Critique : Love gourou

Jean-Noël Nicolau | 14 septembre 2008
Jean-Noël Nicolau | 14 septembre 2008

Mike Myers est mort en 1999. C'est en substance la conclusion que l'on peut tirer de la vision de Love gourou, laborieux (télé)film de 65 millions de dollars. Mis en scène de manière grabataire par Marco Schnabel, ce désastre s'explique avant tout par l'anachronisme de sa star mégalomane. L'humour n'y est plus seulement rétrograde dans ses thèmes (tout tourne autour de la scatologie et de la polissonnerie de cours de récrée), il l'est aussi dans sa présentation. L'échec se situe en particulier dans un manque de timing qui fait que tout tombe à plat, s'étire au-delà de l'embarrassant, avant de s'effondrer, tels les affreux gags à base d'éléphants obsédés.

 

Les idées saugrenues auraient pu sauver les meubles, à l'image de Justin Timberlake, inconcevable en joueur de hockey canadien, et de quelques bonnes petites scènes qui font illusion. Mais la gêne domine. A voir Ben Kingsley s'humilier comme jamais (pourtant il revient de chez Uwe Boll) ou Verne Troyer subir une énième blague sur sa petite taille, on se dit que Mike Myers a perdu tout sens de la réalité. Plus besoin de scénario, plus besoin de mise en scène, plus besoin de musique (des tubes datant de 1997 et des chansons bramés par le gourou en délire), on ne compte que sur la bienveillance du spectateur venu rire gras.

 

Mais même l'amateur de comédie infantile sera déçu. Car depuis les grandes heures d'Austin Powers et de Wayne's World, Judd Apatow, Will Ferrell et autres Ben Stiller sont passés par là, avec autrement plus d'imagination et d'audace. Comble de la déroute, Jessica Alba, toujours aussi indigente en tant qu'actrice, n'a jamais été aussi mal mise en valeur. Parvenir à la rendre anodine n'est pas la moindre des performances de ce Love gourou, dont Mike Myers aura bien du mal à se remettre.

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