Pixar : notre classement de tous les films, du pire au meilleur

La Rédaction | 24 juin 2023 - MAJ : 26/06/2023 12:38
La Rédaction | 24 juin 2023 - MAJ : 26/06/2023 12:38

Écran Large a classé les 27 longs-métrages Pixar, du pire au meilleur.

De Toy Story à Élémentaire, Pixar a offert une foule de voyages fantastiques, surprenants, merveilleux et uniques. Mais le studio à la lampe a aussi aligné quelques (gros) faux pas, succombé à sa propre formule et à l'appel facile des suites et franchises. La rédaction s'est donc penchée sur tous les films d'animation du studio pour donner son petit classement, du pire au meilleur.

NB : Ce classement a été initialement pensé pour la sortie des Indestructibles 2 et mis à jour pour la sortie d"Elémentaire.

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27. CARS 2 

Sortie : 2011 - Durée : 1h52 de trop 

 

photoSouvenir de la douleur

 

L’idée :  Martin devient un espion à envergure internationale. Voilà, c'est aussi mauvais que son personnage principal. 

Le bon : Hormis retrouver Flash McQueen qui ne bénéficie que de quelques scènes, pas grand-chose.

Le mauvais : Il fait partie de ces films qui n’auraient jamais dû voir le jour, et dont l’idée n’aurait même jamais dû germer. Mixé dans une post-cuite sous ecstasy et d’un mauvais trip sous acideCars 2 est sans nul doute le pire opus de la trilogie. Assassiné par la critique et par le public (avec néanmoins un joli box-office de plus de 562 millions de dollars dans le monde), le deuxième épisode est le plus boudé de tous les Pixar, et pour cause, il n'a aucune raison d'être bon. Un tête-à-queue monumental pour John Lasseter (ici réalisateur) qui doit encore se remettre du crash de son film. 

La première erreur de Cars 2 a été de croire que le public et les fans adoraient Martin, et allaient l’accepter comme nouveau héros de l’aventure. L’idée même de mettre un idiot du village insupportable au centre d’une intrigue d’espionnage est profondément désespérante et stupide, et s'adresse certainement aux moins de cinq ans. En dehors de son duo principal, les personnages secondaires ne brillent pas. En dépit des vieux de la vieille comme Flash, quasi inexistant, on vomit d’une indigestion d’un trop grand nombre de protagonistes tertiaires qui ne servent à rien.

Finalement, le pire de Cars 2 ne réside ni dans ses personnages, ni dans son humour grotesque, mais dans sa morale foireuse et incompréhensible, bourrée de vieux clichés. Le fait d'avoir une très bonne réalisation technique derrière ne suffit plus à combler le vide galactique d'un scénario déjà branlant. Bravo Disney pour avoir réussi votre premier vrai échec Pixar. Ne recommencez plus jamais. 

26. CARS 3

Sortie : 2017 - Durée : 1h42

 

PhotoNi Fast ni Furious, juste fumeux

 

L’idée : Face à la nouvelle génération, Flash McQueen est de plus en plus poussé vers la sortie de son sport. Avec l’aide d’une jeune mécanicienne, il va tout faire pour prouver qu’il a toujours sa place parmi les champions.

Le bon : S’il y a un élément qu’on ne pourra jamais reprocher à la franchise Cars, c’est la virtuosité de son animation et l’excellence technique de l’ensemble qui se retrouvent une fois de plus dans Cars 3. Et puis, même si le film reste une autre petite déception, il est plus digne et appréciable que la franchise signe la fin de sa carrière sur ce troisième volet qui balaye l'intrigue échevelée de Cars 2.

Le mauvais : Après un deuxième film abject, Cars 3 regagne quelques couleurs grâce à Flash McQueen et un judicieux rétropédalage pour revenir à un récit sportif et existentiel. Un retour dans les clous qui n’empêche pas le long-métrage d’aligner les clichés avec des personnages très caricaturaux et souvent mal exploités (on pense notamment au parallèle entre McQueen est Rocky Balboa, tous les deux mis face à leurs limites et obsolescence).

Le scénario se perd de son côté dans une succession de sous-intrigues profondément inutiles et se renouvelle finalement assez peu par rapport au premier opus  Et c’est bien évidemment sans compter le mauvais développement des thématiques abordées (la transmission, l’expérience, la réalité virtuelle). 

25. LE VOYAGE D'ARLO 

Sortie : 2015 - Durée : 1h34

 

PhotoC'est l'histoire d'un dino et d'un gamin, voilà

 

L’idée : Un dinosaure trouillard et esseulé rencontre un jeune humain et entame un long périple avec lui.

Le bon : En matière de lumière, de variété des décors, d’effets de matière (poussière, pluie, eau, brume, etc.), Le Voyage d'Arlo représente un sacré tour de force. L’idée consistant à représenter les dinosaures comme des créatures sur le chemin de la civilisation et les hommes comme des bêtes sauvages est originale. On note également que le studio tente, par endroits, d'insuffler une certaine dureté à son récit général, sans doute pour donner un peu plus de caractère à cette oeuvre qui en évoque beaucoup d'autres.

Le mauvais : Le scénario est atrocement prévisible, et le héros, Arlo, a plus des airs d’imbécile heureux que de candide sur le chemin d’une quête initiatique. Le rythme de l’ensemble demeure particulièrement indigeste. Plus problématique : alors que Pixar s'est toujours fait un devoir de proposer des créations esthétiquement et stylistiquement accomplies, Le Voyage d'Arlo souffre d'un évident problème de direction. En dépit de textures superbes, le trait rondouillard et le graphisme globalement enfantin affadissent le métrage plus qu'ils ne le caractérisent. Enfin, le film est totalement incapable de se distinguer des nombreuses productions animées qui ont mis en scène des sauriens avant lui.

Petit dinosaure et la vallée des merveilles de Don Bluth, pourtant loin de pouvoir se permettre de semblables innovations technologiques, apparaît beaucoup plus accompli. Au final, Le Voyage d'Arlo n'est qu'un écho un peu ringard de créations telles que les Croods ou Dinosaure... de Disney ! 

24. BUZZ L'ÉCLAIR

Sortie : 2022 - Durée : 1h49

 

 

L'idée : Voici le film qu’Andy a vu en 1995 : un space opera sur un Ranger de l’espace coincé avec son équipe sur une planète hostile. En essayant de rentrer chez lui, il déclenche une suite d’événements qui vont changer sa vie.

Le bon : Avec sa dimension ouvertement méta, Buzz l'Éclair parvient habilement à esquiver la problématique mercantile de son existence. Bien sûr, le film reste pensé pour surfer sur le succès des Toy Story, mais Angus MacLane parle à travers cet objet réflexif de l’impact d’un certain imaginaire sur l’inconscient collectif. D’un côté, le long-métrage déploie sa technique flamboyante pour rendre hommage à Star Wars et 2001 : L’odyssée de l’espace, et de l’autre, il s’adresse à tous ceux qui ont grandi avec Pixar. Un bien beau spectacle, qui se réapproprie son univers pour raconter la profonde solitude d’un héros hanté par ses échecs.

Le mauvais : Malheureusement, ce manque de prise de risques joue parfois en la défaveur du film. D’une part, en tant que space opera, Buzz L’Eclair peut paraître un peu chiche, puisqu’il se repose sur une seule planète à la façon d’un long épisode de Star Trek. Avec ses personnages secondaires à peine croqués, tout le deuxième acte patauge et peine à prendre de l’ampleur. Tout ceci semble étriqué, à l’image d’un projet forcément balisé par son cahier des charges hérité de Toy Story.  A quoi sert Star Command ? Jusqu’où s’étend son pouvoir ? Toutes ses questions restent en suspens, la faute à un world-building assez maigre qu’on aurait aimé voir s’étendre. Pour sûr, le film fera rêver les gamins, mais on est tout de même loin de la claque prise par Andy en 1995.

 

23. LE MONDE DE DORY 

Sortie : 2016 - Durée : 1h37

 

Le Monde de DoryHank, la seule petite chose à retenir de Dory

 

L'idée : Puisque Le Monde de Nemo a été un giga-succès, pourquoi ne pas trouver le moyen de surfer dessus ? Tiens, prenons Dory, et cette fois c'est elle qu'il faudra retrouver.

Le bon : Hank, le poulpe individualiste. Personne ne sera dupe dans l'utilisation un peu automatique de ce personnage décalé conçu pour amuser et détourner l'attention de la vacuité du film, mais Hank est suffisamment drôle pour satisfaire, et est utilisé de manière à rappeler l'ingéniosité de Pixar.

Le mauvais : Le fait que ce Monde de Dory soit parfaitement dispensable et profondément bloqué dans la formule Pixar, qui atteint ici des sommets de paresse. Cette suite est donc d'une inutilité monumentale, puisqu'elle se contente de recycler à peu près tout dans le fond comme dans la forme. Pilotage automatique à un niveau stratosphérique, avec un enchaînement artificiel de moments larmoyants, de gags et de péripéties.

Là encore, Pixar joue de manière minable sur la nostalgie et la familiarité, de manière plus évidente encore que dans Monstres Academy. Ici, il ne s'agit que de rejouer la même chanson, changer quelques couplets, et tendre une main de banquier à peine camouflée vers le public qui a aimé en masse Le Monde de Nemo. Se joue également quelque chose d'affreux qui va à l'encontre des fondations de Pixar : l'idée qu'avec sa popularité et l'attachement puissant du public, le studio peut se permettre de plus en plus d'écarts, sans craindre la moindre répercussion réelle. Sans peur vient la flemme, et avec la flemme vient la médiocrité la plus ordinaire et douce. Pour preuve. 

22. MONSTRES ACADEMY

Sortie : 2013 - Durée : 1h44

 

photoDerrière la casquette, le désespoir

 

L'idée : Tirer sur la corde de Monstres & Cie en expliquant la rencontre entre Bob Razowski et Sulli à l'université des Monstres, où le duo était tout sauf ami.

Le bon : Pixar maîtrise bien la formule Pixar. Personne ne sera donc vraiment surpris de décrocher quelques sourires et rires, et s'accrocher sincèrement à un second rôle, un gag ou une scène. Et contrairement à beaucoup (trop) de films récents du studio, Monstres Academy est globalement efficace, moins chiant et plat que redouté.

Le mauvais : À quoi bon ? Pourquoi un autre Monstres & Cie ? Et pourquoi un prequel à Monstres & Cie ? Si le premier film réalisé par Pete Docter a émerveillé et créé un univers original et mémorable, le deuxième a plutôt surfé dessus, et s'est contenté de bien peu. À savoir une banale histoire d'amitié contrariée, selon les schémas les plus basiques du teen movie, dans un décor à peine revisité. Aucune magie, aucun éclat à l'écran.

Le problème au fond, c'est que Pixar joue ici la carte de la nostalgie, de la familiarité, et non plus de l'imaginaire et l'audace. La sécurité passe ici avant toute réelle ambition artistique, donnant à ce prequel un côté programmatique parfaitement exaspérant, lequel réduit la chose à un pur événement marketing et merchandizing à l'attention des plus jeunes, qui s'en contenteront très bien. 

21. 1001 PATTES 

Sortie : 1999 - Durée : 1h35

 

photo1001 pattes, le Pixar le plus oublié ? 

 

L’idée : Une colonie de fourmis tente chaque année de survivre en amassant des vivres pour les sauterelles, afin que celles-ci leur fichent la paix. Sauf que la veille de la récolte, le jeune Tilt commet une grosse bourde en détruisant toute la nourriture, et doit vite trouver des insectes plus forts qu’eux pour les aider à affronter leurs ennemis.

Le bon : Les 1001 pattes c’est un peu les Sept Mercenaires, mais version "microscopique". Hormis un récit bien ordonné d'où rien ne dépasse, on applaudira un film qui "respecte" le précepte hitchcockien selon lequel un long-métrage est réussi lorsque le méchant est notablement remarquable. Ce qui est carrément le cas ici, puisque la vilaine sauterelle doublée par Kevin Spacey en VO fera littéralement frémir les plus petits, comme les plus grands. Fourbe, méprisable, abject et sans pitié, Le Borgne est un méchant de dessin animé qu'on n'est pas prêt d'oublier de sitôt, au même stade que le Juge Claude Frollo dans Le Bossu de Notre-Dame.

Le mauvais : Si John Lasseter promet s’être inspiré des insectes pour son dessin animé, on aura surtout l’impression qu’il les aura fait bouger et penser comme des êtres humains. Finalement en se penchant sur le fond du film, on retrouvera bien des thèmes chers au cinéma américain comme le pouvoir de la communauté contre une tyrannie oppressante. La prise de conscience d’un individu à cultiver sa différence, à condition que celui-ci l’utilise à bon escient au profit de la communauté, tout comme l’éloge de la liberté, qui sont des bonnes choses en soi, mais deviennent redondantes et n’apportent rien de neuf au dessin animé. On peut aussi reprocher une utilisation trop récurrente de l’humour dans des situations un peu dramatiques, faisant plus décrocher une grimace qu’un sourire. 

20. REBELLE 

Sortie : 2012 - Durée : 1h35

 

photo"Rebelle" (lol)

 

L'idée : C'est l'histoire d'une princesse moderne parce qu'elle a une épée et des cheveux roux. Elle veut être libre et indépendante, mais comme elle l'est un peu trop, elle doit être punie, se calmer et rattraper ses erreurs.

Le bon : Le travail sur la chevelure de Merida, techniquement impressionnant. Voilà voilà.

Le mauvais : Que Rebelle ait failli être le tout premier film d'une réalisatrice pour Pixar (avant qu'elle soit quasiment virée et que Mark Andrews n'arrive à la rescousse, pour que Brenda Chapman soit créditée coréalisatrice, elle qui s'est inspirée de sa propre fille pour construire cette histoire), illustre finalement bien le problème de la chose. Sous ses ambitions de relecture moderne de la princesse classique, avec son arc et son esprit guerrier, il y a une histoire bien simplette d'esprit fougueux qui doit réparer ses erreurs, avec un message un brin ambigu. Loin d'être la version fraîche et étonnante de la princesse, passée à la moulinette créative de Pixar, Rebelle porte bien mal son nom.

Sans compter que visuellement, ce n'est pas vraiment grandiose ou mémorable. Très loin des concepts audacieux, fous, étonnants et uniques, Rebelle se contente de rejouer un morceau bien connu, avec une formule tristement fade. Dans le genre, un Vaiana, la légende du bout du monde a bien plus d'atouts, que ce soit dans son univers, son sous-texte, ses personnages et sa mythologie. 

19. EN AVANT

Sortie : 2020 - Durée : 1h42

 

photoPar le pouvoir des grands anciens !

 

L'idée : Dans un monde fantaisiste où la magie s'est progressivement banalisée, deux frères que tout oppose entreprennent une quête à l'issue de laquelle un sortilège pourrait leur accorder de passer quelques heures avec leur père disparu.

Le bon : En avant n'est pas le premier Pixar à aborder la question du deuil, de l'acceptation et du renoncement, mais il le fait avec un mélange d'inventivité et de sobriété qui impressionne. Pour génériques ou agaçants que semblent initialement ses protagonistes, chacun va révéler une personnalité propre, finement dévoilée par la mise en scène, jusqu'à devenir un parfait réceptacle pour l'émotion du spectateur. Poussant ses personnages à questionner leur priorité, mais aussi la source de leur satisfaction, le récit propose une épopée intime qui vise souvent juste. 

Le mauvais : Deux gros soucis empêchent En avant de s'élever plus haut dans le classement. Le premier est d'ordre narratif : le scénario patine un peu et met bien trop longtemps avant de poser véritablement ses bases, ses enjeux. Ainsi, la première demi-heure, malgré des thématiques intéressantes, manque cruellement de dynamisme. Le film témoigne également des questionnements internes qui ont dû assaillir le studio après le départ forcé de John Lasseter, tant on le sent incertain, esthétiquement parlant.

Le film se veut une critique de la fantaisie de supermarché, mais ne trouve pas tout à fait la bonne distance avec son concept en termes de direction artistique. Et à vouloir nous montrer combien l'imaginaire industriel engendre une mythologie moche... il en devient lui-même parfois assez laid.

Notre critique d'En Avant 

18. LUCA

Sortie : 2021 sur Disney+ - Durée : 1h36

 

Luca : photoLe feel-good à la Pixar

 

L'idée : Deux jeunes "monstres marins" - qui ne sont monstrueux que de réputation - rejoignent la surface où ils prennent une apparence humaine pour participer à une course et remporter assez d'argent pour s'acheter une Vespa et rouler vers leur liberté. 

Le bon : Après le sublime et poétique court-métrage La Luna, le réalisateur Enrico Casarosa s’est lancé dans la réalisation de son premier - et jusqu’ici dernier - long-métrage d’animation. Sans aller jusqu’à qualifier La Luna de brouillon, on retrouve dans Luca la patte graphique du cinéaste, en particulier ses traits arrondis, ainsi que certains design de personnages (le papa moustachu et faussement bourru) et idées de mises en scène, en particulier lors des séquences oniriques avec ce chemin vertical qui mène vers les étoiles.

Au-delà de son visuel impeccable, Luca est surtout un film léger et « charmant » même si l’adjectif paraît désuet. Son ambiance estivale, sa quasi unité de lieu (les alentours d’un petit village de pêcheurs italien), ses personnages attachants, ses couleurs vives, sa musique reposante... Tout dans Luca respire la douceur, la tendresse et la mozzarella

Le moins bon :  Même s'il est plein de bons sentiments et fait des coeurs avec les doigts, pourra toujours reprocher à Luca sa trame narrative ultra balisée et son concept peu novateur comparé aux plus histoires plus complexes et existentielles du studio comme Vice Versa, Soul ou Toy Story. Cette revisite de La Petite Sirène est donc particulièrement prévisible, ce qui a vite fait de rendre le tout plus programmatique qu'enchanteur

Notre critique de Luca

17. CARS 

Sortie : 2006 - Durée : 1h36

 

photoPas sûr que le design des personnages soit la plus grande réussite de Pixar

 

L’idée : Un jeune prodige de la course arrogant, en route pour la course de ses rêves, se retrouve paumé au milieu des États-Unis et doit s’allier à l’idiot du village pour rejoindre son objectif.

Le bon : Orchestré par le virtuose John Lasseter et sa technicité légendaire (qu’on ne reverra plus de sitôt), Cars est assurément un des Pixar les plus aboutis esthétiquement (malgré le design très enfantin des bolides). Douze ans après sa sortie, le long-métrage conserve une vraie élégance et une merveilleuse patte graphique.

Il bénéficie également d’une grande générosité scénique (les courses de nascars, les paysages désertiques américains) et d’une belle interaction entre les personnages (les multiples passages de flambeaux). Enfin, il développe aussi de jolies thématiques sur les valeurs de la vie et fait preuve d’une grande tendresse. Du Pixar quoi. 

Le mauvais : Cars ne peut s’empêcher d’inclure une sempiternelle histoire d’amour sans grand intérêt au cœur de son récit. Une sous-intrigue qui provoque de nombreuses pertes de rythme et éclipse en grande partie les vrais propos du film pour s'attarder sur des schémas narratifs usés, mais plus commodes pour le jeune public.  

16. SOUL

Sortie : 2020 sur Disney+ - Durée : 1h40

 

 

L'idée : Joe, professeur de musique, rêve de jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Sauf que le jour où il parvient à obtenir sa chance, il meurt et se retrouve dans l'au-delà. Bien décidé à ne pas mourir aussi bêtement, il s'échappe et se retrouve dans le "Grand Avant", lieu où les âmes acquièrent leur personnalité avant d'être envoyées sur Terre. Joe fait alors équipe avec 22, pour espérer retrouver la vie et également donner à 22 le goût de vivre.

Le bon : Visuellement, Soul est une des plus grosses claques que nous ait offert Pixar. Quelques années après avoir exploré les sentiments dans Vice Versa, Pete Docter s'aventure cette fois carrément dans nos âmes, leur naissance, leur raison d'être et ce qu'elles provoquent chez les humains (émotionnellement parlant). Et forcément, imaginer l'inconnu était un défi de taille esthétiquement, et c'est probablement ici que le génie de Pete Docter prend toute son ampleur.

Entre des jeux de textures, des jeux de profondeurs (2D/3D), des jeux de couleurs et également un travail sur la musique particulièrement excitant (la BO de Soul est géniale), le mélange des passages dans le "Grand Avant" et sur Terre permet au long-métrage de mêler les émotions de ses deux personnages principaux. Il les confronte tous deux à l'inconnu de l'autre et in fine, fait confronter chaque spectateur à son propre inconnu (notamment dans ce sublime passage où les âmes sont torturées), au sens de sa propre vie.

 

Soul : photoÂmes en peine

 

Et quand on comprend qu'au milieu de ses thématiques aussi adultes, Soul vient surtout dévoiler le joli voyage introspectif de Pixar, studio en perte de créativité à la recherche de sa propre âme perdue, c'est encore plus beau, ambitieux et très touchant.

Le mauvais : Malheureusement, on ne peut pas nier qu'au milieu de ce beau tableau, Soul manque de profondeur ou plutôt n'exploite pas pleinement son potentiel. Les thémathiques cher à Pete Docter sont évidemment là, entre l'inspiration, le deuil, l'abandon, la mort, l'existence... et bénéficient de riches idées visuelles, mais elles sont trop souvent survolées (ou leurs problématiques trop rapidement résolues). Par ailleurs, on peut regretter que le récit, pourtant parti pour se dérouler dans le "Grand Avant", décide finalement de remettre son héros sur Terre avec sa petite recrue 22.

Car finalement, tout l'arc autour du chat et l'échange de corps semblent presque du remplissage scénaristique au lieu d'être de vrais leviers pour faire avancer les personnages dans leur parcours. Cela retire évidemment un peu de rythme au film, sans pour autant l'annihiler complètement certes, mais on se dit qu'il y avait sans doute mieux à faire que cette aventure-buddy movie.

Notre critique de Soul

15. COCO 

Sortie : 2017 - Durée : 1h47

 

PhotoCoco, c'est beau

 

L’idée : Miguel habite dans une famille qui a banni la musique depuis quelques générations à cause d’un ancêtre peu glorieux. Voulant devenir chanteur, il se retrouve propulsé au pays des morts et cherche son idole Ernesto de la Cruz pour qu’il lui permette de vivre son rêve.

Le bon : Pixar semble enfin retrouver du poil de la bête. Ce qui frappe d’emblée, c’est la performance technique, magnifique et incroyable, qui nous réserve des tableaux plus envoûtants les uns que les autres. La culture mexicaine est aussi très rafraichissante et le film fourmille d’idées plus folles les unes que les autres.

D’autre part, les personnages sont une vraie réussite, attachants et profonds, la palme revenant bien entendu à la vieille Coco qui nous tire une larme à chaque fois. Et puis, pour ne rien gâcher, le film se permet une ultime séquence très émouvante et musicale qui rappelle que, quand il s’en donne les moyens, Pixar reste le patron.

 

Coco : Photo "Je vois des gens qui sont morts"

 

Le mauvais : Si Coco n'est pas le film le plus original du studio, il laisse entrevoir une porte de sortie déjà amorcée avec Vice Versa. Sur un postulat plus que classique, Pixar mise tout sur sa technique en nous proposant un défilé artistique magnifique. Seul problème : La Légende de Manolo, sorti en 2014 et qui raconte plus ou moins la même histoire.

Manque d'audace ou plagiat éhonté, difficile de trancher, mais probablement la preuve que Pixar ne tente plus de gros paris et recherche avant tout la facilité et l'efficacité, même si on en a toujours autant pour notre argent. Mais de la part du studio, la pilule a un peu de mal à passer, d'autant que les gamers les plus anciens connaissaient déjà un monde des morts mexicains administratif grâce à l'extraordinaire Grim Fandango de Tim Schafer.   

14. TOY STORY 4

Sortie : 2019 - Durée : 1h40

 

photoUne belle rencontre avec un Bo personnage

 

L'idée : Plusieurs années après que Andy l'ait cédé à Bonnie, Woody fait bonne figure, mais déprime totalement. Il voit dans la verve créative de l'enfant l'occasion de se retrouver une mission, laquelle va l'amener à retrouver la trace d'une vieille amie...

Le bon : Après un troisième chapitre accueilli comme la meilleure conclusion possible de la saga la plus emblématique du studio, le réalisateur Josh Cooley faisait presque face à un challenge impossible à relever avec Toy Story 4. Et il y parvient en partie, en assumant le poids de l'héritage qu'il doit sublimer. Oui, après sa dernière épopée, Woody se demande, comme la franchise, et possiblement comme le spectateur, ce qu'il lui reste à vivre.

Le film se transforme alors en chronique de la dépression, fable du renouveau, alors qu'un héros (qu'une partie du public suit depuis son enfance) réalise progressivement qu'il en a fini avec son existence d'antan et va devoir se réinventer. Un mouvement émouvant, qui donne lieu à une seconde partie du récit admirable dans sa gestion de l'émotion, jusqu'à un climax parfaitement déchirant, qui prend le risque de trancher avec le monde des jouets tels que nous le connaissons. Enfin, le tout s'accompagne d'un récit d'aventures parmi les plus échevelés vu sur grand écran ces dernières années.

 

Toy Story 4 : photoLa plus belle amitié de Pixar

 

Le mauvais : Pixar a beau investir beaucoup de temps et de talent dans sa franchise star, cette dernière entame ici son 4e chapitre et cela se sent, tant le script a parfois beaucoup de mal à renouveler l'intérêt pour certains protagonistes historiques (pauvre Buzz...). Sans compter que la genèse de cet épisode s'est avérée plus compliquée que prévu, notamment avec le départ impromptu de Rashida Jones, en charge du scénario.

Un chambardement dont on se dit qu'il a dû laisser bien des traces, quand on constate combien le film paraît lutter contre lui-même durant une première demi-heure au rythme très inégal, qui lance quantité de pistes, pour en abandonner plusieurs en cours de route.

Notre critique de Toy Story 4

13. Élémentaire

Sortie : 2023 - Durée : 1h42

Élémentaire : photoQuelque part entre Avatar : le dernier maître de l'air et les W.I.T.C.H

L'idée : L'eau ça mouille, le feu ça brûle et les deux ne font pas bon ménage, sauf à Elemental City où un Aquatique et une Flamboyante vont dépasser leurs différences et préjugés. 

Le bon : Même si l'histoire d'amour au coeur d'Élémentaire a a priori tout d'une énième relecture de l'histoire d'amour impossible à la Roméo et Juliette, le film réalisé par Peter Sohn est avant tout un touchant hymne au multiculturalisme et à l'ouverture culturelle. Le réalisateur a puisé dans son histoire et celle de famille pour écrire le scénario, le cinéaste (comme le personnage de Flam) étant né aux États-Unis après que ses parents soient partis de la Corée du Sud pour immigrer en Amérique.

Elemental City est donc calquée sur la ville de New York et le quartier des Falmboyants sur les quartiers populaires tels que le Bronx pour vulgariser la ségrégation, la discrimination, la xénophobie et le communautarisme. Même si le propos reste en fin de compte assez candide (public cible oblige), le film a quelques fulgurances inattendues, à l'image du racisme ordinaire très concret qui peut se glisser entre deux répliques anodines.

 

Élémentaire : PhotoUn film qui met le doigt où il faut

 

Côté animation et graphisme, le film est un autre exemple d'orfèvrerie qui en plus bouscule un peu la charte graphique très lisse du studio, en particulier avec l'animation de Flam. Ses traits plus abstraits et le mouvement imprévisible des textures (en plus d'être très beaux) dynamisent chaque plan où elle apparaît, en plus d'avoir mis à contribution d'autres innovations technologiques, renouant ainsi avec les ambitions techniques qui ont donné naissance au studio. 

Le mauvais : En passant après Vice-Versa, Soul, Monstres et Compagnie et Zootopie (du côté de Disney), le monde conceptuel d'Elémentaire ne paraît être qu'une autre déclinaison de microsociété avec des personnifications pour habitants, les quatre éléments primaires, à la place des monstres,des âmes, des émotions ou des animaux. L'histoire d'amour quant à elle reste très classique et ne cherche jamais à s'éloigner des carcans du genre de la comédie romantique, si ce n'est dans la forme. Mais comme ce n'est finalement pas le coeur du film, mais seulement un des deux ventricules, on pardonne aisément. 

Notre critique d'Elémentaire

12. LES INDESTRUCTIBLES 2

Sortie : 2018 - Durée : 1h58

 

photo"Allô papa ici super bébé"

 

L'idée : Être une famille de super-héros n'a décidément rien d'une sinécure.

Le bon : Fragilisé par l'échec de A la poursuite de demain, le brillant Brad Bird avait besoin de se refaire la cerise histoire de retrouver un peu d'autonomie auprès des studios. Il en a donc profité pour abattre une carte qui ne l'intéressait guère, mais que le public (et les comptables) attendait, à savoir la suite de ses brillants Indestructibles. Marque demeurée très forte chez les spectateurs, et une culture créative encore puissante au sein de Pixar ont permis au cinéaste de travailler selon un tempo d'ordinaire impensable dans le cadre d'un énorme acteur de l'industrie hollywoodienne.

Fort de son expérience à la tête de plusieurs blockbusters en cinéma "live"Brad Bird a travaillé son film en rendant relativement peu de comptes à Pixar, profitant des dernières innovations en matière de rendu et de son expérience récente pour écrire quasiment au fil de l'eau et expérimenter presque constamment en termes de découpage.

 

PhotoDes pouvoirs toujours aussi bien utilisés par le scénario

 

Le résultat est un film visuellement démentiel, d'une richesse qui a de quoi terrasser la concurrence. Que ses personnages se lancent dans une scène d'action mettant en jeu leurs pouvoirs et leurs arcs narratifs au sein d'une cellule familiale tumultueuse, ou qu'il chronique avec malice le quotidien d'un père au foyer, l'artiste déploie une intelligence, une technicité et un sens de la dramaturgie stupéfiants.

Le mauvais : Pour épatante que soit la mise en scène des Indestructibles 2, il faut se faire une raison : le film est aussi accompli plastiquement que convenu (voire daté) narrativement. Rien de grave là-dedans, cette faiblesse n'empêchant jamais le spectateur aux yeux ébahis de profiter du spectacle, mais l'entreprise eût incontestablement gagné à être aussi ambitieuse dans son écriture que sa réalisation.

Notre critique des Indestructibles 2

11. VICE VERSA 

Sortie : 2015 - Durée : 1h35

 

PhotoPeur, colère, joie, dégoût ou tristesse face à ce que Pixar est devenu ?

 

L’idée : Une plongée dans l’esprit d’une jeune fille et le centre de contrôle de son cerveau où se situent cinq émotions au travail : Joie, Colère, Tristesse, Dégoût et Peur.

Le bon : Après une entrée fracassante avec Monstres & Cie et une confirmation de son talent avec le sublime Là-haut, Pete Docter revient brillamment à la réalisation avec Vice Versa. Ainsi, visuellement le long-métrage est incroyablement efficace et esthétiquement très réussi grâce à sa jolie palette de couleurs. Le film bénéficie de l’un des concepts les plus originaux vus depuis longtemps dans les studios Pixar et s’attaque surtout à des sujets profonds comme la dépression enfantine, le deuil et la violence du monde adulte pour la jeunesse, entre autres. Un propos puissant qui en fait une des œuvres les plus percutantes de Pixar, et une des plus émouvantes.

Le mauvais : Malgré son idée originale, Vice Versa se ferme cependant quelques portes narratives et se bloque dans un concept pas toujours efficient. De plus, si le scénario s’avère finalement assez banal, l’œuvre souffre surtout de ses scènes trop larmoyantes (les adieux de l’ami imaginaire), sans doute très efficaces pour un jeune public, mais profondément agaçantes pour les plus âgés.

10. TOY STORY 2

Sortie : 2000 - Durée : 1h33

 

photoLa première suite de Pixar

 

L’idée : Woody est kidnappé par un collectionneur. Les autres jouets d’Andy partent à sa recherche.

Le bon : Depuis le précédent, la technique a fait des bonds de géants. Coréalisateur avec Lee Unkrich et Ash Brannon, John Lasseter ne se contente pas d’emballer un récit rondement mené, il en profite pour livrer une satire acide et efficace d’une frange du public, dont la passion dévoyée s’est muée en un fétichisme stérile. Le résultat est férocement drôle, et autorise le film à balancer une quantité ahurissante d’hommages, tout en solidifiant sa propre mythologie.

On trouve d'ailleurs dans Toy Story 2 quelques-uns des personnages les plus complexes de la série, à l'image de Stinky Pete, vieux chercheur d'or qui a tout à fait renoncé à accorder sa confiance dans les humains et à travers eux, en l'avenir. Leitmotiv des différents Toy Story, la critique cristalline du conservatisme, et d'une action téléguidée par la peur, trouve ici une de ses plus belles représentations.

 

Toy Story 2 : photoUne introduction mémorable

 

Tout comme on note, plusieurs années avant Ratatouille, un très beau rapport à l'artisanat, et l'esquisse d'une réflexion vertigineuse sur la matérialité, lorsqu'un vieil homme ressuscite littéralement Woody aux yeux du collectionneur.

Le moins bon : Le sujet et son traitement peuvent donner le sentiment de verser un peu trop dans le méta. C'est peut-être ce qui vaut au film d'être un peu oublié au détriment des deux autres épisodes de la trilogie. Pourtant, difficile de voir dans Toy Story 2 une proposition autre que brillante. Comme le premier chapitre, le métrage est sauvé par son art consommé de la narration et de la mise en scène. En effet, difficile de ne pas noter combien l'animation et le rendu des textures semblent rudimentaires, vu les progrès colossaux accomplis en la matière.

9. ALERTE ROUGE

Sortie : 2022 sur Disney+ - Durée : 1h40

 

Alerte rouge : photoDe quoi encore affoler le service marketing
 

L’idée : Une ado sino-canadienne découvre ce qu’est la puberté en se transformant en panda roux. Génial.

Le bon : Après le brillant court-métrage Bao, la réalisatrice Domee Shi prolonge sa réflexion sur la parentalité et les difficultés de l’adolescence avec un long-métrage tout simplement virtuose. En piochant dans un melting-pot culturel qui a défini sa propre enfance, la cinéaste s’approprie le style habituel de l’animation Pixar en le saupoudrant de nouveautés grisantes (notamment des inspirations tirées de la japanim).

Mais surtout, Alerte rouge est un récit bouleversant sur le poids d’un héritage familial, et la toxicité qui peut s’en dégager. Enchaînant des séquences d’une puissance ahurissante, Domee Shi prouve qu’elle est une nouvelle voix indispensable dans le giron de Pixar, offrant en plus un fabuleux film porté par un point de vue féminin fort.

 

 

Le moins bon : On pourrait reprocher à Alerte Rouge un deuxième acte qui manque quelque peu d’enjeu, avec ses péripéties qui se règlent pour la plupart sans trop de soucis. En réalité, c’est surtout parce que Domee Shi se retient, avant de carrément balancer un kaiju dans la dernière partie du métrage. Mais le déséquilibre reste à souligner.

Notre critique d'Alerte Rouge

8. TOY STORY

Sortie : 1996 - Durée : 1h17

 

photoWoody et la naissance de Pixar

 

L’idée : Dans le dos des humains, les jouets s’animent et vivent leur propre vie. Dans la chambre d'Andy, le shérif Woody, son jouet préféré, s'inquiète de voir débarquer dans la maison un nouveau super jouet électronique à la mode.

Le bon : Toy Story va cristalliser et définir la recette Pixar. Un concept simple, sinon enfantin, qui revisite ou met en perspective un élément du quotidien, de la culture populaire ou de l’enfance, de manière à intéresser à son sens petit et grand. Le film est une réussite programmatique et rythmique impressionnante.

Dès ce métrage, pour ainsi dire tous les ingrédients sont réunis. Le film sidérait alors par son exigence, non seulement d'un strict point de vue créatif et technique, mais également du côté de l'écriture. Impossible de trouver une séquence inutile, trop étirée, des dialogues mal tournés ou superflus. À ce titre, les 20 premières minutes du récit sont un véritable chef-d'oeuvre de concision, de précision et de découpage.

 

Toy Story : photoUn film également plein d'humour 

 

Toutes les émotions passent par la composition d'une image à la fois lisible et d'une immense richesse, instantanément évocatrice. Une science du récit qui n'est pas sans rappeler les meilleures comédies de l'âge d'or des studios hollywoodiens.

Le moins bon : Inutile de se mentir, le film a beaucoup vieilli, tant en matière d’animation que de textures. Heureusement, le sujet choisi lui permet de survivre encore aux outrages du temps. Le studio s’étant évertué à la surpasser depuis sa sortie, cette magnifique proposition peut donner à tort l’impression d’avoir un peu pris la poussière.

7. RATATOUILLE 

Sortie : 2007 - Durée : 1h50

 

photoUn rat à Paris

 

L’idée : Un rongeur qui n’a pas le palais plus fin que ses congénères est passionné par la haute-gastronomie et aspire un jour à devenir un chef pâtissier. Un rêve qu’il pourra peut-être exaucer grâce à sa rencontre avec un jeune commis de cuisine terriblement mauvais : Alfredo Luiguini.

Le bon : Un an après la réussite en demi-teinte de Cars, Pixar nous ressert sur une belle assiette sa fameuse recette qui avait fait son succès à ses débuts : émouvoir avec des héros improbables. Ratatouille témoigne sous forme de belles factures graphiques un hommage à notre capitale et notre culture française, nourri des vieux fantasmes et clichés des productions hollywoodiennes. 

Le savoir-faire acquis à lustrer le chrome des petites voitures de John Lasseter passe ici dans des créations de mets, de desserts et de plats à faire fantasmer le plus grand des cuisiniers et saliver le plus fin des gourmets. 

 

Ratatouille : photoRat des villes

 

Finalement, Ratatouille offre une ode à la persévérance et à la créativité individuelle, le jeune rat devant se battre pour prouver ce dont il est capable, couplée à un vilain pied de nez sur la malbouffe et une petite pique sur les critiques (culinaires), pour servir au bout du compte une belle recette d'amour à la cuisine.

Le moins bon : L'idée de mettre un rongeur en porte-parole de la gastronomie française peut être un peu rat-goûtant pour certains. On peut aussi regretter une histoire aussi plate que des tagliatelles mal cuites, des petites facilités et raccourcis scénaristiques et une happy end trop de rigueur et trop sucrée. Et puis, entre nous, un rat qui tire les mèches de cheveux d’un jeune homme pour le contrôler ? C’est un peu trop capillotracté, vous ne trouvez pas ? Mais l'intention fera au moins rire les plus jeunes qui s'amuseront à chaque fois des gestes alambiqués du pauvre Luigini, transformé en marionnette. 

6. TOY STORY 3

Sortie : 2010 - Durée : 1h40

 

photoLa fin (jusqu'à Toy Story 4)

 

L’idée : Les jouets d’Andy se retrouvent par erreur livrés à une crèche. Woody va tenter de les convaincre qu’ils n’ont pas été abandonnés.

Le bon : Véritable splendeur visuelle, Toy Story 3 de Lee Unkrich joue à fond la carte de l’émotion, dans ce qui devait être le dernier chapitre d’une trilogie (depuis, Toy Story 4 s'est profilé donc). Le métrage choisit d‘aborder des concepts difficiles, tels le deuil, la nécessité de tourner la page et l’acceptation. Casse-gueule sur le papier, ravageur à l’écran.

La force de la mise en scène de Lee Unkrich ira jusqu’à terrasser totalement le spectateur par deux fois, à quelques minutes d’intervalle, alors que nos héros croient sincèrement leur dernière heure venue, et juste après, quand Andy fait don de ses jouets à une chtite n’enfant.

 

Toy Story 3 : photoLe rire avant les larmes 

 

Comme se sont toujours acharnés à le faire les épisodes de la saga, Toy Story 3 tente de délivrer un message à ses spectateurs et à la génération particulière à laquelle il s'adresse, celle des post-adolescents, ces "enfultes" qui vouent un culte aux symboles de leur jeunesse. Plus que la nostalgie semble indiquer le cinéaste, il faudra adopter comme valeur la transmission. Une idée simple et parfaitement incarnée lors de l'épilogue, qui apparaît aujourd'hui comme une réponse anticipée aux multiples docs et entreprises visant à jouer sur la mémoire des trentenaires, pour leur refourguer encore et toujours leurs souvenirs de plastique.

Le moins bon : De nombreux spectateurs ont perdu la vue après avoir pleuré plus d’une dizaine de litres de larmes dans les 12 minutes qui ont suivi la projection. Hélas, la mise en chantier (compliquée) d'un Toy Story 4 écorche un peu cette magnifique conclusion, qui perd de facto un peu de sa solennité, ainsi que de sa puissance évocatrice.  

5. LE MONDE DE NEMO 

Sortie : 2003 - Durée : 1h41

 

photoNage droit devant toi (jusqu'à la suite)

 

L’idée : Un poisson-clown appelé Martin, apeuré par le monde extérieur, décide de partir à la recherche de son fils Nemo, capturé par des pécheurs. Sur sa route, il fait la connaissance de nouveaux compagnons dont un poisson-chirurgien amnésique, Dory.

Le bon : Ce qui est fascinant chez Pixar, c’est cette capacité à relater des histoires touchantes et d’actualité dans un contexte joyeux et bon enfant de dessin animé. Parmi toutes les qualités du film, on retiendra principalement la manière qu'ont Andrew Stanton et Lee Unkrich d’amener toutes sortes de conflits familiaux à l'écran et d’ériger un rempart contre la morosité des situations familiales.

 

Le Monde de Nemo : photoPeur bleue 

 

Qu’elles soient monoparentales (Marine et Nemo), nombreuses (la migration de tortues), d’adoptions (les oubliés de l’aquarium), ou perdues (Dory), la famille est le coeur du film. Une leçon de courage pour faire comprendre que finalement, personne n’est jamais seul, et une brillante déclaration d’amour d’un père à son enfant.

Le moins bon : Le Monde de Nemo est sans doute l’un des Disney-Pixar les moins "drôles". Hormis un poisson qui est amnésique et ne souvient de rien dans des intervalles de cinq secondes (un comique de répétition qui devient potentiellement lourd au bout de 30 minutes), les gags ne fleurissent pas tant que ça. On ne retrouvera d’ailleurs ni ce côté magique et féerique présent dans les autres films Pixar. Enfin, malgré une histoire intéressante, on peut regretter que celle-ci s’étale beaucoup trop sur la longueur et crée un manque de rythme un peu flagrant.  

4. WALL-E 

Sortie : 2008 - Durée : 1h37

 

photoL'un des personnages les plus émouvants et touchants de Pixar

 

L’idée : Dans un futur éloigné, la Terre est un gigantesque dépotoir d’où l’humain a totalement disparu. Wall-E, un robot compacteur vit seul jusqu’au jour où il rencontre Eve, une unité probablement sortie de l’usine Apple du coin. Du coup, c’est l’amour et l’aventure.

Le bon : Wall-E, avant d’être une incroyable réussite technique, est surtout un énorme pari : rendre hommage au cinéma muet tout en générant des émotions purement humaines comme l’amour dans un objet. Une continuité de Toy Story pourrait-on penser, si Andrew Stanton n’était aux commandes. Et ça change tout. Alors qu’on pensait se retrouver face à un récit bon enfant dans la tradition Disney, le réalisateur nous offre une plongée bouleversante dans la solitude moderne, prophétique s’il en est.

Wall-E n’est rien d’autre qu’un asocial, isolé dans son « désert du réel » qui se rassure et trompe sa solitude en collectionnant différents objets d’une époque révolue, de façon obsessionnelle. Le parallèle avec certains geeks étant évident. En résulte une histoire bien plus profonde qu’envisagée sur notre rapport aux autres et à nous-mêmes, notre responsabilité face au monde qui nous accueille et surtout, sur notre courage à faire face à nos sentiments pour dépasser nos complexes. Forte et puissante, seule l’animation pouvait délivrer ce message avec autant de maestrias.

 

photoWall-E et Eve, une histoire d'amour irrésistible

 

Le moins bon : En tant qu’histoire-concept, Wall-E est évidemment son propre ennemi. Parce qu’au-delà de l’idée, il reste un film à faire. Si la première partie se suffit à elle-même et prouve tout le talent de son réalisateur et de son équipe, la seconde partie peut décevoir. Lorsque Wall-E arrive à bord du vaisseau humain, nous retombons dans les sentiers connus, l’être étrange plongé dans un milieu familier du spectateur et donc vecteur de chaos. Si les gags s’enchainent et que l’action gagne en intensité, on peut trouver que ce second acte verse quelque peu dans la facilité et oublie en cours de route ce qu’il nous racontait jusqu’à présent.

L'expérience reste néanmoins enrichissante et sacrément plaisante, amenant vers une conclusion logique et un peu trop téléphonée certes, mais qui, chargée en émotions, ne porte pas dommage au film plus que cela. On rêverait d’un nouveau Wall-E qui se réduirait uniquement à sa première partie même s’il est évident que le film ne rencontrerait pas le même succès. Et c’est un peu triste. 

3. MONSTRES & CIE 

Sortie : 2002 - Durée : 1h32

 

PhotoL'un des univers Pixar les plus réjouissants

 

L’idée : Monstropolis est une petite ville peuplée de monstres dont la principale source d'énergie provient des cris des enfants obtenus par une élite de monstre qui, durant la nuit, effraie des milliers d’enfants et récolte leurs hurlements… jusqu’au jour où une petite fille pénètre dans le monde des monstres.

Le bon : Première grosse réalisation de Pete Docter dans le monde de l’animation, Monstres & Cie prouve d’ores et déjà le talent du metteur en scène devenu une figure incontournable de Pixar (dont il a pris la tête après l’éviction de John Lasseter). Techniquement, le film est donc une grosse claque et offre nombre de séquences vertigineuses, dont l'impressionnante course-poursuite des portes en fin de métrage.

 

Monstres & Cie : Photo Sully et BooMaintenant, pleure (si tu as une âme)

 

De plus, les personnages sont particulièrement réussis, du duo de héros très complémentaire Sully et Bob à l’excellent méchant Léon, en passant par quelques seconds rôles amusants dont la vieille Germaine. En plus d’être bien rythmé, Monstres & Cie jongle ainsi admirablement avec les émotions, passant du rire aux larmes, du calme à la stupeur… à l’image finalement d’un jeune enfant sur le point de s’endormir.

Le moins bon : Avec le temps, Monstres & Cie a sans doute pris un petit coup visuellement que ce soit au niveau des textures ou des animations. Le scénario se révèle de son côté assez prévisible, mais ne gâche en rien l’œuvre globale. 

2. LÀ-HAUT 

Sortie : 2009 - Durée : 1h35

 

photoLe début, absolument déchirant

 

L’idée : Carl est veuf et va perdre sa maison. Pour éviter ça, il y accroche des centaines de ballons pour s’envoler vers l’Amazonie. Problème, il emporte avec lui Russell, un petit scout un brin énervant.

Le bon : Depuis Toy Story, il est évident que Pixar est empreint de mélancolie et de tendresse envers des sujets qui dénotent dans la production familiale commune. Si le studio reste généralement dans un univers bon enfant, avec Là-haut, il prend à bras le corps un sujet on ne peut plus délicat : la mort et le deuil. Et bouscule les codes narratifs en mettant sa séquence la plus forte au début du film. 

En effet, les 10 premières minutes sont ce qui reste en mémoire le plus longtemps. La vie de Carl, sa rencontre avec sa femme, leur ménage modeste, mais heureux, la mort, le deuil, la douleur, la solitude... Avec cette seule séquence, Pete Docter et Bob Peterson captent l’essence même de la vie et de l’amour, et nous offrent une présentation de personnages parmi les plus flamboyantes du cinéma d’animation, ouvrant ensuite la porte à une aventure haletante et drôle. On peut y voir un tour de force, nous on appelle ça un chef-d’œuvre.

 

photoUne bande merveilleuse

 

Le moins bon : Forcément, avec une ouverture aussi bouleversante que celle-là, les réalisateurs doivent déployer des trésors d’ingéniosité pour garder notre intérêt aussi vif qu’au début. Et, si le film y parvient, on peut néanmoins reprocher à Là-haut de se complaire dans une petite facilité scénaristique, l’histoire suivant par la suite un déroulé classique et commun dans ce type de récits.

Un déroulement bien plus prévisible, même s’il nous réserve quelques gags imparables et un état d’esprit qui tend plus vers le Disney consensuel que vers le Pixar explorateur de notre humanité. Cela dit, qu’on ne s’y trompe pas, l’ensemble reste d’une extraordinaire qualité, tant techniquement que d’un point de vue dramaturgique, mais, que voulez-vous, en mettant le meilleur au début, forcément on se donne un énorme handicap.

1. LES INDESTRUCTIBLES 

Sortie : 2004 - Durée : 2h03

 

Photo Les IndestructiblesLes vrais 4 Fantastiques de Disney

 

L’idée : Le quotidien d’une famille de super-héros, qui tente d’allier clandestinité inhérente à l’usage de leurs super-pouvoirs et vie paisible de banlieusards.

Le bon : On ne le répétera jamais assez, Brad Bird (A la poursuite de demainMission : Impossible - Protocole Fantôme) est un géant. Il met en scène Les Indestructibles cinq ans après Le Géant de fer, petite merveille qui deviendra rapidement un classique, malgré un accueil glacial au box-office. Il en ira différemment avec le film qui nous intéresse. Le réalisateur retrouve ici son sens aigu de la métaphore, couplé à une technique sans pareil. C’est bien simple, on a en permanence le sentiment que prennent vie sous nos yeux des concepts aussi fous que ceux imaginés par Jack Kirby, tandis que nous assistons à une leçon de découpage et d'épure scénaristique.

  

Les Indestructibles : photoLe meilleur personnage secondaire de Pixar 

 

Au-delà de ce parfait alliage de forme et de discours, Bird, également scénariste, soigne ses protagonistes. Les seconds couteaux tels Edna Mode (que le réalisateur interprète lui-même !) sont immédiatement identifiés, tandis que la caractérisation du quatuor de héros en impose en matière d'empathie, de clarté et d'efficacité.

Le moins bon : Il est pratiquement insupportable de visionner un Marvel après la découverte des Indestructibles, qui ressemble un peu à l'un des meilleurs films de super-héros jamais faits (et plombe toute version des 4 Fantastiques).

  

FAQ

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE DISNEY ET PIXAR ?

Les studios d'animation Pixar ont coproduit des longs-métrages avec Walt Disney Pictures à partir de 1995 (Toy Story, 1001 pattes, Monstres & Cie etc). La société à la lampe a été rachetée par la Walt Disney Company en 2006 et le studio est devenu depuis une filiale de Walt Disney Studios.

 

QUEL SERA LE PROCHAIN PIXAR ?

Après le spin-off de Toy Story sur Buzz l'Éclair, le prochain long-métrage de Pixar s'appellera Elio et racontera l'histoire d'un petit garçon enlevé par des extraterrestres après avoir par mégarde considéré comme le maître de la Terre.

QUEL EST LE PREMIER FILM PIXAR ?

Le premier long-métrage produit par Pixar est Toy Story, sorti en novembre 1995 aux États-Unis et en mars 1996 en France. Avant ça, le studio avait réalisé le court-métrage Les Aventures d'André et Wally B. en 1984 quand le studio n'était encore qu'une division de Lucasfilm. Une de scènes de Toy Story fait d'ailleurs référence au court-métrage dont le titre est lisible sur la couverture d'un livre dans la chambre d'Andy.

OÙ PEUT-ON VOIR LES FILMS PIXAR ?

Les films Pixar sont disponibles en France sur Disney+, à l'exception des derniers Buzz l'Éclair et Elémentaire. Les courts-métrages du studio, et notamment la collection Sparkshorts, sont également disponibles pour la plupart sur la plateforme de streaming. 

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commentaires
Wall E top 1
02/01/2024 à 13:36

Wall E reste et restera à jamais LE meilleur pixar... de plus, cars 3 je n'ai pas plus accroché que ça mais pour avoir grandi avec Cars 2 pour les enfants c'est juste magique de mêler 2 univers que sont l'espionnage et la course d'automobiles, je pense simplement qu'il s'agit d'une personne déjà adulte lors de sa sortie qui a rédigé cet article, l'écart générationnel doit sans doute jouer dans ce type de classement, même si pour moi tous les pixar sont des chefs d'oeuvre sans exception.

Bonnisseur de la bath
17/08/2023 à 16:16

1) Ratatouille
2) Wall-e
3) Le début de Là-haut
4) Vice versa
5) Les indestructibles 1 & 2
6) Coco

Sinon Cars, Alerte rouge très surcotés

Le monde de Dory, Monstres academy, Luca très sous-côtés

Cars 2 et 3 sous-côtés

Buzz, Rebelle, En avant méritent le bottom

Chocopuree
27/06/2023 à 22:01

Super article, merci pour la plongée nostalgique.

Attention petite coquille : Toy Story 3 n'est pas en numéro 1
(Une étourderie bien sûr)

Osheridan
26/06/2023 à 19:12

J'ai adoré certains films d'animation qui n'apparaissent pas ici comme Ferdinand ou Dragons.

Donc sur la liste de l'article, j'en ai pas vu beaucoup mais Nemo, Cars 1 ou 2, Vice versa, Ratatouille et Wall-E.
Mon préféré peut etre Nemo ou Cars 1 ou 2, je ne sais pas lequel j''ai vu

Sinon parmi ceux que je ne connaissais pas et qui m'ont attiré en lisant l'article sont Soul, Alerte rouge, En Avant et Rebelle. Si un des quatre sort sur une chaine publique et que j'y pense, je regarderai.

Toto69
26/06/2023 à 11:51

Alors là on est faché. La liberté des avis c'est possible mais ne pas mettre Wall-E tout en haut c'est inacceptable, même pour les Indestructibles. Je vous fais la gueule du coup...

FanOfYoshi
25/06/2023 à 16:49

Nous aimons Martin. Non, il n'était pas insupportable, du moins dans le premier film.

Marc
25/06/2023 à 12:31

Le premier PIXAR TOYS STORY ( 1995) Quel claque .

Toys Story
1001 Pattes
Toys Story 2
Les Indestructible
Les Indestructible 2
Monstres & Cie
La Haut
Walle_E

Copeau
25/06/2023 à 07:17

Pour moi cela reste Wall-E le meilleur film; sans l’ombre d’une hésitation … puis sûrement monstre et compagnie en second … après plus compliqué ;)

Billy
25/06/2023 à 04:27

Donc:

Buzz l'éclaire n'est pas le dernier LES INDESTRUCTIBLES devant les Toy Story, Nemo, Monstre et Cie etc...... ??

Celui qui a fait ce classement de mer** a mangé soit de la farine de rat avarié mélangé a de la diarrhée OU...c'est juste pour faire du clik^^

Le Serpent
24/06/2023 à 21:11

Wow, classer les pixar c'est vraiment pas chose aisée. Je vais plutôt faire une de ces "tier list" à la mode, je trouve ca plus pertinent.

S (chef d'oeuvre) :
Toy Story
Là haut
Wall-E

A (tres bien):
Vice Versa
Soul
Ratatouille
Les indestructibles
Le monde de Nemo
Monstre & cie


B (bien)
En avant
Les indestructibles 2
Toy Story 2
Toy Story 3
Coco

C (moyen/bof)
Luca
Alerte rouge
Toy Story 4

D (mauvais)
Cars

Je n'ai pas vu les autres...

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