Le Roi Arthur, Valerian, Alien, La Momie, Assassin's Creed : flops au box-office, acteurs dans le précipice ?

La Rédaction | 2 décembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 2 décembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Petit bilan des flops et déceptions de 2017, côté acteurs et actrices.

2017, comme 2016 et à peu près toutes années avant, a eu son lot de flops en salles. Plus ou moins spectaculaires, nuancés et médiatisés, ils ont nourri les discussions sur les dérives de l'industrie hollywoodienne, enterré des espoirs de franchise, et immanquablement déprimé des nuées de spectateurs.

Le Roi Arthur : La Légende d'ExcaliburGhost in the ShellAlien : CovenantBlade Runner 2049Valerian et la Cité des mille planètesMother !Geostorm, et probablement Justice League : le public de 2017 aura donc fait quelques victimes remarquables. Après l'habituel classement annuel des acteurs et actrices les mieux payés de l'année, la rédaction revient sur ceux qui n'ont pas rassemblé les foules dans les salles.

 

Photo Cara Delevingne, Dane DeHaan

"C'est ta faute" "Non, c'est la tienne"

 

LES INTOUCHABLES

 

MICHAEL FASSBENDER

Ce que vient de vivre Michael Fassbender ces derniers est une annus horribilis, un enchaînement de revers comme les acteurs en connaissent rarement, une tempête telle qu’il n’avait pas encore eu à en traverser. Steve Jobs, X-Men : Apocalypse, Une vie entre deux océans, A ceux qui nous ont offensésAssassin's CreedSong to Song, Alien : CovenantLe Bonhomme de neige… Tous ont été des déceptions au box-office (voire de bons gros bides), plusieurs ont été éreintés par la presse, sans parler d'un public qui aura pris soin de descendre ou lourdement questionner certaines de ces œuvres.

Pour autant, Michael Fassbender demeure inoxydable. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, c’est un acteur au magnétisme à peu près admis par tous, et il faut plus qu’une série d’insuccès pour ébranler ce type de stature. Deuxièmement, ce ne sont pas ses prestations qui ont été remises en cause dans ces films, et il demeure une valeur sûre, souvent saluée dans des films descendus (sa performance en David/Walter dans Alien est peut-être la seule qui puisse rassembler les fans). Enfin, et c’est moins anodin qu’il n’y paraît : c’est un artiste aimé par la critique, qui aligne les collaborations prestigieuses sur le papier, ce qui en fait une valeur refuge intéressante. Un producteur a l’assurance en embauchant Michael Fassbender de s’attirer un certain écho médiatique, relativement noble et bienveillant.

Reste que Michael Fassbender a bien cramé son potentiel fantastique en tournant beaucoup, et pas toujours de manière heureuse (le tournage du Bonhomme de neige, que le réalisateur lui-même a décrit comme une aberration, est un exemple incroyable). Son futur reste pour le moment attaché aux marques connues, avec X-Men : Dark Phoenix et un nouvel Alien qui pourrait être encore plus centré sur lui selon Ridley Scott.

 

Photo Michael Fassbender

Michael Fassbender dans Alien : Covenant : "C'est quoi cette merde ?"

 

JENNIFER LAWRENCE

Si Jennifer Lawrence a à son compte quelques déceptions au box-office, Mother ! est d'un niveau tout autre. Le film de Darren Aronofsky a beau être porté par sa performance totalement démente, il a été un énorme flop au box-office : 17,8 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis et moins de 45 millions au total dans le monde, pour un budget de 30 millions, sans parler d'une revue de presse très divisée et d'un bouche-à-oreille assez désastreux. Quelques mois à peine après un Passengers au box-office américain moyen (100 millions de recettes pour un budget de 110 millions) heureusement compensé par son exploitation internationale (303 millions cumulés au total), Jennifer Lawrence enchaîne donc les contre-performances (hors-blockbusters X-Men).
 
Cependant, ce serait prématuré d'en tirer des conclusions sur sa carrière. Premièrement, ce n'est pas la première fois que des films portés par Jennifer Lawrence font des flops en salles : Joy (56 millions de dollars aux USA pour un budget de 60 millions) ou Serena (5 millions de recettes dans le monde pour un budget estimé à 30) n'ont pas freiné son ascension en haut de l'affiche. Deuxièmement : elle est devenue une star incontournable. Adorée du grand public depuis Hunger Games, saluée par la critique à chacune de ses nouvelles prestations ou honorée par ses pairs lors des cérémonies (trois nominations d'affilée aux Oscars dont une statuette remportée pour Happiness Therapy), la comédienne séduit à tous les niveaux.
 
A 27 ans, et avant l'arrivée de Red Sparrow (qui devrait redonner un bon indice sur sa popularité) et X-Men : Dark Phoenix en 2018, Jennifer Lawrence n'a donc pas trop de souci à se faire concernant sa carrière. Aujourd'hui, une seule chose pourrait faire prendre à son ascension fulgurante une tournure inattendue : elle-même. Un choix de carrière comme Mother ! et ses collaborations avec David O. Russell confirment son désir de ne pas se cantonner aux recettes faciles, et ne pas travailler de manière obsessionnelle son statut bankable (établi très largement par Hunger Games et X-Men).
 

 

Photo Jennifer Lawrence

 Jennifer Lawrence dans Mother ! : "Ne pense pas aux critiques, ne pense pas au box-office..."
 

MATTHEW MCCONAUGHEY

Matthew McConaughey a un parcours assez atypique. Après avoir commencé sa carrière auprès de Steven Spielberg, Richard Linklater ou Robert Zemeckis, il a erré pendant près de dix ans au milieu des comédies bidons, jusqu’à finalement renaître des ses cendres en 2012 grâce à Killer Joe et Mud, et devenir celui que tout le monde s’arrache après son Oscar pour Dallas Buyers Club en 2014.

Cependant, il semblerait que cette montée en puissance, pour le moins inattendue, ait été un peu trop rapide pour le Texan. Depuis sa pause d’un an en 2015, Matthew McConaughey enchaîne les bides critiques et publics sur grand écran. En 2016 : Nos souvenirs (795 000 dollars de recettes mondiales pour un budget de 25 millions) et Free State of Jones (25 millions dans le monde pour un budget de 50). En 2017 : Gold (avec une nouvelle transformation physique qui criait l'attention) a amassé 7 millions de dollars dans le monde pour un budget de 30 millions, quand La Tour Sombre a dû se contenter de 50 millions aux USA pour environ 111 dans le monde, avec 60 millions de budget. Etant donné que le film, détruit par la critique, devait lancer une franchise (dont une série télévisée) et un éventuel univers étendu autour de Stephen King, la déception est réelle.

Pourtant, l’acteur américain ne craint absolument rien au sein de la sphère hollywoodienne. Interstellar,True Detective ou encore Le Loup de Wall Street lui ont assuré une renommée plus que solide. De plus, l’argent qu’il a gagné pendant cette période (près de 100 millions de dollars selon Forbes) et ses nombreux contrats publicitaires en cours, lui permettent de couler des jours paisibles - et au passage ne pas avoir besoin de cachetonner. Le comédien peut donc orienter sa carrière vers des projets plus personnels tout en se montrant dans des films à plus gros budgets sans craindre quoi que ce soit pour son avenir au cinéma. C’est d’ailleurs ce qu’il compte faire en 2018 en conciliant l’expérimental The Beach Bum, le plus classique White Boy Rick ou le plus ambitieux Serenity. Un dernier titre d'une concomitance troublante tant Matthew McConaughey semble lui-même baigner dans une quiétude impénétrable.

 

Photo Matthew McConaughey

 Matthew McConaughey dans La Tour Sombre : "Allright allright allright...?"

 

SCARLETT JOHANSSON

Il en faudra plus pour qu'une figure comme Scarlett Johansson vacille, mais 2017 n'a pas été la rampe de lancement spectaculaire prévue. Alors que le succès de Lucy de Luc Besson en 2014 (plus de 463 millions pour un budget officiel de 40) plaçait l'actrice comme un nom capable de porter un gros film mainstream à elle seule, dans l'ombre de ses apparitions en arrière-plan dans l'équipe des Avengers, Ghost in the Shell aura vite indiqué le contraire. Le film de Rupert Sanders a coûté environ 110 millions, a été porté par une promo de blockbuster classique, mais n'aura pas brillé en salles : à peine 170 millions, dont 40 au box-office domestique. 

Trois mois après, rebelote : la comédie Pire soirée, calibrée sur le modèle de ces "comédies avec des filles qui ne sont pas juste des potiches" (avec interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés, R Rated) et pompée sur Very Bad Things au fond, passe inaperçue aux Etats-Unis. Le film n'a coûté qu'une vingtaine de millions, en encaisse le double au terme de sa carrière. C'est moins pire que Bachelorette, mais bien loin de Mes meilleures amies (plus de 288 millions) ou encore la trilogie Very Bad Trip, sources évidentes d'inspiration.

Personnalité très populaire, Scarlett Johansson flotte donc entre le statut d'actrice bankable établie, capable de tenir sa franchise (le projet évident de Ghost in the Shell qui semble bien enterré depuis), et un positionnement plus modeste, censé l'amener vers un public féminin large. C'est encore une preuve que la carrière de l'actrice est particulièrement étrange et intéressante, des films comme Under the skin et Her ayant récemment prouvé son appétit pour le cinéma d'auteur le plus précieux. Le succès de son rôle dans le MCU (cinq apparitions en Black Widow jusque là) semble donc bloquer ses perspectives et son planning, tout en garantissant sa place dans la chaîne alimentaire (Avengers : Infinity War étant d'ores et déjà considéré comme un succès phénoménal début 2018). La fin de son contrat avec Marvel après ce sixième film pourrait ouvrir de nouvelles perspectives.

 

Photo Scarlett Johansson

 Scarlett Johansson dans Ghost in the Shell : "Vivement que Luc fasse Lucy 2"

 

TOM CRUISE

Non, La Momie n'a pas été un flop absolu (près de 410 millions de recettes pour un budget de 125). Oui, le film a été un échec évident vu son rôle d'ouverture du Dark Universe, censé lancer une franchise coûteuse autour d'un univers partagé. Depuis la sortie du blockbuster détruit par la critique, et qui a échappé au désastre avec le box-office étranger, Universal a calmé ses hardeurs, repoussé la date de sortie de La Fiancée de Frankenstein, redéfini ses priorités, et plus ou moins ravalé son casting annoncé en grande pompe (Johnny DeppJavier Bardem, et des envies d'Angelina Jolie et compagnie).

Pour Tom Cruise, rien de grave : Mission : Impossible 6, prévu pour août 2018, lui assure un avenir proche solide, la franchise étant devenue une valeur sûre, capable de rassembler critique et public. Mais La Momie et Barry Seal : American Traffic ont rappelé que l'acteur superstar n'est plus le demi-dieu du cinéma hollywoodien qu'il était il y a une dizaine d'années, surtout pour le public américain. En dehors du rôle d'Ethan Hunt et de La Guerre des mondes de Spielberg en 2005, il a été confronté au fil des années un public américain de moins en moins intéressé. Night and DayOblivionEdge of Tomorrow auront été sauvés grâce au public international. Même la magie Jack Reacher s'est évanouie avec la suite, Jack Reacher : Never Go Back ayant clairement été un échec après le succès du premier.

La Momie, tentative de Tom Cruise d'entrer dans l'ère des univers étendus, confirme la chose : avec 80 millions au box-office domestique, c'est l'un de ses pires scores en Amérique. En Chine, le film a engrangé plus de 90 millions, prouvant que le salut de l'acteur se déplace ailleurs. 

 

Photo Tom Cruise

Tom Cruise dans est La Momie

 

LES MAL BARRÉS

 

CHARLIE HUNNAM

Célébré dans Sons of AnarchyCharlie Hunnam a bien du mal à transformer l’essai sur grand écran. S’il n’avait pas été associé au semi-échec de Pacific Rim (qui a été sauvé par la Chine, et continuera sans lui dans Pacific Rim : Uprising en 2018), Hollywood risque d’être un peu plus rancunier après le flop colossal de l’abominable Le Roi Arthur : La Légende d'Excalibur de Guy Ritchie : avec moins de 150 millions récoltés dans le monde pour un budget officiel de 175 millions, c'est l'un des gros désastres financiers de l'année. Pour l'acteur qui tient le premier rôle héroïque, occupe toute l'affiche (contrairement à Pacific Rim) et se place dans la file d'attente pour le statut bankable, c'est un coup très dur.

En parallèle, The Lost City of Z de James Gray a lui aussi été ignoré par le public. La fresque fiévreuse saluée par une partie de la critique (dont nous) n'a même pas engrangé 20 millions, pour un budget d'environ 30. Pour le réalisateur de The YardsLa Nuit nous appartient et The Immigrant, qui rencontre rarement son public en salles, c'est tout sauf une surprise. Néanmoins, chose suffisamment notable pour être explicitée : Charlie Hunnam, héros du film, est peut-être l'un des seuls acteurs dont l'interprétation n'a pas été remarquée ou encensée dans le cinéma de Gray.

Ce qui rend Hunnam vulnérable, c’est qu’il ne jouit pas auprès des médias ou du public d’une phénoménale aura. Pas assez populaire pour ne pas être ébranlé et écarté de la A-List, pas assez identifié au cinéma indé pour s’y retrancher, sa situation rappelle celle de Taylor Kitsch, lui aussi venu des séries, qui n’aura pu transformer l’essai après les ratages de John Carter et Battleship.

 

Photo Charlie Hunnam

 Charlie Hunnam dans Lost City of Z : "Dans une autre vie, j'ai dû faire quelque chose de mal..."

 

DANE DEHAAN 

La carrière de l’acteur révélé dans un très beau rôle de Chronicle de Josh Trank ressemble de plus en plus à une descente aux enfers : aucune récompense ni même nomination importante, et des mauvaises performances financières. C’est bien simple, ses trois films de 2017 sont tous des échecs : A Cure for Life s’est planté avec seulement 26,5 millions de dollars rapportés dans le monde pour un budget de 40 millions, et Tulip Fever (après une post-production très compliquée) s’est méga planté avec seulement 7 millions de recettes pour un budget de 25. Les deux films avaient une possible aura de prestige à l'origine, dans des genres très différents, mais aucun n'a été à la hauteur des attentes d'un point de vue financier.

Mais ces échecs sont probablement moins durs à avaler que celui de Valerian et la Cité des mille planètes de Luc Besson. Si le film est plus une très grosse déception qu'un désastre absolu (budget estimé à plus de 200 millions de dollars, il en a encaissé environ 225), il est très loin d’atteindre les chiffres nécessaires pour installer une franchise. Alors installer un acteur encore mal identifié dans une carrière vouée aux rôles de premiers plans, n’en parlons pas.

Si l’on estime même, comme le fait Vulture dans cet article (en anglais), que Valerian s’est planté non pas à cause de l’opinion du public mais principalement parce que c’est un blockbuster space opera qui se lance sans aucun public pré-existant, aucune puissance de marque et avec un casting sans aucune vrai star, on peut en tirer une très triste conclusion : personne (sauf moi), ni aux US ni dans le monde, n’a envie de voir Dane DeHaan. Ni dans un film indé, et encore moins dans un blockbuster.

 

Photo Dane DeHaan

Dane DeHaan dans A Cure for Life : "Ouvrez grand, vous allez sentir passer des bides"

 

CARA DELEVINGNE

Objet d’une bulle spéculative d’une ampleur inédite, Cara Delevingne fut précipitamment vendue comme la nouvelle sensation téléportée depuis les défilés de mode internationaux vers les firmaments du Septième Art, annoncée comme un électron libre tout de charisme et de talent. Seul souci, elle joue comme un pied et souffre d’une poisse remarquable dès lors qu’il lui faut choisir des projets, après un touchant La Face cachée de Margo.

Enchaîner en tout début de carrière et en une année Suicide SquadTulip Fever et Valerian et la Cité des mille planètes (sans compter le nanar annoncé London Fields bloqué dans les limbes), soit des films où on aura souvent pointé du doigt ses performances approximatives : voilà qui risque fort de l’éloigner du cercle des superproductions dans le futur proche. L'accueil critique calamiteux du film de super-héros DC et du blockbuster de Luc Besson n'ont pas aidé à soigner son image, tandis que son talent d'actrice a longuement été questionné et moqué par de nombreuses personnes - en Laureline ou en Enchanteresse qui se déhanche. Et ses prochains projets, qu’il s’agisse de la série Carnival Row et ses enquêtes fantastico-futuristes ou le mélo Life in a Year, pourraient ne pas suffire à inverser la tendance. Dans tous les cas, Cara Delevingne est à ce jour un exemple très étrange de pétard mouillé.

 

Photo Cara Delevingne, Dane DeHaan

 Dane DeHaan et Care Delevingne dans Valerian : "Prenez des vacances les gars, parce que Valerian 2..."

 

LES CAS PARTICULIERS

 

RYAN GOSLING

Exemple typique de cas contradictoire. Hyper identifié auprès du public et très populaire, beau gosse révéré et élevé au rang de pinacle de classe masculine : Ryan Gosling est bien établi, mais l'effet Gosling ne fonctionne pas toujours au box-office.

Et ce n’est pas 2017 qui va nous faire mentir. Porté par la turbo hype de La La Land toute fin 2016 et les Oscars en début d'année, l'acteur a néanmoins enchaîné deux contre-performances : Song to Song de Terrence Malick et Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve. Le film de science-fiction a moyennement marché, surtout pour un film vendu comme un blockbuster : il a rapporté en tout 255 millions de dollars, dont 90 au box-office domestique, pour un budget de 150 millions. S’il n’y a pas mort d’homme et que l'échec est relatif, le bilan financier montre très bien que Ryan Gosling n’est pas une garantie de succès lorsqu'il est mis en avant, même accompagné de tous les éléments possibles pour marcher (réalisateur ultra-coté, Harrison Ford, revue de presse dithyrambique, come-back d’une franchise culte certes obscure mais très noble). 

On aimerait se consoler avec la partie indé de sa carrière, mais malheureusement Song to Song n’a rapporté qu’un microscopique 1,5 millions de dollars DANS LE MONDE ENTIER BORDEL. Là encore, l'équation était a priori solide : même si Malick ne réunit pas les foules, la présence de Michael FassbenderNatalie PortmanCate Blanchett et Rooney Mara vendait du rêve pour un large public. Pas trop de raisons de s’inquiéter cela dit, Ryan Gosling devrait bientôt se refaire puisqu’il sera bientôt Neil Armstrong dans First Man, par le réalisateur de La La Land, Damien Chazelle. Et son image, dans tous les cas, semble à peu près intacte auprès du public.

 

Photo Ryan Gosling

 Ryan Gosling dans Blade Runner 2049 : "Non non j'étais pas là moi"
 

BEN AFFLECK

Si la carrière de Ben Affleck se divise en plusieurs périodes, avec des étapes-clés comme l'Oscar pour Will Hunting, le succès hollywoodien de Pearl Harbor, le cataclysme Daredevil ou encore la renaissance en tant que réalisateur avec Gone Baby Gone et Argo, l'acteur se retrouve en 2017 à la croisée des chemins. Il y a quelques années, il semblait avoir retrouvé une place noble dans l'industrie, entre une filmographie d'interprète respectable (Jeux de pouvoir, The Company MenA la merveilleGone Girl) et un CV de cinéaste salué. En 2017, l'édifice se fissure : fin 2016, Live by Night est sorti pour devenir son premier flop critique et public (budget estimé entre 70-90 millions, box-office inférieur à 23), tandis que son rôle de Batman dans l'univers DC a pris une tournure de moins en moins alléchante.
 
Après l'accueil très compliqué de Batman v Superman : L'Aube de la justice en 2016, Justice League aura enfoncé le clou d'un DCEU en roue libre. Les trop nombreux couacs dans la machine du studio, le box-office en deçà des attentes, ainsi que les déclarations nébuleuses de Ben Affleck, n'auront pas aidé. L'interprète de Bruce Wayne a même abordé tout récemment son départ alors qu'il lui resterait plusieurs apparitions dans son contrat, ce qui laisse imaginer qu'il est le premier insatisfait de la tournure des choses. Sa dernière molle performance en date en Batman le confirme, pourrait-on dire.
 
Sa collaboration avec la Warner est alors la question à mille points. Depuis The Town, sa relation avec le studio est solide, les trois Oscars d'Argo (dont meilleur film) ayant été un moment glorieux. Le flop magistral de Live by Night, son départ de la réalisation du film consacré à Batman et le futur incertain du DCEU ont-ils changé la donne ? Gageons que The Batman, qui sera normalement réalisé par Matt Reeves, devrait apporter des élements concrets de réponse, dans un sens ou dans l'autre.
 
 

Photo Gal Gadot, Ben Affleck

Ben Affleck dans Justice League : "Bon Gal, montre moi comment vous avez géré Wonder Woman"

 

IDRIS ELBA

L’acteur anglais révélé dans The Wire alias Sur écoute est dans une situation bien étrange : il n’a presque pas sa place dans ce top, puisqu’aucun de ses films n’a été un vrai méchant flop. Mais il y a d’autres enjeux que financiers dans la réussite d’un acteur, comme la manière dont Idris Elba est vendu comme un acteur de premier plan et une star en pleine ascension.

En 2017, il y a eu l'incontournable Thor : Ragnarok. Idris Elba n'y a qu'un rôle mineur, mais le film est un carton (quasi 800 millions au box-office à l'heure où ces lignes sont écrites, pour un budget de 180). Il a le premier rôle de La Montagne entre nous avec Kate Winslet : le film ne s'est pas planté, mais n’est pas non plus une grande réussite avec 55 millions rapportés pour un budget de 35. Et surtout, la sortie particulièrement discrète indique que ça n'intéresse à peu près personne.

Et puis il y a La Tour Sombre, où il est en première ligne, bien plus que Matthew McConaughey. Son casting a provoqué de vives réactions, Roland étant décrit comme un homme aux yeux bleus perçants dans la saga de Stephen King, tandis que la question du racisme est omniprésente via un personnage noir majeur dans les romans. Le film n'a pas été un désastre financier, le studio ayant eu la jugeotte de budgéter la chose à 60 millions (plus de 111 millions au box-office), mais la réception critique a été catastrophique. Depuis, la franchise (la série télévisée et le KINGdom annoncés) semblent au point mort. Ce qui aurait pu être un lancement définitif pour l'acteur, avec un rôle iconique, a été à peu près le contraire.

C’est peut être un bon résumé de sa carrière : un excellent acteur qui, à force de chercher LE grand rôle, en oublie de chercher un bon réalisateur, voire un bon projet tout court. Que la rumeur James Bond ait été plus commentée que la plupart de ses films/rôle récent en dit sûrement beaucoup sur sa situation. Sa filmographie le confirme : c’est un second couteau remarquable et remarqué (American Gangster, Pacific Rim) mais au premier plan, il enchaîne des rôles inintéressants (Star Trek : Beyond) ou des films anecdotiques (Bastille Day, Mandela). Pourtant, tout le monde s'accorde à dire qu'il est doué - voir la série Luther, Beasts of No Nation, ou même son Shere Khan dans Le Livre de la Jungle. Mais non, ça vient pas. On a du mal à croire qu’un Steve McQueen par exemple n’ait pas un rôle fort à lui donner… Ou peut-être qu’Idris a tout simplement un agent pourri. 

 

Photo Idris Elba

Idris Elba dans La Tour Sombre : " Fais comme si c'était pas débile, fais comme si..."

 

GERARD BUTLER

Jésus a marché sur l’eau (si si), Gerard, lui, marche sur les navets. Peu importe qu’il ne soit pas si présent que cela au cinéma, peu importe même qu’il se retrouve attaché à des sympathiques bouses toxiques finies au détergent (coucou Geostorm) : personne ne semble s’en inquiéter.

Le film catastrophe sorti en 2017 a peut-être rapporté dans les 205 millions au box-office pour un budget de 120, l'échec est réel. Atomisé par la critique, le blockbuster a surtout une note très salée, d'importants reshoots ayant été commandés pour rectifier le tir suite à des projections-tests très négatives. En décembre 2015, le studio décide ainsi de dépenser 15 millions avec un nouveau réalisateur (Danny Cannon à la place de Dean Devlin), sous la houlette du producteur Jerry Bruckheimer, ancien collègue de Michael Bay. De grosses réécritures ont au passage été décidées, avec des personnages ajoutés et des acteurs recastés. Etant donné que le budget initial se situait dans la fourchette des 80 millions lorsque le tournage a commencé en octobre 2014, Geostorm a tout d'une petite catastrophe industrielle. La Warner a bien entendu flairé la chose, et réduit au maximum les dépenses niveau promo. Pour les analystes américains, c'est une perte de 100 millions pour les gros malins derrière la chose.

Peu importe : Gerard Butler continuera sa route. Le fait qu'il ne soit même pas sur l'affiche du film catastrophe pourrait même permettre au public d'oublier sa présence. Une exception qui tient en grande partie au créneau bourrino-sympatoche à l’ancienne qu’il occupe, ainsi que sa proximité avec son public. On lui a même consacré un dossier pour en parler, même qu’il est juste ICI. D'autant qu'il risque fort de réunir du monde, encore une fois, avec Angel Has Fallen, qui a toutes les raisons de marcher dans les pas de La Chute de la Maison Blanche et La Chute De Londres, lesquelsont la présence d'esprit de coûter deux fois moins cher que Geostorm.

 

Photo , Gerard Butler

 Gerard Butler dans Geostorm : "Je tourne quel film déjà là ?"
 
 

Tout savoir sur Michael Fassbender

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commentaires
Geoffrey Crété - Rédaction
07/12/2017 à 16:47

@Raoul

Et c'est fait exprès. Puisqu'on parle d'un film intitulé Pire soirée.

Raoul
07/12/2017 à 16:30

Vous avez quand même écrit "moins pire".

JackyTuningShow
04/12/2017 à 14:46

Kkggdd 02/12/2017 à 18:50
Vous n'avez pas l'air de vous rendre compte qu'on en n'a rien à foutre de l'avis des critiques...

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Ton autarcie intellectuelle force le respect. Tu dois être un homme de défis, le genre à trancher le pain sans couteau et achever des puzzles 1000 pièces.

Barbo
03/12/2017 à 12:09

Au-revoir là haut marche plutôt bien, donc non, ce n'est pas "plus personne ne suit".

M et Par instinct : comment dire... ça n'a juste rien à voir. En terme de budget, de marketing, de "formule". Le mépris primaire du cinéma français et l'opposition quasi systématique au cinéma hollywoodien est parfois ridicule... Ces films cités ont-ils été vus et pas aimés, ou jugés par principe ? Si faut opposer mécaniquement tout ça, prenons peut-être des films français conçus de manière cynique, TF1-isés pour être bien calibrés. Donc du Raid dingue, A bras ouverts, Momo, Stars 80, Le Petit Spirou... Gros budgets, grosses promo, ventes internationales parfois énormes pour couvrir les frais de base. Pas sûr que tout ça ait marché au point de rentabiliser le truc.

M (que j'ai vu, et qui n'est pas mal du tout, donc je prends comme ex) a coûté moins de 6 millions d'euros (Raid dingue : 36 MILLIONS). Le film n'a pas l'air de marcher, mais ça n'a rien à avoir avec du blockbuster à 200 millions, qui veut être une saga, et recycle un truc vu 15 fois. On a le droit de se foutre de ça, ne même pas chercher à le voir, ou le voir et le trouver naze, mais on est face à un film qui n'a juste rien à voir ici.

Geoffrey Crété - Rédaction
03/12/2017 à 11:58

@Tarzan

Oh bah oui. Nos critiques très positives des Gardiens de la galaxie 2, La Planète des Singes et Fast & Furious, ou encore notre papier plutôt enthousiaste sur Pirates des Caraïbes 5 (pour citer des exemples récents qui nous ont à peu près tous valu d'être agressés par rapport à nos goûts), prouvent bien qu'on déteste le cinéma à grand spectacle.

bof
03/12/2017 à 11:48

@tarzan

Toi parler français?

tarzan
03/12/2017 à 10:31

ca vous fait plaisir que tous ces film se soit votre au box office car vous connaissan depuis des annee vous n'aimait pas ces films a gros budget,vivement santa claus de chabat la je suis sur que vous crire au chez d'oeuvre au plaisir

Skill003
03/12/2017 à 08:18

@choco
on peut dire se qu'on veut, mais elle démontrer qu'elle savait jouer.
Même si j'ai en horreur les HG, reste que dans HT, c'était une balle.

@Snake88

J'adore aussi Hunham, qui pour moi, peut bien se démerder.
Juste dommage que le public est bouder Lost City (alors que je penser que son rôle dans Sons l'avait assis).

@OpieOp

Merci, j'ai gratter des lignes ????


@kkggdd

Bah qu'est ce que tu fous là mon grand ?
On se le demande ????


@p***aclick

Le cinéma français est à l'image de son public.... Y'a même pas besoin d'un article.
Et quand les films sont bon, voir excellent (Au revoir là-haut), plus personne ne suit de toute façon.

P*** à clic
03/12/2017 à 00:47

Vivement le même article sur le cinéma français , la liste devrait être interminable . Mais comme Ecranlarge porte ses c******* , l'article doit être déjà en cours d'écriture . Vous pourriez commencer par M et par instinct , enchaîner par mission pays basque , puis ...Enfin je vous laisse faire , vous connaissez votre métier , en tout cas je me regale d'avance de voir les millions et millions de pertes de nos chers films nationaux

Mechanic
03/12/2017 à 00:14

@Kkggdd

Alors que ton avis, clairement hein... on l'attendait

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