Interview de Christophe Gans, une bête de cinéma

Simon Riaux | 11 février 2014
Simon Riaux | 11 février 2014

La Belle et la Bête de Christophe Gans fait figure d'évènement majeur de ce début d'année et s'affiche clairement comme le projet français le plus ambitieux vu de longue date. Écran Large ne pouvait donc que partir à la rencontre d'un des plus grands cinéphiles hexagonaux, journaliste emblématique des années Starfix, vulgarisateur hors du commun et réalisateur tour à tour adulé puis décrié. D'où un entretien à la fois dense, érudit et iconoclaste, dont les propos ont été recueillis par Laurent Pécha.

 

 

Quelles sont vos influences sur ce projet ?


Mes influences sont multiples. Très clairement le film se place dans la lignée d'un cinéma français qui a été très vivace dans les années 40, sous l'occupation : le courant féérique. Il a existé. Il s'est étalé du Baron Fantôme de Sergio Poligny jusqu'à La Belle et la Bête de Cocteau et même un peu plus tard, avec des œuvres de Marcel Carné. C'est un genre qui contient de vrais chef d'œuvres, comme Les Visiteurs du soir de Carné justement et mon film se place clairement dans cette lignée. Moi j'ai toujours la sensation quand on fait un gros film français qu'il faut toujours, c'est une idée qu'a beaucoup développée Nicolas Boukhrief, inscrire le genre du film dans l'ADN du cinéma français. Nicolas n'a eu de cesse d'expliquer ainsi le succès du Pacte des Loups : c'était dans l'ADN de la culture française, c'est un film de capes et d'épées, c'est un feuilleton, c'est l'histoire de la Bête du Gévaudan, c'était impossible que ce film échoue. Non pas que je lui donne totalement raison sur Le Pacte des Loups, mais il a raison de croire qu'il existe selon le pays des genres qui touchent l'inconscient collectif de certaines population, de certaines cultures. Et il n'y a pas de raison que les français ne soient pas touchés par le fait que l'on refasse aujourd'hui un film de genre féérique.

Maintenant mes influences sont multiples, et notamment anglaises. La Belle et la Bête a été conçu dans la filiation d'un cinéaste comme Michael Powell et du chef opérateur Jack Cardiff, dont les travaux sont restés mythiques, à l'image du Narcisse Noir ou Les Chaussons rouges. Ce sont des films qui comme le mien sont des explorations de la psyché féminine via une imagerie baroque, maniériste pourrait-on dire, qui fait intervenir toutes les ressources du Technicolor. Des couleurs très vives, puissantes, organiques, dans un style très affirmé, voire totalement anti-psychologique, mon film entretient un rapport très fort à ça.

Et puis le cinéma de Terrence Fischer, qui hante ma version de La Belle et la bête. Pour une raison très légitime, car quand Fischer réalise en 1958 La Nuit du Loup-Garou, qui est un de ses grands films, il cite ouvertement la Bête de Cocteau comme source d'inspiration. Plus récemment, il y a Legend de Ridley Scott, que j'ai défendu bec et ongles dans les pages de Starfix, qui est mon film féérique préféré. Il y a chez Scott comme chez moi une fascination profonde pour la peinture du Premier Empire, voire du Second. Chez Kubrick aussi. On se souvient tous par exemple que Gladiator s'était construit à partir d'un tableau de Gérôme, grand peintre du Second Empire qu'admire Ridley Scott. J'ai essayé d'organiser mon film comme un hommage pictural à une période de la peinture dans la quelle je vois et c'est très personnel, le chaînon manquant entre la photographie et la peinture classique, dans sa manière absolument frénétique de restituer les couleurs et les détails. C'est une peinture qui est souvent qualifiée de pompière à cause de cela et dans laquelle je vois également une préfiguration de l'esthétique des jeux vidéo, qui contiennent les mêmes ressorts, la même façon de travailler une forme d'hyper-réalité qui tient beaucoup aux détails induits par le numérique et à la lumière. Ce qui m'a toujours fasciné, c'est la façon dont les arts classiques se mêlent aux technologies modernes. C'est aussi pour ça que que j'ai aimé faire le film, je pense qu'il y a dans ce récit quelque chose de profondément primitif, qui incite également à chercher de nouvelles techniques.

Le Narcisse noir

 

Grâce à Internet, on sait tout des projets en cours des cinéastes, ainsi a-t-on pu suivre les différents aléas des films que vous avez préparés et qui ne se sont pas faits. Est-ce que ce n'est pas un problème pour le cinéaste que vous êtes ?


Ce serait un problème si finalement chaque enjeu mourrait avec chaque projet. Or je crois qu'il y a aujourd'hui dans La Belle et la Bête ce que j'aurais mis dans Onimusha, dans Le Cavalier Suédois. Il y avait beaucoup de choses que j'ai commencé à développer pour ces projets, qui se sont finalement réalisées dans La Belle et la Bête. La séquence du soleil nucléaire par exemple, à la fin du film, est une séquence d'Onimusha, qui raconte dans le Japon médiéval l'affrontement de personnages en possession d'épées forgées par des démons, dans les Enfers. Des épées d'une puissance incroyable. Je voulais représenter les différentes manifestations du monde des démons par des lumières particulières. J'ai donc commencé à développer l'idée d'un soleil nucléaire, qui viendrait faire irruption comme ça et projeter sur le paysage une espèce de lumière un peu malsaine et qui apparaît à la fin de La Belle et la Bête. Dans Le Cavalier Suédois, c'est là où j'ai commencé à me poser la question d'un traitement purement symbolique emprunté à Powell... D'une certaine manière, chaque projet me permet de travailler, de réfléchir. Où va le cinéma, en fonction de ses concurrents les plus directs ? Aujourd'hui le cinéma n'a plus la primeur, notamment du côté des jeunes. Les univers virtuels ont une très grande influence, moi-même, je suis un joueur frénétique tout en restant un cinéphile pur et dur, je vois donc très bien ce à quoi le cinéma doit se mesurer.

Ma responsabilité c'est de faire passer auprès des plus jeunes ce qu'est le cinéma dans sa dimension la plus primitive grâce aux techniques les plus modernes. En cela je me situe dans la lignée philosophique de James Cameron, qui pratique cela avec une dextérité absolument monstrueuse. C'est à dire réussir des spectacles puissamment traditionnels mais dont l'enjeu est purement technologique.

 

 

Mais est-ce que cette méthode de travail n'engendre pas des frustrations ?


Je n'ai pas de frustration, curieusement. On me pose souvent la question, d'autant plus que je fais peu de films. Peut-être que cela vient du fait que je passe ma vie à regarder les films des autres et à les aimer, je dis souvent que si je n'étais pas devenu réalisateur j'aurais fini historien du cinéma. J'ai une culture énorme sur le cinéma, les cinématographies les plus lointaines, que je continue à peaufiner. Récemment je me suis fait livrer 27 mètres de rayonnages dans ma maison de campagne, pour ranger mes livres consacrés à l'histoire du cinéma, vous imaginez ce que ça veut dire. J'étais assez fier de moi (rires), mes parents étaient terrifiés quand ils sont venus visiter la maison.

Je ne ressens pas de frustration parce que très curieusement, ce qui m'habite c'est la passion pour le cinéma en général, à commencer par le cinéma fait par les autres. Mes films sont autant de parenthèses où je peux exercer ce qui me plaît dans la vie : débattre du cinéma, de son histoire, là où il va, débattre de ceux qui participent à son évolution et puis moi, modestement, de m'intégrer dans ce courant là. Alors quand je dis « modestement », souvent les gens répliquent que je réalise des projets coûteux, importants, des sortes de one shot. Oui, mais c'est dommage que le système n'invite pas d'autres cinéastes à avoir cette capacité. Je pense que ce serait très simple pour notre système de production de réaliser au moins un gros machin par an, ancré dans la culture française et qui permette de mesurer quelle est la qualité des techniciens français, leur apport, l'originalité de leur inspiration, quels qu'ils soient, designers, infographistes, directeurs artistiques. La Belle et la bête est un film dont l'équipe centrale, la garde prétorienne, est intégralement française. Ce n'est pas un film si américain que ça, même s'il emploie des technologies usitées aux États-Unis et à Hollywood, je crois que le résultat est très européen dans son inspiration, dans sa picturalité, dans la langue française qu'il met en avant.

Quand je parcours les forum aujourd'hui je vois bien que les jeunes spectateurs ne sont plus seulement indifférents à la cinématographie française, ils sont haineux. Ça m'attriste parce que j'aimerais leur dire que la cinématographie française a été grande, très grande. On a connu deux grandes périodes, il y a eu les années 40 et les années 60, durant lesquelles le cinéma français a été un véritable phare au niveau mondial. C'est vraiment dommage qu'aujourd'hui la seule position qui existe face au cinéma français soit un fatalisme haineux face à tout ce que l'on peut produire.

 

 

Pourtant vous, à Starfix, vous étiez déjà dédaigneux envers le cinéma français, alors que vous aviez en face de vous une production encore de qualité, vous vous pouviez vous rattacher à de bons films français. Pour les jeunes d'aujourd'hui, c'est pas facile.


C'est pas facile, mais il ne faut jeter le bébé avec l'eau du bain.


Oui mais c'est dur, d'autant plus que désormais il y a tellement de films, de séries, la cinéphilie c'est devenu une sorte de mission impossible...


Je suis d'accord, mais je pense que le cinéma français n'est pas encore mort. Il n'est pas en très bon état. À force de se placer sous les fourches caudines de la télévision et de pratiquer une politique de la facilité on a fini par rendre le cinéma français très prévisible, pour ne pas être plus méchant. Rien en nous empêche dans les prochaines années de reconquérir une position plus avantageuse auprès du jeune public.


D'où l'importance de réaliser d'autres films. Dans ce genre de cinéma en France vous êtes un peu seul, et c'est ce qui pose problème quand certains vous attaquent, c'est que comme on peut difficilement vous comparer à qui que ce soit...


Cette position fait que effectivement le débat sur moi est excessif, pour le moins. Il n'y a pas dans mon cinéma une condescendance ou une arrogance qui justifierait de se positionner fortement par rapport à ce que je fais. La Belle et la Bête on peut en parler : c'est un film qui a recourt à la technologie, qui est fait avec des moyens considérables, fait sans doute avec un certain panache. Mais c'est un film assez humble, avec une finalité très populaire.

 

 

Je l'ai d'ailleurs trouvé étonnamment sobre. Les deux premiers tiers sont exemplaires à ce niveau et on a le sentiment que vous êtes véritablement désireux de raconter cette histoire.


Être seul à faire ce que je fais en France, c'est pas une position que je cherche, elle est assez inconfortable. Mais je suis assez étonné de l'absence de réaction autour de la sortie du très beau T.S. Spivet de Jeunet, qui sort dans une espèce d'indifférence invraisemblable alors que c'est un film en terme technique et de proposition, véritablement étonnant. C'est un super film. Pourquoi n'est-il pas traité ? Pas évoqué ? Je trouve ça anormal, personnellement. Je sais que Jean-Pierre Jeunet n'est pas facile d'accès, mais ça ne justifie pas l'indifférence dont a pâtit son film. Ça joue contre ma paroisse, parce qu'un film comme ça, dont les qualités photographiques et techniques sont évidentes, c'est une volonté d'offrir au public quelque chose de fort, esthétiquement, techniquement. C'est dommage qu'il se voit relégué comme ça.

J'y suis sensible parce que sur La Belle et la Bête, il y a aussi un enjeu technique et industriel...


En effet, parce que pour beaucoup de gens, si le film ne fait pas mieux que Le Pacte des loups, ce sera un échec. C'est un sacré challenge !


C'est ça. Mais bon, on n'a rien sans rien. C'est aussi une part de l'évènement d'être un film avec un enjeu. Vous pensez qu'un film sans enjeu est un film que les gens ont envie de voir ? Maintenant je pense que ce film-ci est plus ouvert au niveau du public que ne l'était Le Pacte des loups.


Ce que je trouve intéressant, c'est que beaucoup de gens qui encensent le Cocteau et attaquent le tien oublient qu'il contient beaucoup de choses qui ne seraient pas tolérées s'il sortait aujourd'hui.


Il y a une forme de mélancolie qui est tout à fait recevable. Il ne faut pas oublier que le Cocteau a été massacré à sa sortie, que Cocteau se traînait une image de collaborateur, son film est sorti en 1946 et a été cloué au pilori même s'il a très bien marché (4 millions et demi d'entrées). Aujourd'hui c'est mon tour. Maintenant, je t'avoue que les échos que j'ai pour le moment ne sont pas particulièrement hostiles.

 

Oui, après comme toujours, ce sera divisé...


Si c'est divisé entre la fille qui fait le papier dans Le Parisien et un obscur blogueur qui fait 9 clics, pour moi, franchement, y a pas photo. Les articles que je vais regarder avec attention sont ceux de gens que je respecte, dont l'avis m'importe, même si ça peut être négatif à mon égard. En tant qu'ancien journaliste, ce serait un peu l'hôpital qui se fout de charité que d'avoir peur de la presse. Je n'ai pas peur de la presse. Je sais que quand le journaliste parle en son nom et n'est pas de parti pris, ça m'intéresse. Jean-Baptiste Thoret a écrit sur moi des choses qui n'étaient pas particulièrement gentilles à mon égard, mais étaient parfaitement recevables et intéressantes. Je fais d'ailleurs son émission bientôt (Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert sur France Inter) et j'en suis ravi, il n'y aucune animosité entre nous.

Et puis il y a ceux qui trouvent votre simple existence insupportable. Je leur dis « faites vous-mêmes quelque chose, si mon existence vous énerve, passez aux actes ! ». Mais nous vivons dans un pays où la polémique est de mise et où la jalousie n'est pas un vilain défaut. Je pense que d'une manière ou d'une autre il ne faut pas avoir peur de ça. C'est plus facile pour moi parce que j'ai été critique et pas un critique spécialement gentil en plus. J'ai été très virulent et très partisan, parfois je me suis trompé.


Sacrément, mais vous l'avez toujours reconnu après.


Quand on est très impliqué, comme un militant politique, forcément, on fait des erreurs. J'en ai fait.


Ça permet de relativiser.


Oui, je suis très content de voir qu'aujourd'hui des cinéastes de troisième catégorie, comme Jean Rollin ont désormais un vrai public de fans et une presse qui les relaie. Il y a désormais des gens qui l'aiment et respectent ce qu'il a fait, alors que je l'ai connu traîné dans la boue. Même moi, lorsqu'il y a une nouvelle édition des films de Jean Rollin sui sort, je l'achète, non pas que j'aime absolument ses films, mais j'ai une sorte de tendresse pour sa position de franc-tireur. Moi-même aujourd'hui je suis dans une position de franc-tireur, pas par choix.

On peut regarder des films mineurs à partir du moment où on s'intéresse à un cinéaste et sa personnalité. On découvre alors qu'un film mineur peut être infiniment plus gratifiant à regarder s'il est d'un artiste qui nous intéresse contrairement au film majeur d'un auteur qui nous indiffère. Le cinéma n'existe que dans l'œil de celui qui le regarde, c'est ça qui est très étonnant. Les points d'intérêts ne sont là que si nous les y mettons, autrement les films sont vides, ce sont des espèces d'outres où circulent vaguement des idées. C'est le spectateur qui permet à une œuvre d'exister, de survivre.

Il y a une chose qui m' a toujours plu dans le cinéma populaire, c'est son impureté. Je pense qu'elle nous permet de découvrir souvent une autre beauté. C'est pour ça que j'ai beaucoup défendu de petits cinéastes italiens, comme Lucio Fulci, dont certains plans sont à jamais gravés dans mon esprit. Je les trouve d'une beauté étrange, surréaliste et je ne peux m'expliquer pourquoi. Il touche à quelque chose d'ineffable, de l'ordre de l'impossible à exprimer et c'est pourtant un cinéaste mineur. Mais il y a des fulgurances qu'on ne retrouve pas dans de très grands films, c'est ça qui est intéressant. Précisément j'attends de tomber dans ces films là sur le plan qui me fait dire « waouh », une harmonie, une force qui ne pourrait pas exister dans quelque chose de plus maîtrisé, plus rationnel.

 

 

C'est le cas de la scène du restaurant dans Crying Freeman.


Je respecte l'adage de Kubrick qui dit que tout film doit être organisé autour d'une demie-douzaine de séquences marquantes, le reste n'ayant que peu d'importance, et c'est Kubrick qui parle. J'aime cette idée là et je pense qu'il y a dans La Belle et la Bête une demie-douzaine de séquences marquantes, qui impriment la rétine du spectateur.


Parlons des fameux petits chiens du film, aperçus dans la bande-annonce. Hommage aux Ewoks ?


C'est un repère pour les enfants. Un des éléments essentiels de la féérie c'est la notion d'échelle, les géants sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas grand choses et qu'ils ont vite fait de nous écraser. Les petits chiens servent à rappeler aux enfants la place qu'il occupent dans ces immenses décors, de créatures qui peuvent se dissimuler, se réfugier. Il y a un rapport qui est différent selon les âges, et ce peut être moins éloquent pour un adulte, mais pour les enfants c'est important. Et tout simplement, ça m'a amusé de leur donner vie.


On ne les voit pas assez.


Il y a avait beaucoup plus de séquences prévues, mais on n'avait pas le temps de les faire. Le film est nanti d'un budget très confortable pour la France, mais il s'agit de clopinettes pour un film de ce genre aux U.S.A.


De combien est-il ?


35 millions d'Euros.


À quoi s'attendre en Blu-ray ? Parce qu'il existe plusieurs versions du film...


En effet. Dans l'une on verra ce qui a été tourné « vraiment » sans aucun effet. Ce que j'explique dans le dossier de presse, c'est qu'il y aussi une version 2D du film, puisqu'on a crée des effets préparatoires pour baliser le terrain avant les effets spéciaux 3D. C'est très intéressant. On découvre quelque chose qui ressemble plus ou moins à un téléfilm de Jean-Christophe Averty, c'est du coup très éloquent et cela montre que l'on peut, avant de lancer un effet spécial cher, parfaitement le préparer, l'anticiper et le penser en terme d'utilité et d'enjeu. Il y a aussi la version Lay Out, la répétition en 3D de l'effet, qu'on appelle aussi version grise, c'est l'animation à poil. Il y a aussi le Story Board, puisque le film a été réalisé en suivant à la lettre le Story Board. Les seuls plans improvisés du film sont des gros plans d'acteurs, mais sinon le film suivait une marche prédéfinie, puisque les plans coûtant très très chers, il était hors de question, pour éviter de ruiner le producteur, de s'amuser à créer des scènes. D'où le fait que des séquences avec les chiens aient été éjectées, pour combler d'autres dépassements.

 

On parle de vous, ainsi que de NWR et Oliver Stone pour adapter Berserker...


Oui j'ai vu ça, mais je ne sais pas du tout d'où vient cette rumeur. J'ai vu ça annoncé pour 2015 sur IMDB avant que ça ne disparaisse. Peut-être que quelqu'un a pensé à moi en a parlé dans une interview, mais je n'ai jamais été appelé par qui que ce soit.


Toujours pas de projet américain ?


On m'en propose, mais ils ne sont pas intéressants. Ou plutôt quand ils le sont, ils ne se font jamais, par contre les pires se font et je peux vous dire que quand je les vois, je suis ravi de ne pas y avoir participé. J'ai tourné Silent Hill aux U.S.A. ça c'est très bien passé à tous les niveaux, je n'ai pas été oppressé par les producteurs. Toutefois, je crois qu'il y a beaucoup plus de choses à faire en France, que c'est beaucoup plus intéressant que de rejoindre cette cohorte de wet backs, de ramasseur de cotons à Hollywood. Parce que c'est pour ça qu'on nous embauche, pour réaliser ce dont les autres ne veulent pas, donc il y a un peu un côté ramasseur d'ordure, auquel je ne me suis jamais restreint. On m'a proposé quelques projets très intéressants, comme une adaptation de La Planète Sauvage, qui n'a finalement pas abouti.


Quel est votre film le plus fidèle au projet d'origine, et celui dont le résultat est le plus divergent ?


Le plus proche c'est certainement La Belle et la Bête et le plus éloigné Crying Freeman. Au début c'était presque un James Bond, il y avait un sous-marin... des trucs comme ça... Puis c'est devenu un petit budget au découpage très précis et minutieux, où il fallait compenser un tournage très court de trente jours. La Belle et la Bête, c'est certainement le plus absolument maîtrisé, parce qu'aucun plan ne m'a échappé, à partir du moment où tout est recréé en post-production...


Et Rahan, le verra-t-on un jour ?


J'aimerais bien... Celui-là fait vraiment partie des projets que je regrette d'avoir vu s'effondrer. Le script était vachement cool. En fait, ce sont les télé françaises qui n'ont pas voulu : ça ne parlait pas en français mais en langage préhistorique...


Comme La Guerre du feu !


Oui ! Mais on m'a répondu « Aujourd'hui nous ne le produirions plus ».

 

 

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