Amy Adams : comment ne pas aimer et adorer l'actrice la plus étonnante du moment ?

Geoffrey Crété | 2 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 2 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Renversante dans Nocturnal Animals de Tom Ford, Amy Adams prouve une nouvelle fois sa place dans l'arène hollywoodienne.

Qu'Amy Adams ait manqué à deux reprises le rôle de Lois Lane (une version abandonnée avec Matt Bomer et Superman Returns de Bryan Singer) avant d'être choisie par Zack Snyder montre une chose : sa douce et discrète persévérance, qui lui a permis d'émerger dans sa trentaine pour devenir l'une des actrices les plus cotées et considérées.

Vue en 2016 dans Batman v Superman : L'Aube de la justice et Premier contact de Denis Villeneuve, elle ouvre 2017 avec Nocturnal Animals de Tom Ford, un thriller noir et tordu. Elle sera encore une fois parmi les candidates au Golden Globe de la meilleure actrice, avec la chance d'une sixième nomination aux Oscars. Du cinéma mainstream aux films d'auteur branchés, de la femme "normale" au fantasme ambulant : Amy Adams, visage d'un cinéma hollywoodien qu'on aime.

 

Photo Amy Adams

 

ARRETE-LA SI TU PEUX

Toute première apparition d'Amy Adams : Belles à mourir, 1999. Deuxième : Psycho Beach Party, l'année suivante. Hasard ou destin, les deux sont devenus des pépites cultes pour de nombreux cinéphiles. Dans ces deux farces irrésistibles, elle est une délicieuse pouffe très sexuelle et plus ou moins bête.

Après des apparitions dans Buffy contre les vampires, Charmed et même Smallville, parce que Superman donc, elle s'envole en 2002 : un rôle pas si anodin dans deux épisodes d'A la Maison-Blanche, la série culte d'Aaron Sorkin, et surtout dans Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg face à Leonardo DiCaprio.

 

Photo Amy Adams, Leonardo DiCaprio

 

Après ce décollage, il y a la confirmation de premier plan : une nomination aux Oscars comme meilleur second rôle pour le film indé Junebug en 2005. A l'époque, Amy Adams pense sérieusement à rentrer dans son Colorado natal et abandonner ses rêves. Entre temps, elle a changé ses cheveux blonds naturels pour devenir rousse, pour les besoins de la série Dr Vegas avec Rob Lowe. Des années plus tard, elle dira que cette teinture a été l'un des tournants de sa carrière : finies les offres de casting pour être la blonde bête et séduisante, elle est perçue comme la rousse amusante et décalée.

Ce qui l'amène au rôle de princesse dans le film Disney Il était une fois en 2007. Elle chante, elle danse, elle amuse, elle charme, elle surprend le box-office : Amy Adams est définitivement lancée.

 

Photo Amy Adams

 

IL ETAIT ENFIN UNE FOIS

Un petit rôle dans le prestigieux La Guerre selon Charlie Wilson de Mike Nichols (écrit par Aaron Sorkin), un grand rôle dans les oubliables Sunshine Cleaning avec Emily Blunt et Miss Pettigrew avec Frances McDormand, une nouvelle nomination aux Oscars pour Doute face à Meryl Streep, et une flopée de films mainstream gentiment niais (La Nuit au musée 2, Julie et Julia, Donne-moi ta main) : en l'espace de trois ans, Amy Adams a gagné 10 points à l'argus de l'actrice hollywoodienne. En tournant deux fois d'affilée avec Meryl Streep, elle envoie un message. Ce ne sera pas juste un visage reconnaissable dans la masse, mais bel et bien une des actrices sur qui compter.

 

 

A ce stade, l'actrice est étiquetée ingénue. Il faudra que David O. Russell vienne la remuer pour révéler ses autres visages. Dans Fighter, elle est une serveuse un peu rustre, un peu bagarreuse, un peu white trash : nomination aux Oscars en 2011. Dans American Bluff, elle est une arnaqueuse très glamour, très compliquée, très sexy : nomination aux Oscars en 2014. C'est une révélation flamboyante, et de nouvelles cordes à son arc.

 

 

Le cas Amy Adams devient de plus en plus excitant. Entre deux David O. Russell, elle retouche au divertissement mainstream avec Les Muppets, le retour (succès énorme en salles), enchaîne Sur la route de Walter Salles et The Master de Paul Thomas Anderson (nomination aux Oscars pour son rôle de femme flippante et noire), donne la réplique à Clint Eastwood dans Une nouvelle chance, retrouve sa douceur dans le beau Her de Spike Jonze, et réalise enfin ce vieux rêve de Lois Lane en décrochant le rôle de la reporter dans Man of Steel de Zack Snyder. Elle collectionne les cinéastes de renom, remporte des rôles très convoités, franchit les barrières entre auteur et mainstream avec une aisance folle.

A ce stade, ce n'est plus un espoir ni un ressenti, mais une évidence : Amy Adams est un phénomène et une déflagration. Elle a la renommée discrète d'une star sans en avoir la publicité people, la crédibilité d'une comédienne sans s'enfermer dans un cinéma d'art et essai, et la sympathie d'une actrice hollywoodienne sans la filmo insipide.

 

 

WOMAN OF STEEL

La carrière d'Amy Adams est donc devenue un exemple de filmographie hollywoodienne parfaite, à cheval entre les divertissements populaires (pour le public), les blockbusters (pour le quota bankable) et les films étiquetés sérieux (pour la critique, pour le prestige, pour l'aura). On y trouve cette énergie typique du "un pour eux, un pour moi", qui lui permet d'alterner entre des produits profondément hollywoodiens et des oeuvres plus remarquables. La franchise de Superman lui offre une visibilité évidente, ainsi qu'une présence programmée dans les multiplexes pour de nombreuses années.

Même lorsqu'elle tourne dans le comeback artistique raté de Tim Burton avec Big Eyes, elle décroche une nomination aux Golden Globes (sa septième, et sa deuxième victoire) et s'en sort avec les honneurs. Même lorsque le DCU de la Warner est vivement attaqué notamment avec Batman v Superman, elle est laissée quasiment indemne en arrière-plan.

 

Photo Amy Adams

 

Et pour cause : entre deux aventures sur fonds verts, elle tourne Premier contact de Denis Villeneuve et Nocturnal Animals de Tom Ford. En femme normale ou presque, en femme fatale et chic, elle excelle. Elle a le premier rôle du film de science-fiction, mais se fond parfaitement dans le récit tortueux du thriller avec Jake Gyllenhaal, sans laisser l'impression d'un ego trop gonflé.

Les deux films sont présentés à Venise et la relancent une nouvelle fois dans la course aux Oscars. Un timing parfait, à tel point qu'on pourra se mélanger les pinceaux pour ne pas se tromper sur le film qui lui a valu une nomination aux Golden Globes - et probablement aux Oscars.

Hormis Justice League et Disenchanted, suite d'Il était une fois, Amy Adams a sur sa liste Sharp Objects, une série de Marti Noxon adaptée du livre de Gillian Flynn, auteure de Gone Girl. L'histoire d'une journaliste qui revient dans sa ville natale pour affronter ses vieux démons et enquêter sur un meurtre. Il ne lui restait plus que la série à explorer et le programme s'annonce particulièrement noble. Mais qui en sera encore surpris ?

 

Photo Amy Adams

 

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commentaires
Max
06/03/2018 à 02:03

N'empêche des McMovies elle en a fait et plus d'un !

Bien
03/01/2017 à 18:23

Probablement la comédienne la plus douée de sa génération. Le genre pour laquelle on se déplace, même si le film ne nous dit rien. Et qui est intéressante même dans les films nuls (sauf dans Batman VS Superman, mais là elle ne pouvait rien faire contre la nullité du film).

Kappa
03/01/2017 à 00:43

@jacamel

Sauf que mainstream pour le ciné hollywoodien a un sens qu'aucun autre mot français n'a (pour le moment). Donc non, qu'ils n'arrêtent pas, parce que moi sinon je viendrai poster que je suis agacé par la francisation d'un mot anglais ou l'utilisation d'un faux équivalent par principe.

zetagundam
02/01/2017 à 23:51

@pw

Le titre de la pire lois Lane revient, et de très loin, à Kate Bosworth

jacamel
02/01/2017 à 20:10

Je l'avais déjà remarqué dans beaucoup de vos articles et c'était un peu agaçant ... mais là vous faites fort à EL ! : 5 fois l'anglicisme "mainstream" dans le même article !!! Arrêtez !

snoopinette
02/01/2017 à 18:01

elle est la sœur jumelle de Jessica Chastain au du moins elle lui ressemble de plus elle est douée mais je préfère largement Chastain

nicko
02/01/2017 à 17:58

Elle a de gros seins.
J'aime bien.

pw
02/01/2017 à 15:43

p.s: assurément.

pw
02/01/2017 à 15:42

C'est assurément la pire Lois Lane.
Mais bon, la pauvre, elle fait ce qu'elle peut avec ce qu'on lui donne.
Bonne actrice assurément, même si je ne ressens pas le besoin de me prosterner.

Tom
02/01/2017 à 14:46

Actrice qui gagne en profondeur de jeu, malgré tout au jeu des actrices du moment j'ai une préférence pour la grâce d'une Alicia Vikander qui illumine tous les récits dans lesquels elle joue.

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