Cracks : critique

Thomas Messias | 30 décembre 2009 - MAJ : 03/02/2019 13:44
Thomas Messias | 30 décembre 2009 - MAJ : 03/02/2019 13:44

Après Jake et son Guns 1748, c'est au tour d'un autre rejeton Scott de se lancer dans le long-métrage. Ou plutôt d'une rejetonne, Jordan, dont les débuts derrière la caméra n'ont pas de quoi faire rougir papa Ridley. Non pas que Cracks soit une franche réussite : le film est même carrément balbutiant par moments. En revanche, la demoiselle fait preuve d'une aisance évidente, à la mise en scène comme à la direction d'acteurs. Le film dispose d'une belle photographie surannée - idéal pour replonger dans les années 30 - et riche en belles idées, donnant un véritable souffle à une intrigue qui aurait pu en manquer. Prometteuse.

 


Il fallait sans doute une femme pour parvenir à entrer dans cet univers en vase clos, dépourvu d'hommes ou presque - un prêtre et deux ou trois autres n'effectuent que de rares apparitions. Cracks intègre un groupe de pensionnaires d'un internat très retiré, qui partagent une certaine fascination pour une prof de plongeon devenue leur mentor. Tout fonctionne selon le système dominante / dominée, cette magnétique Miss G. s'étant choisi parmi les filles une capitaine, Di, qui dicte elle-même sa loi à ses amies et sous-fifres. Une hiérarchie bientôt brisée par l'arrivée d'une nouvelle, jeune aristo d'origine espagnole, par qui vont alors transiter rapports de force, rancoeurs et désirs mal dissimulés. Cette modification soudaine des valeurs est l'élément le plus intéressant du scénario de Cracks, qui ronronnait jusque là dans un genre initiatique un rien éculé.

 


La partie centrale est vraiment la plus réussie du film, orchestrant des jeux de pouvoir d'autant plus intéressants qu'ils concernent des jeunes femmes impulsives aventureuses, rendant l'ensemble aussi imprévisible et tendu que possible. Le fait qu'elle soient interprétées par des actrices aussi belles que glaciales va dans ce sens : au sommet de ce casting, Eva Green nous la joue plus que jamais regard perçant et coeur de pierre, accentuant le potentiel implicitement érotique de la chose. Les bobines qui concluent le film sont en revanche moins accrocheuses : bien qu'assez peu explicatif, le scénario en dit déjà trop et mène les protagonistes vers une fin plus balisée et prévisible. Le problème avec autant de personnages forts, c'est que les auteurs ne trouvent souvent que des solutions de facilité pour mettre un terme à leurs querelles.

 

 

Résumé

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