La Cité des enfants perdus : ce chef d'œuvre de Caro et Jeunet qui a redonné espoir au cinéma français

Geoffrey Crété | 1 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 1 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après Delicatessen, Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro ont réalisé un bijou, avec Ron Perlman et Judith Vittet.

C'était après Delicatessen, mais avant que le duo ne se sépare, que Jeunet ne trace sa route solo avec Alien, la résurrection et Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (et Un long dimanche de fiançailles, Micmacs à tire-larigot, et ...), et que Caro ne s'enlise dans divers projets abandonnés jusqu'à concrétiser Dante 01, film malade au destin chaotique.

C'était en 1995. La Cité des enfants perdus allait arriver en ouverture du Festival de Cannes et dans les salles, pour marquer les esprits. Projet extraordinaire à tous les niveaux, le film avec notamment Ron PerlmanDominique Pinon et Judith Vittet reste encore 25 ans après une oeuvre fabuleuse et unique. Retour sur cette folle et belle aventure.

 

 

IMAGINARIUM IMPERIUM

La Cité des enfants perdus commence avec le Père Noël et ce n'est pas anodin : tout est une question d'imaginaire dans le film de Jeunet et Caro, des deux côtés de l'écran. Il aura fallu beaucoup d'imagination au duo pour inventer cet univers farfelu et unique en son genre, entre steampunk, conte tordu et science-fiction. Le scénario entier tourne d'ailleurs autour de ça, avec le vieux et triste Krank qui cherche désespérément à voler des rêves en kidnappant des enfants, ultimes coffres aux trésors pour l'imaginaire.

Il aura également fallu beaucoup d'imagination à Ron Perlman pour accepter ce rôle, lui qui ne parlait pas un mot de français, et devait donc apprendre phonétiquement ses dialogues. Et à Jean-Louis Trintignant pour prêter sa voix à un cerveau en bocal, lui qui avait été contacté pour Delicatessen. Il aura fallu beaucoup d'imagination aux producteurs pour financer ce projet fou, au budget pharaonique de 90 millions de francs, soit plus de 17 millions d'euros. Il aura fallu de l'imagination au distributeur UGC pour sortir un tel film, à une époque où les gros succès en salles étaient des recettes plus faciles, comme Les Trois frères, Les Anges gardiens, Pocahontas, Le Bonheur est dans le pré ou GoldenEye.

Et il aura fallu de l'imagination au gros million de spectateurs français, qui se sont laissés tenter par cette aventure qui ne ressemblait à rien d'autre, ne rentrait dans aucune case classique, et n'avait rien d'évident pour attirer le grand public.

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commentaires
Haha !
03/08/2020 à 21:39

C'est la stricte vérité. Avec ce spectacle on y a cru !

lemon0
03/08/2020 à 11:59

J'en garde un incroyable souvenir et là, vous me faites penser que je ne l'ai jamais revu depuis sa sortie ciné !

Kyle Reese
01/08/2020 à 16:46

Rah quelle époque.
Le risque pris, l’ambition fabuleuse, la réunion de talents Incroyables au services d’un conte étrange et poétique unique et tout ça en France.
J’avais admiré le travail incroyable accompli et la réussite visuelle. Je ne suis.pas sûr d’avoir été complètement charmé par le film a l’epoque peut être un peu trop étouffant dans mon souvenir, trop special.
A revoir sous peu pour le redécouvrir et peut être mieux l’apprécier.
Mais votre article me fout le bourdon quand on voit le manque d’ambition actuel et surtout toutes ces comédies faciles et surtout pas drôles qui squattent les productions françaises.
Ce film semble avoir été une exception mal récompensé.
Et même quand ça marche niveau succès ex Le pacte des loups, ça n’engrange pas vraiment de nouvelles ambitions chez les producteurs et financiers. La faute à quoi, au public qui ne suit pas ?
Ou sont les grands films ambitieux européens. C est sur qu’avec ce que ns vivons en ce moment ce n’est pas demain la veille que ça changera au niveau ciné. Alors qu’au niveau série l’évolution positive est la depuis l’arrivée des plateforme de streaming.