GoldenEye : critique qui p(i)erce

Ilan Ferry | 12 juillet 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Ilan Ferry | 12 juillet 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Six ans après Permis de tuer, deuxième et dernier tour de piste de Timothy Dalton en 007 après Tuer n'est pas jouer, James Bond revenait plus en forme que jamais dans Goldeneye, de Martin Campbell - qui assurera la renaissance d'après, avec Casino Royale. Après divers problèmes en coulisses qui ont incité à repenser la saga, ce premier épisode avec Pierce Brosnan a fait entrer James Bond dans la modernité des années 90. Et reste encore aujourd'hui un opus très apprécié des fans.

REVIVAL/RELEVE

À la trappe donc Timothy Dalton, qui malgré ses nobles efforts ne parvint jamais à réellement convaincre, et place à Pierce Brosnan qui, 13 ans auparavant, faisait déjà preuve d'une prédisposition à arborer le smoking avec classe dans la série Remington Steele, détective malgré lui et croisement improbable entre Arsène Lupin et James Bond !

 

photoRemington Steele, mais avec plus de feu

 

Autre temps, autre moeurs, le Bond nouveau se doit de s'adapter à son époque en faisant preuve d'une maturité qu'on ne lui connaissait plus. Si les bons mots fusent toujours avec un flegme propre au célèbre agent secret, force est de reconnaître que le traitement plus premier degré qu'à l'accoutumée laisse même place à une certaine introspection dont les relations entre Bond et le monde qui l'entoure sont les symptômes les plus flagrants.

Ainsi, les personnages féminins trouvent une position de force qu'elles n'avaient jamais vraiment eu jusqu'ici (Pussy Galore restant la plus belle exception à cette règle), si Moneypenny ne se transit plus d'amour pour James et se plaît à le toiser, M change de sexe et devient une femme forte et obstinée entretenant avec Bond une relation oscillant le mépris et une certaine admiration réciproque. Enfin, le second couteau coriace et increvable accomplissant les plus basses besognes se conjugue au féminin et porte le nom de Xenia Onatopp à laquelle Famke Janssen prête ses traits.

 

photoXenia, faut pas lui baver sur les rouleaux

 

RELIQUE DEPOUSSIÉRÉE

Au milieu de toute cette hargne, l'éventualité d'un repos du guerrier bien mérité semble de l'ordre de l'utopie mais trouve sa parfaite personnification en Natalya, seule bouée de sauvetage raccrochant l'agent secret à son humanité perdue. D'où une remise en question perpétuelle du rôle de Bond (vu comme une « relique de la guerre Froide » dixit M) dans une société en pleine mutation. L'agent secret au service de sa majesté est hanté par ses fantômes tandis que les vestiges de l'ex-URSS planent inlassablement, une métaphore qui trouve sa parfaite cristallisation dans cette première et superbe confrontation entre 007 et son nemesis Alex au milieu d'un champ de ruines des plus symboliques.

 

photo, Pierce BrosnanMort de Sean Bean incoming

 

Toutefois, GoldenEye n'oublie pas sa fonction première et reste avant tout un film d'espionnage dans la plus pure tradition du genre parfaitement servi par la mise en scène ciselée de Martin Campbell. Passé une séquence d'introduction aussi trépidante qu'invraisemblable, le film compile les scènes d'anthologie (dont une hallucinante poursuite en char dans les rues de Saint Petersbourg) et reste un bijou d'efficacité alliant parfaitement retour aux sources (via une iconographie très marquée) et modernité. Synthèse parfaite entre le charme viril de Sean Connery et la décontraction de Roger Moore, Pierce Brosnan est l'incarnation parfaite de Bond dans tout ce qu'il a de plus sophistiqué, ou comment réussir à donner parfaitement corps à une icône qu'on pensait être tombée en désuétude depuis longtemps.

 

photo

Résumé

À défaut d'être devenu le fer de lance d'une saga en plein renouveau artistique (la faute en incombant à des suites beaucoup moins réussies), Goldeneye demeure le meilleur opus de la période Brosnan... en plus d'être un des meilleurs jeux de la N64.

Autre avis Geoffrey Crété
Certes, GoldenEye a ravivé la flamme 007 grâce à une certaine modernité, et parfois avec style. Mais le film semble finalement bien fade et gris, et a perdu de sa belle avec les années, contrairement à pas mal d'autres épisodes.
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Lecteurs

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commentaires
Rudy Mako
14/07/2020 à 19:03

Mon top 3: Goldfinger-goldeneye-skyfall

DL 19
13/07/2020 à 20:39

Mon James Bond préféré de l'ère Brosnan, c'est "Demain ne meurt jamais".
Mr Brosnan était enfin à l'aise dans la peau de l'espion..
Ç'est dans ce film ou il devient véritablement James Bond !
Son personnage est beaucoup mieux travaillé en profondeur..
Et que dires des magnifiques scènes d'actions de cet épisode !

Dans le cas de Timothy Dalton, celui-ci a été le premier à rendre le personnage plus profond, plus humains, plus sombre, essentiellement dans l'excellent "Permis de tuer", qui vieillit très bien ..
Cela changer radicalement, des prestations dans ce même rôle de Mister Roger Moore et Sean Connery, deux autres acteurs que j'ai adoré dans la peau de James bond...

Pat Rick
13/07/2020 à 20:37

Le meilleur de ceux avec Brosnan, un des meilleurs de la saga, cela restait dans l'esprit de la saga.

Wiss
13/07/2020 à 18:55

Perso, j'ai vraiment aimer ce film. Peut être est ce la nostalgie, mais je rejoins kay1 qui le donne parmi ses trois Bond préféré (jai d'ailleurs le même top3). Et le jeu 64 reste encore le meilleur jeu multi player auquel j'ai jouer.

Camille
13/07/2020 à 18:47

On a des nouvelles de qui sera le nouveau 007 après Crzig ? Pour James Norton, c une rumeur ou ça se concrétise ?

Kay1
13/07/2020 à 10:35

@jjlh Pour sa défense , Eric Serra n’a eu qu’un petit mois pour créer toute la bande originale. Personnellement même si j’aime pas tous les titres , certains sont excellents et surtout très originaux par rapport au reste de la saga.

Sinon GoldenEye n’est le meilleur film de la saga mais bien mon préféré ( il rentre ainsi dans mon top 3 des meilleurs films avec Casino Royale et Permis de Tuer )
Tout y est , un Brosnan charismatique, une Bond girl envoûtante ( Izabella Scorupco reste ma Bond girl préférée) , des ennemis mémorables ( Sean Bean en 006, Famke Janssen en Xenia Onatopp , Alan Cumming en Boris )
De l’action , de la tension et un scénario qui tient la route ( et meilleur que Skyfall qui copie les grandes lignes )

Bref juste l’un des meilleurs James Bond jamais réalisé ( merci Martin Campbell pour avoir sauvé la saga par deux fois ).

JJLH
13/07/2020 à 09:45

Un des points négatifs du film, la musique d'Eric Serra qui donne un effet kitsch au film. Avec l'arrivé de David Arnold les musiques des James Bond suivants ont comptés parmi les meilleurs de la saga. Un peu plus mitigé avec les travaux de Thomas Newman sur Skyfall et Spectre. Espérons que Hans Zimmer fera mieux pour Mourir Peut Attendre.

warriors
13/07/2020 à 00:01

le pire de tout les james bond

Abibak
12/07/2020 à 21:14

Ne pas oublier que le jeux Goldeneye eyes a également eu un remake sur ps3 avec un perso ressemblant à Daniel Creg. Clairement ce film est pour moi le meilleur James Bond. Et l'intro est tout simplement excellente.

Mx
12/07/2020 à 21:00

C’est Alec, pas alex.

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