Batman Forever : une scène coupée aurait pu sauver le film, selon le scénariste

Batman Forever restera dans les mémoires pour ses acteurs et son kitsch incroyable, mais un arc narratif finalement supprimé aurait pu changer la donne.

Le film de Joel Schumacher est une pépite bizarroïde des années 90 et un gros plaisir coupable pour nombre d'entre nous. Troisième gros morceau de la saga Batman après les deux réussites de Tim Burton, et premier d'une nouvelle ère, il met en scène Val Kilmer dans la peau du Chevalier noir. A ses côtés, on retrouve Chris O'Donnell (Robin), Tommy Lee Jones (Double-Face), Jim Carrey (l'Homme-Mystère) et Nicole Kidman (Dr Meridian), sur une partie desquels le réalisateur a balancé par mal de potins peu sympathiques.

Avec 336 millions récoltés dans le monde pour 100 millions de budget officiel, ce retour de la chauve-souris a été un gros succès commercial, supérieur à Batman, le défi (80 millions de budget et environ 267 au box-office), même si toujours loin de la rentabilité du Batman de 1989 (plus de 411 millions pour un budget de 35). En revanche, ça a été une autre histoire avec la critique et les fans, et Batman Forever est vite devenu synonyme de grosse blague, apprécié au troisième degré et en partie sauvé par la suite des aventures kitsch-tétons-plastique.

Tommy Lee Jones aurait voulu piquer la vedette à Jim Carrey

Sorti en 1995, Forever a été suivi de Batman & Robin deux ans plus tard, toujours réalisé par Schumacher, mais avec George Clooney à la place de Val Kilmer, qui a abandonné le rôle. Sacro-saint nanar interstellaire et petite douche froide au box-office, cette version a piqué la vedette à son prédécesseur, pourtant bien parti. Néanmoins, il est indéniable que ces deux films ont marqué une époque et ont proposé une lecture de Batman mémorable. Flashy, coloré, déconne, le regard de Schumacher a apporté une dose de légèreté dans Gotham City.

Pourtant, en ce qui concerne Batman Forever, le co-scénariste Akiva Goldsman (épaulé sur le film par Lee Batchler et Janet Scott Batchler) a confié à Collider qu'un arc narratif, finalement supprimé, apportait plus de noirceur dans la psychologie de Bruce Wayne.

« De mon point de vue, tout Batman Forever devait converger sur la découverte par Bruce du journal intime de son père, où il est écrit "Martha et moi voulons rester à la maison ce soir, mais Bruce insiste pour qu'on aille au cinéma". C'est alors qu'on comprenait que la culpabilité rongeait Bruce, qui se sentait responsable de la mort de ses parents. Ces scènes ont été tournées, mais on n'en a gardées aucune au montage final, à cause des projections-tests : l'aspect psychologique, inséré dans le drame, n'intéressait pas les gens. Ce n'était pas ce qu'ils attendaient de l'adaptation d'un comics à l'écran.»

Il faut appeler Docteur Lacan d'urgence

On sait que la mort des parents de Bruce est le catalyseur de Batman, exploré dans à peu près tous les films depuis. En choisissant un tel angle d'attaque, le scénario aurait ramené le rire vers le drame, et rappelé l'humain derrière la bouffonnerie. Pas sûr que ce mélange aurait fonctionné, et c'est peut-être là le problème, qui va au-delà de cette scène, vue sur les bonus DVD par ailleurs.

Goldsman a collaboré avec Schumacher sur trois films au total (Le Client, Batman Forever, Batman et Robin), et a continué sa carrière comme scénariste et producteur avec des choses diverses et variées comme Un homme d'exception, Mémoires d'une geisha, Da Vinci Code, Je suis une légende, La Tour sombre et dernièrement la série TV Titans. Et oui, il a aussi réalisé Un amour d'hiver, personne ne peut l'oublier.

Il a parlé dans la même interview d'une version de Batman v Superman avec le Joker, qui a été abandonnée.

Plus loin dans l'interview, Akiva Goldsman s'est montré enthousiaste sur le futur The Batman de Matt Reeves avec Robert Pattinson - qui pour le coup promet d'être méga-sombre. Si vous doutez encore qu'il faut croire au Batman de Pattinson, on vous donne 5 bonnes raisons de dire "oui".

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