The Babysitter : Killer Queen - critique qui gicle sur Netflix
Le réalisateur, scénariste et producteur McG continue sa fructueuse collaboration avec Netflix. Après avoir produit l'oubliable When We First Met en 2018 et signé l'ignoble Le Bout du monde en 2019, il revient donc à l'univers démoniaque et turbo-débiles de son The Babysitter sorti en 2017 avec sa suite : The Babysitter : Killer Queen.
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The Babysitter était une bonne petite surprise. Sans prétention, décidé à surfer allégrement sur son idée basique, mais délurée, et réussissant à ne jamais sortir de son carcan initial pour pousser les curseurs à fond, ce premier volet, loin d'être un chef-d'oeuvre évidemment, avait au moins le mérite d'être divertissant. Dans ses meilleurs moments, le long-métrage était même hyper amusant dans sa manière de jouer avec les codes du genre (la présence inévitable du footballeur américain, de la pom-pom girl demeurée, du pote à l'ouest, de la babysitteuse sexy...) pour mieux les détourner ou les ridiculiser.
D'un certain côté, cette suite continue sur la lancée de The Babysitter et réussit encore quelques bonnes tranches de rigolades ou de pur plaisir déviant. La mise en place est un peu balourde, mais très vite, le long-métrage rentre dans le fun en rejouant plus ou moins la même partition (on a même le droit à un What the fuck... again), cette fois aux abords du lac Powell et non dans la maison familiale. McG surfe donc sur le mélange des genres (comédie et horreur, burlesque et slasher) pour perpétuer ce qui faisait la force du premier film.
La plus grande réussite de The Babysitter : Killer Queen repose évidemment sur ses multiples mises à mort tout aussi gores les unes que les autres. Entre une tête explosée par une planche de surf, un sein encore explosé (pauvre Bella Thorne), une tête transpercée par les cornes d'un cerf (Get Out devient une inspiration), des bras coupés au sabre (à la Monty Python : Sacré Graal !) et une tête arrachée un peu en mode 127 heures, le film est sacrément jubilatoire à ce niveau. D'autant plus que cette violence graphique, qui pourrait rebuter les plus sensibles habituellement, s'appuie toujours sur l'humour délirant et déjanté du récit provocant des scènes plus dégoûtantes et amusantes que repoussantes et effrayantes.
À l'image du premier film, McG aime à faire de multiples clins d'oeil aux films grindhouse et quelques références du 7e art qu'il s'agisse de Terminator 2 : Le Jugement dernier, Risky Business ou Délivrance. Et si le cinéaste ne va pas bien loin avec ses influences (ce pastiche faiblard de Mortal Kombat, Rob Reiner juste cité en référence), il frôle l'irrévérence avec le film de John Boorman, oeuvre préférée de la petite nouvelle Phoebe incarnée par Jenna Ortega qui manquera justement in extremis de se faire violer par un vieux pervers pédophile jouant du banjo au milieu de la montagne avant qu'il ne se fasse cramer au lance-flammes sur un magnifique "Ta gueule, violeur". De quoi être assez borderline sans tomber dans le malaise non plus.
Le groupe de sbires démoniaque est de retour... en pleine forme
LES DÉMONS SE DÉCHAINENT
Malheureusement, si The Babysitter : Killer Queen est un bon petit défouloir à pleins de niveaux, tout ce qui permettait au premier volet de s'extirper de la simple parodie manque à l'appel ici. Construit en huis clos, The Babysitter avait pour lui son décor, créant une vraie atmosphère de slasher type des années 80/90 et permettant de mieux les retourner dans tous les sens de manière déjantée. Dans cette suite, le huis clos laisse place aux grandes étendues montagneuses bordant les rives du lac Powell. De facto, le film se perd en chemin, enchaînant les décors superflus, manquant d'identités et perdant beaucoup en rythme.
Le fait que le jeune héros (Judah Lewis de retour dans la peau de Cole) ne soit plus isolé et soit désormais accompagné par sa nouvelle camarade de classe Phoebe, courageuse, intelligente, un peu tarée sur les bords et aussi geek que lui, dans ce périple contre les sbires de Satan, enlève beaucoup de saveurs au récit. Alors qu'il devait se débrouiller seul dans le volet original et lui permettant de gagner l'attachement du spectateur, son duo avec Phoebe lui retire beaucoup de son charme et donc de l'aventure qu'il doit mener.
Un duo en symbiose, mais qui enlise le récit
Il faut dire que l'aventure justement a largement perdu de son attractivité avec l'absence de la géniale Samara Weaving. Absolument parfaite dans le premier volet en babysitteuse sexy impitoyable serviteuse de Satan, sa disparition de l'intrigue se fait ressentir tant le groupe qui l'entourait (lui de retour au complet) souffre de l'absence de son ancienne leader. Sans doute conscient de cette faiblesse, McG bouscule les attentes dans le grand final, jusqu'à trop en faire.
C'est bien simple, le climax est totalement tiré par les cheveux et vient surtout étayer une mythologie démoniaque dont on se contrefoutait totalement jusqu'ici. Ce qui faisait du premier volet un bon gros plaisir coupable, c'est qu'il était totalement conscient de sa débilité et l'assumait jusque dans ses derniers retranchements (cette cascade en voiture abusée). A contrario, avec son grand final, le deuxième volet se prend les pieds dans le tapis et se prend surtout beaucoup trop au sérieux là où ce n'était pas nécessaire.
De quoi confirmer que les meilleures blagues sont les plus courtes. Après un premier volet très chouette et ce deuxième volet superficiel, il est temps pour McG de remballer l'univers, et ce, malgré le petit cliffhanger très explicite de The Babysitter : Killer Queen.
The Babysitter : Killer Queen est disponible sur Netflix depuis le 10 septembre 2020
Lecteurs
(3.0)13/09/2020 à 10:50
vus hier soir je rejoins "Kelso" cela commençais assez bien jusqu'au premier meurtre. Je suis très client du slasher comedie lorsque cela est bien fait genre "Tucker and Dale" mais là c'est poussif, pas très drôle par contre les meurtres sont cools.
et puis je trouve le changement de ton entre le premiers 1 et le 2 moins bon avec du sous matrix, La scène Wtf Mortal Kombat ect...
Ensuite toujours un plaisir de retrouvé la bande sataniste avec Amel en tête. Tu sens aussi avec cette suite qu'en deux ans Netflix a changé son cahier des charges. Evidement le héros ne pouvait pas être le seul héros un petit blanc hétéro = No way
bref j'ai pas passé un mauvais moment mais heureusement que j'ai regardé avant
"Get Ducked" qui à un côté Brassic mais là ou les jeunes sont vraiment attachant le film est vraiment cool en dehors de quelques ratés (les scènes de la police).
13/09/2020 à 01:21
C'est plutôt moyen comme film, dommage ça commençait bien les premières 30 min m'ont bien plu et étaient plutôt drôle, personnellement je trouve que ça se gâte dès que ça devient un simple slasher/comédie, mais bon sans être trop difficile ont passe plutôt un bon moment, mais le premier était nettement mieux.
12/09/2020 à 23:33
Ce film est une bouse infâme, vous lui mettez 2,5 et parvenez à lui trouver des qualités ? Je vs connais depuis peu via ytb, vs vs en foutez sans doute mais je vs le qd même: vs venez de perdre l'essentiel du crédit que je vs accordais.
12/09/2020 à 18:14
Un navet ou nanar ce film raté . Le premier etait mieu
12/09/2020 à 16:18
@Fatal Error, @Nico1,
ouh là, oui, erreur de ma part, je voulais citer Delivrance ET Reiner par rapport au propos du personnage de Phoebe et j'ai fait une association d'idées en les reliant. Les vacances n'ont pas suffi à me remettre d'aplomb on dirait...
Merci pour votre vigilance à tous les deux en tout cas, c'est corrigé
12/09/2020 à 15:39
@Fatal error
J'ai compris la même chose
12/09/2020 à 15:18
Hello.
J'ai mal compris ou le rédacteur attribue "Délivrance" à Rob Reiner ?
12/09/2020 à 12:50
@blame
L'envie est là, on suit ce film depuis quelques mois, et on va tout faire pour pouvoir écrire dessus... ;)
12/09/2020 à 12:40
merci pour la critique je pense me lancer ce soir avec en prime le film "Get ducked" d'ailleurs, pensez-vous faire une critique de ce film même si je sais que vous avez pas mal de chose sur le feu.
Merci à vous :)