme…
Et on peut toujours se réjouir à l’identique devant les numéros d’un Woody Harrelson redneck vociférant au grand coeur…
d’un Jesse Eisenberg en petite nature Geek tête à claque mais énergique, avec ses nouvelles Règles de survie (et si tout ça se passait en fait dans sa tête? #Joker) …
de Emma Stone en guerrière sarcastique… Seule Abigail Breslin est « forcée » au changement, croissance oblige (mais le film utilise justement cette évolution).
Et tous les personnages secondaires, bien plus présents que dans le 1er, d’être tout aussi sortis d’un épisode des "Simpson" ou des "Griffin", des clichés ambulants poussés suffisamment loin pour être gentiment hilarants. En particulier celle que joue l’adorable Zoey Deutch, assez imprévisible.
Tout repose sur eux, avec plaisir, avec juste un peu de développement d’univers, et assez de besognage dans la mise en scène pour que ça soit aussi regardable.

Donc voila, du cartoon live, bien Fun avec de l’Action sanglante. Pas grand chose d’autre, pas très malin et « désespérément » Américain car ne montrant à nouveau qu’une histoire reposant sur les bienfaits de l’Amitié, de la Famille… et de la Glande.
Au moins, ça… ça reste encore universel.

« Time to nut up or shut up. »

Gregdevil
02/11/2019 à 19:22

Suite inutile.
Vraiment aucun intérêt. Déçu

Shadows
02/11/2019 à 17:36

J'ai adoré n'en déplaise à certains???? c'est rythmé, drôle, on passe pardon j'ai passé un très bon moment de ciné.

Lougnar
30/10/2019 à 11:40

En ayant revu le premier film il n'y a pas longtemps, il est quand même bien vide surtout quand on sait déjà les blagues et du coup ça ne fais plus mouche.

Maurice Escargot
29/10/2019 à 22:41

"Seuls les fans hardcore du précédent film pourront en apprécier cette répétition paresseuse et désargentée."
Même pas sûr, au contraire... Très grand fan du premier, je sors de l'avp, je me sens floué. L'impression d'avoir revu le même film, en version discount.

Clo
22/10/2019 à 00:58

Je suis une fans hardcore du précédent film et Vendredi dernier j'ai vu "Zombieland: double Tap" et je peux dire, qu'il est super drôle. Je n'arrêtais pas de rire comme un folle, oui la narration quelque fois perd la route, ou des scènes expéditives mais ça n'a pas m'empêcher de m'amuser comme une folle et rigoler jusqu'à larmes..... bien pour moi je suis contente

Didier Faiste
17/10/2019 à 14:44

Personne pour relever le vol assez flagrant d'un gag à Shawn of the Dead, visible dès le trailer ?

Geoffrey Crété - Rédaction
17/10/2019 à 12:28

@2keuss

Oui, compliqué et pas très constructif.
D'autant que les spoilers sont très limités ici.
Parler d'un film sans parler du scénario, de certaines scènes, bref du film, c'est pas vraiment facile et intéressant.

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