Clint Eastwood explique pourquoi il se tamponne d'être politiquement correct

La Rédaction | 9 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 9 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Considéré depuis la saga Dirty Harry comme un vilain facho par tout un pan de l’intelligentsia, Clint Eastwood n’est pas un ami du politiquement correct.

Il compte parmi les derniers monstres sacrés d’Hollywood, est devenu célèbre grâce aux westerns, s’est toujours assumé comme républicain, et a interprété quantité de justiciers, et ou de flics à la gâchette facile, avant de réaliser quantité de longs-métrages, souvent consacrés à la question de l’héroïsme dans la mythologie américaine.

Autant dire que pour les tenants d’une forme d’hygiénisme bien-pensant en matière de cinéma, Clint Eastwood est à mi-chemin entre Belzébuth et Ronald Reagan. Une défiance qui indiffère profondément l’artiste, lequel se moque bien de passer pour réactionnaire, ou d’être incompris par trois critiques et demi attablés au Café de Flore.

 

Photo Clint EastwoodClint Eastwood sur le tournage de son dernier film

 

C’est ce qu’il a expliqué à l’équipe du podcast HeyUGuys :

« Je ne prends jamais garde à ce que je dis parce que, vous savez, je roule ma bosse depuis un moment, que voulez-vous qu’on me fasse ? L’ère du politiquement correct dans laquelle nous évoluons ne fait de bien à personne. On s’en prend à tout le monde et ça affaiblit la société. Je crois que les gens ne devraient pas se prendre à ce point au sérieux. »

L’artiste a ensuite précisé sa pensée :

 

Photo Clint EastwoodClint Eastwood et son American Sniper

 

« J’ai l’impression que j’ai simplement eu la chance de grandir à un moment où tout le monde riait de tout. Rien n’était politiquement incorrect parce que tout n’était que blague et sens de l’humour. Les gens ont tendance à oublier ça, à se prendre et à tout prendre au sérieux. Je pense qu’ils ratent beaucoup de choses. »

Ce que semble oublier Clint Eastwood, actuellement en pleine promotion de Le 15h17 pour Paris, c’est que le fameux humour qu’il évoque, et ce temps béni où les vannes fusaient, avaient le plus souvent toujours les mêmes cibles. De plus, ce qu’il appelle le politiquement correct n’est pas grand-chose d’autre que l’expression des dites cibles, un peu lassées de servir de punching ball rigolard sous prétexte d’humour.

 

Photo Clint EastwoodClint Eastwood

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commentaires
Jo
24/02/2020 à 23:07

Clint est vieux, c'est vrai, mais sa pensée est la même qu'à ses 35 ans. Ses ancêtres étaient des colons des iles britanniques, débarqués en Amérique pour une vie meilleure, mais faite de travail acharné. La même mentalité que celle des colons français arrivés un peu avant au Canada. Tous des gens, souvent sans instruction, avec le coeur a la bonne place et d'un grand courage.
Clint n'a pas eu la vie facile à ses débuts. Tout les cinéastes ne font pas que de grands films, lui comme les autres, mais il ne faut surtout pas oublier ses très bons films comme Play Mysty for me, Sur la route de Madison et autres et ses chefs-d'oeuvres: Impardonnable, Million dollar baby et Gran Torino, pour lequel il aurait dû recevoir l'oscar du meilleur acteur.

Quand on regarde Clint Eastwood, même à plus de 80 ans, on le voit encore dans les films de Sergio Leone ou dans son rôle de "reactionnaire" dirty Harry, ce qu'il n'est absolument pas. Curieux que des gens en principe intelligents mélangent des personnages inventés et l'acteur qui les interprète. Clint est d'abord un acteur, pas un bandit, un policier, un aviateur, etc: un Acteur, excellent en plus pour que les gens ne fassent pas la différence!

Tonto
12/02/2018 à 16:12

Je soupçonne le rédacteur de l'article d'avoir écrit ce dernier paragraphe uniquement pour obtenir les réactions ci-dessous... ^^

Why so serious ?
10/02/2018 à 15:44

Article signé "la rédaction" mais je vois là la patte de m. Riaux (tellement symptomatique).
Je crois qu'il est temps de faire une belle cérémonie funèbre à la liberté d'expression (R.I.P.), assassinée par l'avènement du politiquement correct. Formatons et aseptisons la pensée et la parole et que plus une tête ne dépasse, sinon elle sera tranchée par la lame des réseaux sociaux.
On ne peut plus faire de vannes foireuses sur les blondes (femmes), arabes, musulmans, juifs, noirs, handicapés, homosexuels, etc... Que reste-t-il ? les belges (et encore ?) et d'une manière générale l'homme blanc occidental hétérosexuel et, éventuellement, chrétien. Savez-vous que c'est dans la nature humaine de tiquer sur ce qui est "différent" et que se servir de cet humour "douteux" peut constituer une forme d'exutoire qui mène à l'acceptation de cette différence. Putain si j'avais su que réac. ça voulait dire pouvoir rire de tout avec tout le monde (même avec les premiers concernés) sans arrière pensée, je le serais devenu plus tôt.
Mais bref, Dirty Harry à déjà tout dit avec un brio certain (je cherche d'ailleurs votre chapitre 1).

JK
10/02/2018 à 15:38

Eastwood est vieux, et pense comme beaucoup de gens qui ont du mal à prendre du recul que c'était mieux avant... C'était tout autant la merde avant. Il y avait autant de c***ards.
Sauf que nombre d'entre eux ne s'en rendaient pas compte puisque la société était trois fois plus discriminante qu'aujourd'hui et que les minorités ethniques et sociales s'en prenaient encore plus à la figure sans que grand monde n'y trouve à redire. C'était juste la norme.
A sa décharge, c'est un (vieil) homme blanc, et beaucoup d'entre eux ont l'air de flipper de voir arriver leur fin de règne sans partage...

Heat
10/02/2018 à 12:48

Perso, je le vis au quotidien : la seriousattitude. Il faut aller dans le sens du poil autrement on te regarde d'un mauvais œil. Tes dires, tes comportements, tes écrits, tes anciennes déconnades : tout y passes ...
Quand je suis arrivé dans les années 80 en france : c'était la légèreté et les hommes et les femmes ne s'en foutent pas dans geule comme cela n'est pas permis en ce moment. Le féministe s'exprimait de fàçon plus franche et assumé. Là on prend le monde entier comme témoin et on passe l'infortuné (je ne parle du vrai porc mais du mec maladroit) au cachot du net et sa vie privée se transforme en crème brulée ...

Diane17
10/02/2018 à 10:58

Papi Eastwood c'est le grand-père des repas de famille qui dit de temps en temps des choses bien réacs, dégueulasses et aberrantes mais on l'aime bien malgré tout car il n'a pas vraiment mauvais fond...

Puis surtout, on préfère ses films à ses speeches pendant les conventions républicaines (remember l’embarrassante scène de la chaise vide) même si sur les 10 dernières années il y a peu de grands films chez lui.

STEVE
10/02/2018 à 07:53

Et le choix de la photo pour couvrir l'article sérieux...
Pas innocent et pour enfoncer la fausse image qu'on a de lui.

Quel extrêmisme dangereux que la bien-pensance...

STEVE
10/02/2018 à 07:52

Entièrement d'accord avec Clint et la plupart des commentaires.

Le dernier paragraphe de votre article fait trop caricature de gaucho cad versant dans la déformation de propos, dans l'extrême et la parano.

Confondre racisme et langage direct et humour c'est très triste et grave.

En le faisant passer (faussement) pour un facho (on peut être républicain sans être raciste) vous entretenez l'image caricaturale que les gens ont de lui et mettez de l'huile sur le feu (comme le font souvent les bien-pensants)

Gaspard
10/02/2018 à 07:02

J'adore ce mec et je trouve qu'il a raison sur le politiquement correct, c'est en train de rendre nos sociétés d'un ennui profond et surtout très dangereux pour la liberté d'expression et la liberté artistique. La conclusion de l'article est proprement ridicule et fais un procès d'intention degueulasse a Eastwood.

dick
10/02/2018 à 02:02

Il a bien raison et le journaleux qui a écrit cet article semble être un pur gauchiste.

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