Critique : Toy story : The Ultimate Toy Box

Thomas Douineau | 24 novembre 2006
Thomas Douineau | 24 novembre 2006

Toy story et Toy story 2, ou les formidables aventures de jouets doués de vie, n'ont maintenant plus de secrets pour personne tellement le succès fut planétaire.

 

 

 

En 1995, les spectateurs découvrent sur les écrans le pari fou d'un certain John Lasseter et de sa petite équipe de Pixar, alors petite et jeune société totalement inconnue en France : faire le premier film d'animation en images de synthèse. Passé les réticences d'usage (« Du n'importe quoi ! », « … des images de synthèse, faites moi rire ! »), professionnels et public restés à l'âge de pierre (en gros, Tron) sont tombés de haut… très haut. La surprise fut immense et totale. Car, en dehors de la prouesse technique rendue possible grâce aux perfectionnements galopants des ordinateurs, le film est une réussite artistique où pointe l'imagination débridée d'animateurs géniaux qui ont su allier leur âme d'enfant à leur cerveau d'adulte (ou l'inverse … c'est selon). Rebondissant sur un concept qui a déjà fait ses preuves (les jouets doués de parole), ils nous ont concocté une aventure riche en rebondissements qui a plu aux petits comme aux grands, grâce à un rythme enlevé et à des clins d'œil en tout genre. À la fois graphiquement très réussi et psychologiquement très élaboré, Toy story se base sur une scénario solide où se mêlent toutes les grandes émotions : rivalité, jalousie, traîtrise, amitié. Bref, un cocktail détonant dans lequel John Lasseter, par un souci du détail, un sens inné de la mise en scène et des choix artistiques tranchés insuffle vie et magie. Bien que produit par Disney (ce qui a permis à ce dernier de ne pas sombrer …), le film parvient à s'écarter de la mièvrerie ambiante des productions sorties du studio aux grandes oreilles.

 

 

 

Lorsque Pixar (passé du statut de petite boîte d'illuminés à grande entreprise à idées) annonce plus tard, après 1001 pattes, qu'il met en chantier la suite de Toy story, on pouvait craindre le pire, croyant voir basculer la petite loupiote (emblème de Pixar, apparue pour la première fois dans le court métrage Luxo Jr.) vers la même pente descendante que Disney, contraint, à court d'idées, de ressortir ses films indéfiniment ou de dissoudre leur substance dans des suites sans intérêt.

 

 

 

Mais c'était sans compter sur le talent du bonhomme. Difficile de croire en effet que Toy story 2 était uniquement destiné au marché vidéo. Car cette suite pousse le bouchon encore plus loin (et pas trop, comme dirait Maurice… qui est devenu Nemo !), aussi bien techniquement qu'artistiquement. Le scénario travaille plus sur un second degré, introduit la notion de passage de l'enfance au monde adulte, et gagne encore en dynamisme sans que les gags soient abêtissants. Truffé de références au septième art et doublé d'un point de départ génial, tirant son inspiration de l'existence même de ce nouveau type de loisirs numériques et de sa propre affiliation au « dinosaure » Disney (Woody le cow-boy, relégué au rang d'antiquité tout juste bon à figurer dans le catalogue du musée du jouet), Toy story 2 est un spectacle enchanteur et bluffant. Se permettant en plus de s'autocritiquer sur le merchandising et leur nouvelle position, les réalisateurs signent un film à la limite de la mise en abîme (certaines scènes sont d'anthologie), apanage des vraies grandes fictions. Finalement, Toy story 2 a réussi à contourner l'écueil de la surprise qui valait pour le premier épisode, et fit taire les détracteurs qui y voyaient un produit « mode » pour adultes en mal de régression. On se souviendra sûrement de Pixar, qui emmènera nombre de générations vers l'infini et au-delà …

 

 

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