L'Appel de la forêt, The Revenant, Jack London au cinéma, un héritage épique et incompris
Romancier américain parmi les plus connus et les plus lus, Jack London est de nouveau sur le devant de la scène, avec la sortie en grande pompe de L'Appel de la forêt.
Célèbre pour ses récits d’aventures, souvent décrit comme un auteur s’adressant à la jeunesse, dont le nom est accolé à des classiques tels L’Appel de la Forêt et plus encore Croc-Blanc, l’écrivain pourrait passer pour un chantre de l’épopée animalière, un Robert Louis Stevenson à poil lisse, spécialisé dans le Grand Nord. Mais comme son homologue écossais, ses créations vont bien au-delà de ce qui les caractérise d’ordinaire.
Alors qu’Harrison Ford et un gros toutou numérique entendent nous emmener à travers les étendues sauvages du Yukon, regardons comment Jack London a inspiré le cinéma américain, mais aussi les aspects que ce dernier oublie souvent, parfois dépassé par un auteur éminemment politique, au discours aujourd’hui encore assez subversif et implacable vis-à-vis de la société occidentale.
WELCOME TO HIGH ADVENTURE
Voleur d’huîtres dans la baie de San Francisco, chasseur de phoques puis aventurier au Nord, London sera souvent décrit comme un vadrouilleur ayant couché ses mésaventures sur le papier. Une démarche qui va logiquement trouver écho à travers la mythologie de la Nouvelle Frontière, consubstantielle de la perception de l’Amérique par les Américains. De même, ses récits d’errance, notamment sur le rail, trouveront un nouvel écho avec l’avènement de la Beat Generation, évidemment encline à se retrouver Sur la Route.
Le cinéma s’emparera de l’emblématique Croc-Blanc dès 1925, dans un film réalisé par Laurence Trimble, quand L'Appel de la forêt atterrira sur les écrans dès 1935, grâce à William A. Wellman, sous l’égide de la United Artist (le Call of the Wild de D.W. Griffith sorti en 1908 n’ayant pas de lien avec le roman éponyme). Ces deux films vont préfigurer les adaptations de London et leurs dérivés. Car si l’écrivain n’a pas engendré une pléthore de transpositions, son portrait de l’homme solitaire, d’une nature menacée de corruption par la civilisation et du dépassement par l’aventure, va irriguer le 7e Art.
Au grand dam de London lui-même, ses romans seront, de son vivant, considérés comme des chroniques d’un individualisme triomphant, salvateur. Il s’en désolera, et il eût probablement réagi de même en découvrant l’essentiel des longs-métrages adaptés de son œuvre. Jusqu’au Croc-Blanc produit par Disney en 1991, qui va achever de cristalliser cette image d’aventure positive, se construit une idée de l’auteur en chantre d’une épopée éminemment américaine.
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22/02/2020 à 20:35
Moi, ce qui me fait marrer, sur l'affiche française c'est le sous-titre : "d'après la célèbre histoire". Même pas foutu de citer Jack London......