A part Ça, les trésors perdus de Stephen King : Firestarter (Charlie)

Jacques-Henry Poucave | 26 août 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 26 août 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Tous les week-end jusqu'à la sortie de Ça, la rédaction se penche sur une adaptation oubliée du maître de l'horreur ! 

Carrie au bal du diableShiningThe Mist … L’œuvre foisonnante de Stephen King a logiquement servi de matrice à certains des grands films fantastiques de ces dernières décennies. Alors qu’approche la sortie du remake de Ça, que La Tour Sombre débarque sur les écrans et que la série Mr. Mercedes démarre, la rédaction vous propose de revenir sur les adaptations de King.

Mais pas n’importe lesquelles : pas les chefs d’œuvres ultra-commentés, pas les réussites éclatantes ou les perles du genre. Non, derrière ces emblèmes bien connus se niche une tripotée d’adaptations beaucoup moins connues, qui composent un coffre à trésors horrifiques particulièrement réjouissant.

Films fous, inclassables, ratés, malades ou incompris... chaque week-end, Ecran Large plonge dans l’héritage bizarroïde du Maître de la Terreur, en vous proposant de revenir sur des adaptations peu ou mal connues.

 

Stephen King

Le roman original

 

Le producteur Dino De Laurentiis a un deal de deux films avec la MGM, et après avoir accouché d’un Maximum Overdrive dont la nullité demeurera dans les annales et au point de pulvériser les velléités de réalisateur de Stephen King, il retrouve l’écrivain pour produire une seconde adaptation d’un de ses romans. La nouvelle victime s’intitule Firestarter, connue chez nous sous le nom de Charlie.

 

BARBECUE FROM HELL

Il y est question d’une jeune fille dotée de puissants pouvoirs télékinésiques. Ses parents se sont rencontrés à l’occasion des tests d’un mystérieux produit gouvernemental et ont retiré de l’expérience des pouvoirs psy qu’ils maîtrisent mal. Leur fille, Charlie, est pour sa part dotée de capacité pyrokinésiques d’une ampleur démentielle, qui font d’elle une  bombe à retardement et  un objet de  convoitise pour « La Boîte », agence gouvernementale top secrète qui chapeautait déjà les expérimentations médicamenteuses à l’origine des pouvoirs de l’enfant.

 

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Drew Barrymore est Charlie

 

Voilà pour le point de départ du roman, comme du film. Si le texte n’est pas nécessairement un grand Stephen King, il contient quelques passages extrêmement intéressants, des coupures de rythme inattendues chez cet écrivain adepte d’une certaine forme de fluidité narrative, mais surtout une paranoïa qu’on ne retrouvera jamais représentée avec tant d’intensité.

Le portrait d’une môme terrifiée, broyée par un système tout-puissant et inhumain, qui peut sans ciller envisager de la briser, après lui avoir imposé une condition cauchemardesque et liquidé une partie de sa famille ainsi que ses proches. Cette tonalité très sombre, King la fait surtout porter au personnage de Rainbird, assassin particulièrement flippant. Sa relation de manipulation, fascination et répulsion avec Charlie offrent au livre quelques uns de ses meilleurs passages.

 

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George C. Scott est Rainbird

 

CUISSON SUPERFICIELLE

Hélas, pour ce qui est de son adaptation… La seule chose que le résultat risque de carboniser, ce sont les yeux de son spectateur. Firestarter est mis en scène par Mark L. Lester, qui s’achètera un nom un an plus tard en emballant Commando, film qui doit plus à Arnold Schwarzenegger et à la patine des années qu’au réalisateur.

C’est que de toute évidence, encore, une fois, tout le monde s’est frotté les mains à l’idée d’utiliser du Stephen King comme matériau artistique et promotionnel, sans jamais s’interroger sur la nature de l’œuvre adaptée. Et  ce n’est pas le très beau casting qui peut y changer quoi que ce soit, tant tout le monde paraît jouer dans un film différent (voir ne pas jouer du tout). Rétrospectiement, il est même curieux de constater combien Martin Sheen, Heather Locklear, Drew Barrymore et George C. Scott s’avèrent incapables de retenir notre attention. Mais ni la gamine de E.T. ni le général Buck de Docteur Folamour ne peuvent relever la barre mollassonne du film.

 

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Un final brûlant

 

Ni tout à fait indigent, ni assez malin pour divertir, le vrai problème de Firestarter est d’avoir le cul entre deux chaises très éloignées. La présence de Barrymore et l’emphase mise sur l’enfance du personnage principal tend vers ce qui deviendra un genre des années 80, le film d’aventure ou thriller avec enfants, tandis que les thèmes du film le poussent avec une paranoïa nihiliste tout droit sortie du Nouvel Hollywood.

On est en 1984, et les mutations qui agitent Hollywood sont encore loin d’avoir totalement abouti au règne des divertissements grand public de studios qui vont déferler sous peu. Et si on commence à vouloir dupliquer la recette de frissons et d’émerveillement qu’établit alors Steven Spielberg, on est encore loin de l’avoir maîtrisée. Une situation patente dans Firestarter, qui a au moins le mérite d’avoir un peu de Tangerine Dream dans sa BO mais aussi de nous rappeler une œuvre plus si connue de Stephen King.

 

RETROUVEZ NOS AUTRES TRESORS PERDUS DE STEPHEN KING

 

PhotoLes années 80 et leurs expérimentations capillaires

 

Tout savoir sur Firestarter (Charlie)

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commentaires
AlexKain
27/08/2017 à 16:01

Perso, j'ai préféré le téléfilm de 2002. (même s'il n'a plus grand chose à voir avec le roman lol)

Redmond Barry
26/08/2017 à 13:19

Effectivement ça vaut surtout pour Tangerine dream. Pour le reste...

Flash
26/08/2017 à 11:12

Dans mes souvenirs, je n'avais pas trouvé ce film trop mauvais, si je le revoyais actuellement mon avis serait peut être différent.
Par contre le grand George C.Scott dans le rôle de Rainbird c'est un peu une erreur de casting.