Mission évasion : critique 'murica

Julien Foussereau | 20 juin 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Julien Foussereau | 20 juin 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Colin Farrell et Bruce Willis cherchent à s'échapper d'un camp de concentration nazi. Sur le papier, ça n'a pas l'air compliqué d'en faire un sympathique film d'évasion à la dur, et pourtant, Gregory Hoblit fonce tout droit dans une espèce de béate et pénible hagiographie lénifiante.

GREGO LE HOBLIT

Mission évasion s'envisage comme un mélange de Stalag 17 et Il faut sauver le soldat Ryan sauce prétoire. Vaste programme. Surtout quand on le confie à Gregory Hoblit, inoffensif faiseur alignant depuis plus de dix ans des films que l'on a déjà oubliés avant même le générique de fin. Malgré un prologue intéressant sur la bataille des Ardennes, Mission évasion ennuie rapidement par son rythme de croisière très plan plan. Hoblit est loin de pouvoir se mesurer à Billy Wilder, alors il sert la recette habituelle sur l'honneur et le sens du devoir.

Seulement, si quelques scènes ambiguës entre l'idéaliste lieutenant Hart et le colonel Visser font quelquefois mouche, il est souvent difficile de ne pas afficher un sourire narquois devant cet assemblage maladroit de scènes surfant entre plusieurs genres, délivrées sur un ton sentencieux.

 

photoOui parce que pour en rajouter, le soldat Ryan est noir cette fois-ci. Qui a dit paternalisme ?

 

GRE-GUERRE ET PAIX-PERE

Et puis, comme (pratiquement) tout bon Hoblit qui se respecte, le peu de sérieux accordé à l'affaire fond comme neige au soleil à cause d'une deuxième partie joyeusement con-con : un prisonnier de guerre s'improvisant avocat fait la leçon à un colonel de la Wehrmacht dans un box de tribunal avant que Bruce Willis ne retourne complètement le scénario. On ne spoilera pas, mais après avoir tendu le majeur à un astéroïde chez Michael Bay, il botte cette fois-ci le cul d'un S.S. -certes, méchant mais doté d'un sens de la politesse faisant honneur à sa « germanitude »- grâce à son sens du devoir et du sacrifice, avant de gagner le front européen à lui tout seul en fin de film. Ils sont forts ces américains.

 

Résumé

Mou et complaisant dans a morale, la seule leçon à retenir de Mission évasion : 'murica, fuck yeah.

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