Dernier train pour Busan : critique qui dévore tout

Simon Riaux | 22 janvier 2018 - MAJ : 17/06/2021 10:38
Simon Riaux | 22 janvier 2018 - MAJ : 17/06/2021 10:38

Ce n'est pas tous les jours qu'on voit un film de zombies atterrir à Cannes, mais quand on sait que la Corée est une grande pourvoyeuse d'oeuvres de genre maîtrisées et pertinentes, on est moins étonné. Alors, Corée/Cannes, combo gagnant ? Bingo, ce Dernier train pour Busan de Yeon Sang-Ho est exactement tout ce qu'on attendait de lui, un film de zombies vénère qui choppe à la gorge, sans oublier d'être subtil.

COREAN WAR Z

Le mort-vivant a beau être traditionnellement une figure plus prisée par le cinéma anglo-saxon que son concurrent asiatique, Yeon Sang-Ho s’en empare avec une puissance impressionnante. Pour son premier film live, le réalisateur de King of pigs s’est donc frotté à un récit qui rappelle très fortement World War Z (un père se retrouve au beau milieu d’une épidémie zombie ultra-violente et tente de protéger sa cellule familiale, alors que le monde s’écroule à toute vitesse) et qui donne très régulièrement le sentiment de vouloir littéralement pulvériser son prédécesseur. Dernier train pour Busan y parvient dans les grandes largeurs, grâce à la maîtrise de son scénario, et la formidable inventivité de sa mise en scène.

 

PhotoLa prochaine fois, on prendra le bus

 

MIDDAY MEAT TRAIN

Malgré des personnages tous archétypaux, le script s’évertue à caractériser chacun d’entre eux le plus intelligemment qui soit, avant de les précipiter en pleine apocalypse, soit un train à grande vitesse littéralement infesté de zomblards. De ce terrain de jeu loin d’être idéal, car potentiellement répétitif et impersonnel, Yeon Sang-Ho tire brillamment parti.

Qu’il joue sur une action frénétique (la contamination) ou un suspense étouffant (les jeux de lumière durant la remontée des wagons), il utilise l’espace avec un plaisir ludique évident, multiplie les angles, soigne la composition de ses plans. En découle un ride infernal, aux situations variées et dont la mécanique se renouvelle perpétuellement.

 

PhotoLes files d'attente ont bien changé

 

PIÈGE À GRANDE VITESSE 

Fort de ses zombies terriblement énervés et de son décor parfaitement géré, le métrage nous malmène également grâce à sa structure, qui lui permet de monter perpétuellement en puissance. Ce qui démarre comme un huis clos transcendant son budget grâce à son intelligence se mue peu à peu en un film de contaminés de grande ampleur, pour aboutir lors de son furieux climax à un quasi-film de guerre.

 

Cannes 2016Quelqu'un se souvient de Dragon Head ?

 

À ce titre, le choix de privilégier au maximum l’emploi de cascadeurs plutôt que des doublures numériques décuple souvent l’impact des morceaux de bravoure, à l’image d’une pyramide de cadavres affamés poursuivant les héros, qui balaie instantanément les piles de chewing-gum numériques de World War Z.

Car si Dernier train pour Busan s’amuse à nous imposer de sévères montées d’adrénaline, notamment quand les morts-vivants attaquent le convoi par centaines, il ne craint pas non plus de toucher le spectateur, grâce à un imparable premier degré. Ici, même les sacrifices attendus de protagonistes archétypaux donnent lieu à de formidables séquences, voire dans la dernière partie du film à des incartades sentimentales totalement assumées. Ainsi, il n’est pas interdit de verser sa petite larme lorsque le récit dévoile lors de son climax une radicalité teintée de poésie inattendue.

 

Affiche française

Résumé

Inventif et bourré d'adrénaline, Dernier train pour Busan est une descente aux enfers qui enterre World War Z en termes de pur spectacle et nous laisse aussi pantelants qu'émus.

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commentaires
hanni_84577
16/06/2019 à 20:22

Un grand film..... moi qui n'aime pas les films asiatiques je suis tombée sous le charme et les deux heures sont passées à 100 à l'heure.

Andarioch
25/01/2019 à 00:07

Un grand nanar, certes caricatural mais diablement maîtrisé, on ne s'ennuis pas une seconde. Et la gamine est tellement choupinette qu'on tremble pour elle.

Le dernier métro
23/01/2019 à 11:30

La dernière charrette de Bouse aurait été un titre plus proche de la réalité, mauvais sur toute la ligne avec mention spéciale aux acteurs.

@Rorov94
23/01/2019 à 11:11

@Rorov94

Hahahaha...

Merci pour ce moment...

Oui je sais, il n'y a ici guère d'argument... Mais si vous lisez le commentaire de "Rorov", ci-dessous, vous aurez compris que vous devez voir ce, plus que sympathique, film!

Et lisez les deux livres de Max Brooks! Ils en valent plus que la peine... Surtout "World War Z"!

Dont ce film est le plus méritant héritier...

Rorov94
23/01/2019 à 09:02

Comment faire passer un film d'une banalité confondante pour une révolution dans le genre...
Quand je pense qu'il y en a qui on craché sur WWZ alors que la séquence de l'avion dans ce dernier est supérieure en tout point au métrage coréen!
LE DERNIER TRAIN POUR BUSAN est un film trop long,chiant,dialogues et jeux d'acteurs ineptes et le peu de scène spectaculaire est gâché par une mauvaise idée,un défaut technique et/ou l'intervention d'un protagoniste qui ne sert à rien...
Revoir L'ARMÉE DES MORTS,28 JOURS PLUS TARD,CARGO...qui,avec des budgets moindres ou équivalent,sont de bien meilleurs factures face à ce dernier train abusant!

corleone
22/01/2019 à 19:44

Chef d'oeuvre incontestable!

Wotan
08/01/2017 à 09:35

Nanar, qui à dit Nanar? Faut le voir avant de crier au Nanar, ce film est tout simplement magnifique, grandiose, les superlatifs me manque... C'est clair que "World war Z" fait pâle figure à côté de cet ovni... Ce film va à 100 à l'heure du début à la fin... Une merveille!

Stun
07/01/2017 à 02:12

j'ai pleuré.

MystereK
21/12/2016 à 13:07

" les effets spéciaux numérique sont digne d'un vulgaire DTV"

En même temps, les effets numériques il n'y en a pas à foison. Le seul est véritable gros effets est la colision, bien loupée certe, mais cela ne fait pas la qualité globale du film qui se passe en huis-clos avec surtout des maquillage et peux d'autres trucages.

Si les personnages sont effectivement bien marqué (le prolo, le papa absent, le directeur d'entreprise), la caricatures n'est pas si mal peésentée que ça.

Non, inventif surtout parce que faire évoluer tout ce monde dans le couloir central de ce train était une gageure, défi relevé haut la main par le réalisateur qui résussit à créer une tension constante et quelques moments de folie pure. J'ai même convaincu des détracvteurs de films de zombies à voir ce films et ils l'ont beaucoup aimé, et même forcer un type qui refuse de voir les film en VO (le film n'étant proposé qu'en VO près de chez moi), qui du coup l'a vu deux fois en VO tellement il l'a adoré.

Kappa
11/10/2016 à 18:34

@ra4f96r2d2

C'est surtout la preuve que c'est évidemment impossible d'être parfaitement d'accord, et qu'il y a autant de critiques que de spectateurs que de sensibilités. Si la critique de Busan avait été très négative, tu aurais été comblé peut-être, mais une personne ayant adoré le film aurait pu commenter en utilisant les mêmes mots que toi.

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