Kill Bill : Volume 1 - critique à gogo

Julien Sabatier | 20 janvier 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Julien Sabatier | 20 janvier 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

À l'instar d'un Christophe Gans ou d'un Jean-Pierre Dionnet, Quentin Tarantino appartient à la race des cinéphages pathologiques, ces cinévores forcenés qui ne peuvent se coucher le soir sans avoir visionné un nombre considérable de films dans la journée.

PATCHWORK JAPONAIS

Quentin Tarantino est aussi un cinéaste fan qui recycle (sans l'ombre d'une connotation péjorative) et s'approprie des codes avec la déférence qui s'impose. À ce titre, il suffit de se remémorer la brève (mais ô combien brillante) filmographie du monsieur pour constater qu'il possède indéniablement son style, même si le style en question repose sur une foultitude (et le mot est faible) d'influences cinématographiques.

 

Kill BillUma Thurman et Quentin Tarantino

 

 

Féru de septième art asiatique, Quentin Tarantino n'avait jusqu'alors pas eu l'occasion de « rendre hommage » à ce pan important de sa monumentale cinéphilie. C'est donc au cinéma d'action asiatique qu'il s'attaque avec Kill Bill : Volume 1, ce qui implique, en toute logique, un scénario moins dense que pour ses trois premières oeuvres, moins de dialogues, une violence très visuelle mais qui est quasi systématiquement désamorcée par l'humour, de l'animé (une somptueuse présentation du personnage de O-Ren Ishii), le noir et blanc, les ombres chinoises...

Pour filmer l'action, Tarantino fait preuve d'un talent et d'une aisance incroyables, excellant en matière de réalisation et de découpage, autant d'éléments en parfaite adéquation avec une bande originale des plus savoureuses (marque de fabrique du cinéaste qui n'a pas son pareil pour ressortir de nulle part une chanson qui devient instantanément inoubliable une fois associée à ses images).

 

Uma Thurman et Lucy Liu

TARANTINO TATAMI

Si l'on pourrait tenter (avec la quasi-certitude d'échouer) de recenser tous les films auxquels Kill Bill : Volume 1 se réfère, l'exercice serait au final totalement dénué d'intérêt et sacrément rébarbatif. En effet, il apparaît plus opportun de dégager les principales sources d'inspiration du film, à savoir le film de samouraï, le yakuza eiga, le western spaghetti et le film d'action de Hong Kong (du wu-xia-pan au film de kung-fu). Poussant ses nombreux acteurs exactement jusqu'où il veut les emmener, Tarantino nous gratifie d'une galerie de personnages qui ont une classe folle et qui s'imposent immédiatement comme de nouvelles icônes de la pop culture.

 

photo

 

Résumé

Monarque au royaume de la pop culture, Quentin Tarantino a donc fait de Kill Bill un film somme aux allures de véritable orgasme rétinien. Ce talent pour synthétiser et s'approprier les codes sera d'ailleurs plus que confirmé par un volume 2 totalement différent (plus « tarantinien ») mais tout aussi réjouissant.

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commentaires
Gueguette
22/01/2019 à 09:43

J'adore Pulp et Jackie...mais après encéphalogramme plat.
J'adore aussi le cinéma HK. Autant avant je trouvais que Tarantino arrivait à faire appel à sa culture ciné pour la distiller parfaitement dans son oeuvre, autant pour moi Kill Bill est foutraque et sans intérêt.

1-Le cinéma d'action se base sur un élément essentiel et c'est tout bête: le découpage et les mouvements de caméra de ses scènes d'actions. Hors ses scènes sont hyper cut, pas excitante, sans imagination hormis le curseur au max sur le grotesque.

2-Après prendre le virage du grotesque et du délire, Tarantino tente de nous émouvoir avec des enjeux "réels" sur une supposée identification. Mais c'est impossible vu qu'on est dans la série Z (rajoutez à cela le fait que Quentin adore le contrepied, et que tout peut arriver sans justification...)

yourglaaa
21/01/2019 à 23:13

Marrant quand même : Je suis un gros fan de Tarantino et de films asiatiques (kung-fu ou pas) ; eh bien avec Boulevard de la mort, Kill Bill est le film que je revois le moins. C'est subjectif tout ça ...

Kolby
21/01/2019 à 13:04

Il a en lui le cinéma et le leadership,
C'est pourquoi il est dans le cercle fermé des realisateurs.
J'aimerai bien qu'on lui propose un film de super héros, Batman par exemple

saiyuk
21/01/2019 à 12:33

un pied immense ce film, et des notes d'humour bien senti en plus.

Stivostine
21/01/2019 à 08:01

J'ai la version bloody, la scène du resto est en couleur

Jayt
20/01/2019 à 23:04

Surement mon Tarantino le plus jouissif car rythmé et fun. Ses multiples références en font un monstrueux best of du cinéma de HK et également du Japon.
À ce sujet dommage que le montage japonais uncut et dynamisant davantage le combat noir et blanc ne soit dispo qu’au Japon dans une édition Dvd aussi rare que recherchée.

Chonrei
20/01/2019 à 21:04

Le segment animé sur les origines Oren Ishii est une tuerie. Le dessin, la musique, ... Les méchants ont une classe folle (le cinglé au sabre notamment : Pretty Riki).

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