Critique : (S)ex List

Louisa Amara | 5 octobre 2011
Louisa Amara | 5 octobre 2011

Après Love et autres drogues avec Anne Hathaway et Jake Gyllenhaal, Sex friends avec Natalie Portman et Ashton Kutcher, et enfin les ébats de Justin Timberlake et Mila Kunis dans Sexe entre amis, la recette de la sex comedy commence à s'épuiser un peu. Mais à Hollywood, on se doit d'exploiter un filon jusqu'au bout, en y faisant quelques ajustements. Nouveau couple donc, avec une héroïne célibataire incarnée par  la pimpante Anna Faris, brillante comédienne aussi douée pour l'autodérision que pour les rôles plus dérangeants dans les films indépendants. Face à elle, Chris Evans à qui l'on confie enfin des premiers rôles, joue à merveille de son charme naturel et de son physique d'athlète, merci Captain America.

Mais cette fois, la trame habituelle prend un tournant inattendu, Ally découvre en effet avec effroi que d'après une étude scientifique, le nombre de partenaires sexuels serait directement lié aux chances de se marier ou pas. Plus il est élevé plus ses chances de se faire passer la bague au doigt diminue. Au-delà du postulat de départ, parfaitement absurde, il faut replacer les choses dans leur contexte. Selon les producteurs américains, le rêve de toute femme, en particulier aux Etats Unis, est de se marier, bien avant tout autre désir (s'épanouir dans son métier, avoir des passions, fonder une famille sans forcément porter le nom de son compagnon etc).  Il est donc cohérent pour eux que la menace de finir « vieille fille » soit à l'origine d'une décision absurde en 2011 : pratiquer l'abstinence jusqu'à ce qu'on ait trouvé la perle. Rappelons que notre héroïne n'est pas animée par des préceptes religieux, elle se prive donc volontairement de tout plaisir charnel par pure superstition. Soit, tout est bon pour que les scènes comiques fonctionnent mais le réalisateur de la série Entourage a visiblement décidé de ne pas passer la seconde.

Les flash backs remémorant les ex d'Ally auraient dû être le terreau idéal pour développer quiproquos, scènes drôles et sexys. Au lieu de ça, ces séquences autant que les retrouvailles avec les ex sont toutes plus sages les unes que les autres. Pourquoi cette frilosité ? Souvenons-nous que dans Bon A Tirer, outre la scène scato, les Farelly osait montrer Owen Wilson en fâcheuse posture dans un sauna le nez face à une superbe queue noire. L'effet comique était retentissant et le public n'en a pas été choqué. Le film a été classé R (Rated) tout comme Sex List, la prise de risque n'aurait donc pas été punie.

L'audace n'est donc pas au rendez-vous contre toute attente, au vu du casting. Mais le film fonctionne quand même, grâce à son duo d'acteurs et à un scénario assez classique de rom-com. Ally devra donc revoir une bonne partie de ses ex et être déçue avant de réaliser enfin que l'homme de sa  vie était son voisin d'en face, Chris Evans, bien sûr. Efficace, divertissant, agréable mais il manque cette touche d'originalité qui aurait fait de Sex List, une belle exception à cette vague de sex comedy qui se suivent et se ressemblent.

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