Once Upon a Time... in Hollywood : Quentin Tarantino explique ce que devient Rick Dalton après le film

Marion Barlet | 5 février 2020 - MAJ : 05/02/2020 09:50
Marion Barlet | 5 février 2020 - MAJ : 05/02/2020 09:50

Réflexion sur l'histoire du cinéma hollywoodien, Once Upon a Time... in Hollywood est le récit d'un acteur en déroute, qui continue sa vie après le cut final. 

Présenté au Festival de Cannes 2019, le film est reparti bredouille de la Croisette, mais il s'est rattrapé cet hiver avec un triple succès aux Golden Globes, une récompense aux BAFTA pour Brad Pitt et dix nominations aux Oscars. À une semaine de la cérémonie américaine, c'est le moment ou jamais pour Quentin Tarantino de livrer de l'anecdote pour réveiller en nous les images de Once Upon a Time... in Hollywood, voire de donner envie d'une séance de rattrapage.

ATTENTION DES SPOILERS DANS LA SUITE DE L'ARTICLE

 

Photo Brad PittDans la pikachumobile vers les Oscars

 

Il a ainsi disséqué la suite de la carrière de son personnage principal, dans un entretien avec TheWrap. Quoi de mieux pour remettre les pieds dans le film qu'un réalisateur qui pousse les frontières de son histoire ? Pour rappel, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) a survécu à sa période has been en partant tourner en Italie des western spaghetti notamment avec Sergio Corbucci. Il revient riche et marié dans sa villa hollywoodienne, voisine de celle de Sharon Tate. Le film se clôt après qu'il ait participé au non-massacre de cette dernière, qui l'invite à boire un verre.

L'acteur est donc encore en activité, pas forcément au sommet de son art ni de sa forme, mais enfin, il reste acteur. Que fait-il ? Sa carrière prend-elle un tournant ? Le réalisateur et scénariste du film, Tarantino donc, a une idée bien précise sur la question, et il revient sur la symbolique du lance-flamme que Rick Dalton utilise pour chasser les hippies meurtriers.

 

photo, Brad Pitt, Leonardo DiCaprioRick Dalton n'est pas à son sommet émotionnel, mais son buddy Cliff est là pour lui

 

« Tout l’incident avec le lance-flammes et les hippies a demandé beaucoup de prises. Personne ne se rend compte à quel point ce n’était pas une mince affaire, et ce n’en était pas une. Et c’est important qu’il les ait tués avec le lance-flammes, avec l’accessoire d’un de ses films les plus populaires. Il recommence à être en demande. »

Rick Dalton se reprendrait en main après cette scène, comme le suggère la symbolique du lance-flammes, de la jeunesse qui rejaillit et de la pulsion de réussite.

« Je veux dire, pas en demande comme Michael Sarrazin à l’époque où il l’était. (…) Mais le truc, c’est que dans le circuit des épisodes de série télé, il a pris du galon maintenant. Ce n’est pas vraiment Darren McGavin, d’accord ? Darren McGavin serait payé bien plus que vous pouvez l’être en tant qu’invité star de l’époque. Mais Rick serait plutôt comme John Saxon, peut-être juste un petit peu en dessous. (…) Maintenant, il est le méchant dans Mission : Impossible, et c’est son épisode à lui. »

 

photo, Leonardo DiCaprioRick Dalton en pastiche d'un épisode Sur la piste du crime

 

Le name dropping est un peu indigeste ? Qui sont toutes ces références ? Eh bien ce sont des versions plus ou moins accomplies de Rick Dalton. Quentin Tarantino maîtrise son histoire de la télévision américaine de la seconde moitié du XXe siècle. Et eux existent vraiment, on peut le vérifier sur Imdb, à l'inverse de Rick Dalton, que le site n'a pas validé comme personnalité. La fiche avait pourtant été créée par Quentin Tarantino en personne (pour la blague et la confusion). 

Once Upon a Time... in Hollywood proposera aux gourmands un montage complet de 4 heures. Si vous hésitez à reprendre du cake, c'est par ici la critique.

 

Affiche française

Tout savoir sur Once Upon a Time... in Hollywood

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commentaires
Birdy
06/02/2020 à 09:54

Je la trouve magnifique cette fin, moi. Tarantino nous berce au parfum de ce cinéma désuet et innocent, symbolisé par Sharon Tate, et les laisse vivre une nuit de plus, grâce à ces deux beaux losers. On pourrait en parler aussi longtemps que dure le film, ce voyage ne peut plaire à tous, personnellement j'ai aimé ses longueurs, son spleen, sa lumière chaleureuse, et que l'Histoire prenne une tournure moins tragique dans ce conte pour cinéphiles.

RobinsDesBois
05/02/2020 à 15:48

"Il revient riche et marié dans sa villa hollywoodienne, voisine de celle de Sharon Tate"

Je sais pas s'il revient beaucoup plus riche qu'avant. Il avait déjà un train de vie aisé mais en revenant il doit se séparer de son acolyte parce qu'il craint de ne plus avoir le budget pour se payer ses services et assurer le train de vie de sa femme en même temps. Je dirais que sa situation financière est inchangée en revanche il revient avec le bagage pour potentiellement relancer sa carrière.

Pour les délires uchroniques de fin de film je trouve ça assez cohérent avec la démarche de Tarantino et c'était même casi évident avant de voir le film: il fallait que Tarantino sauve Sharon Tate, qu'elle poursuive sa vie au moins en hors champs dans son cinéma. Son film se veut comme une sorte de déclaration d'amour à Hollywood donc logiquement ça finit bien.

Le problème c'est qu'à mon sens cela a été très mal amené, c'est lourd, téléphoné, vulgaire et même niais et malaisant quand Sharon Tate invite Rick a venir chez lui via l'interphone.

J'attendais tellement de ce film, je le voyais comme l'oeuvre de la rédemption et surtout son premier film réellement profond, où fond et forme se confondrait. Il a malheureusement confirmé qu'il n'avait définitivement rien à raconter et en plus le racontait mal. Ce film c'est la version loupée et vide de Boogie Nights transposée 10 ans plus tôt quelques dizaines de km plus loin. N'est pas Paul Thomas Anderson qui veut ...

Sigi
05/02/2020 à 12:21

@cinegood - On dit "uchronie"*, non dystopie, espèce de bête inculte.

@DAÏ - C'est la raison pour laquelle Django explose Candyland ?

Dirty Harry
05/02/2020 à 11:42

Il y a une affiche qui se balade sur internet où Rick Dalton prend la place de Nicholson dans Chinatown, forcément on pense à la fin du film de Tarantino...

Paehon
05/02/2020 à 11:18

@DAÏ

J'ajouterais même à mon dernier commentaire que la fin d'Inglourious ne glorifie pas les américains, au contraire.

Au final c'est une française qui restera inconnue qui sera à l'origine de la mort d'Hitler et de tous les grands nazis. Les bâtards s'appropriant involontairement cette gloire après que les alliés aient négocié avec un criminel de guerre nazi.

Winter is coming
05/02/2020 à 11:17

LOL

Revois tes cours d'histoire et non la propagande d'Hollywood stp.
Ce sont les Soviétiques qui ont pris Berlin et ont fourni le plus grand effort de guerre (20 millions de morts!).

Paehon
05/02/2020 à 11:13

@DAÏ

Tarantino qui prend sa revanche oui c'est certain, mais "la victoire de l'homme blanc et blond américain sur le monde" est très alambiquée et certainement fausse dans le cas de Tarantino.

D'ailleurs c'est pas le personnage de Brad Pitt qui tue Hitler mais le Sergent Donny Donowitz, "l"ours juif," joué par Eli Roth. C'est pas tout à fait l'image du chrétien blanc américain mais passons.

sylvinception
05/02/2020 à 11:09

"Une belle imposture."

Et cinégood, un beau troll.

cinégood
05/02/2020 à 11:01

Disons que Tarantino, sous son côté cool et sa mise en scène clinquante, ne sait pas vraiment ce qu'il raconte. La dystopie est pour lui un bon moyen de finir ses films en se libérant de toute contrainte et cohérence.
Bref, une belle imposture.

Roger 92
05/02/2020 à 10:51

@ LOL
Ce sont les russes qui ont poussés Hitler au suicide ????

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