SOS cinéma en péril : l'appel à l'aide des 50 pour sauver les éditions vidéo DVD et Blu-ray

Marion Barlet | 4 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Marion Barlet | 4 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

L'appel des 50 sonne l'alarme et rappelle que les formats DVD, Blu-Ray et Ultra HD font partie intégrante de la chaîne cinématographique. 

Les éditions vidéo physiques sont-elles vouées à disparaître au profit de la VOD et de la SVoD ? Si tel est le cas, ce serait une grave erreur et un drame pour l'industrie cinématographique tout entière, a rappelé un collectif réunissant des éditeurs vidéo, dans un communiqué officiel paru ce mercredi 3 juin.

Le destin de la matérialité vidéo pose question, d'autant plus à l'heure des plateformes et de la consommation streaming, propulsées par la crise sanitaire. L'ère est bien plus à l'acquisition de service en ligne, par abonnement ou location de courte durée, qu'à l'obtention physique des films. Après la VHS, les DVD et Blu-ray pourraient disparaître des maisons et ne plus être plébiscités par le public de masse - il y aura toujours des incorruptibles et férus de ces formats. La tendance est à Netflix, Disney+, HBO Max (et son démarrage en demi-teinte), etc. dans une guerre des plateformes qui fait rage.

 

Photo Roy BattyDouche froide pour le secteur culturel

 

Mais "L'appel des 50" est là pour rappeler quelques règles fondamentales. Pour les signataires et membres de cet appel à l'aide, il est nécessaire de resituer les DVD et autres formats dans leur contexte :

"En complément des autres médiums, la vidéo physique fait vivre le patrimoine cinématographique et audiovisuel assurant sa préservation, sa diffusion et sa transmission. Aucun support n’a vocation à se substituer aux autres, tous ont vocation à exister en complémentarité les uns des autres.

Nous demandons aux pouvoirs publics un plan de sauvegarde avec la création d’un budget spécifique de sauvegarde pour la culture, incluant notamment l’univers de la vidéo physique, en plus des exploitants, des distributeurs ou des producteurs. En plus d’un plan de sauvegarde, un plan de relance doit parallèlement être mis en route, avec des actions nationales à mener sur la vidéo par tous ses acteurs (éditeurs, prestataires, points de vente, festivals), pour faire exister encore plus pleinement le support physique."

 

Photo brad Pittqui veut rester dans la course

 

Dézingué dans le tumulte économique, beaucoup de secteurs culturels ont été mis à l'arrêt et la relance risque d'être longue. Le mot est passé : les pouvoirs publics ont entre leurs mains l'avenir des DVD. Pour conclure la missive, Bertrand Tavernier, le célèbre cinéaste français (Coup de torchon, Daddy Nostalgie, Autour de minuit) a évoqué le plaisir du visionnage (pendant le confinement) des classiques indémodables - rappelant que le premier agent de l'industrie, c'est surtout le public.

En plus d'être de beaux objets, sentimentaux et/ou décoratifs, les DVD ont joué un rôle déterminant pour de nombreux films, qui ont accédé au grade de chef-d'oeuvre ou film culte grâce à eux. Un bon nombre de métrages cultes n'ont vu leur carrière décoller qu'avec leur sortie DVD, alors qu'ils s'étaient plantés au box-office. Pensée émue pour cette petite sélection : Eraserhead (notre dossier David Lynch est ici), Il était une fois en Amérique, Fight Club, Vorace, Donnie DarkoDikkenek...

 

photomais n'est pas sûr de s'en sortir

 

Enfin, c'est dans les sorties DVD et Blu-Ray, comme le communiqué en fait état, que les spectateurs peuvent découvrir des pépites de tournages, des analyses, des versions longues : Creed II a présenté une scène inédite avec Sylvester Stallone et Bohemian Rhapsodie a comblé quelques failles, par exemple.

Ceci dit, Disney a fait la même chose sur sa plateforme avec Disney, Les Making-of : The Mandalorian... Mais hauts les coeurs, hauts les DVD !

 

Affiche

Tout savoir sur Fight Club

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commentaires
Numberz
06/06/2020 à 14:06

@ kyle

Tu as absolument raison sur le fait de ne pas pouvoir voir tout les films. Je dois avoir au bas mot 5000 DVD et blu Ray. Plus les séries. Mais je trouve ça absurde, je ne pourrais jamais les voir. D'autant que maintenant, on a eu un bébé, c'est plus compliqué. Et y a de chouette série sur Netflix ou ocs.

Mais je ne sais pas, ce que j'ai, j'aimerais le transmettre au petit lui montrer ma passion. Dévorante effectivement. Il en fera ce qu'il voudra effectivement. C'est une espèce de passassion, d'héritage physique, artistique.

PepsiMan
05/06/2020 à 19:15

Le problème a été soulevé par d'autres commentateurs, mais en effet l'avantage premier des supports physiques, outre leurs définitions, est leur vertu d'archivage. Les catalogues des plate-formes vont et viennent, les disques restent (du moins quand il ne sont pas touchés par ce satané problème du disc-rot, mais c'est un autre sujet).
Cela dit, nombre d'oeuvres soi-disant exclusives aux plate-formes sont évidemment disponibles autre part, grâce ou à cause de pirates qui les rippent pour les proposer au téléchargement. Ce qui est une entreprise motivée par la gratuité à tout va pourrait éventuellement s'avérer un moyen de conserver une traces des œuvres à l'avenir. Ce qui pose bien entendu de sérieux dilemmes moraux...

Le duc
05/06/2020 à 19:14

Ok pour la svod, mais qui connait quelqu'un qui achète de façon définitive des films en vod ou loue autre chose que des nouveautés. La fin du support physique c'est la fin de la passion cinéma, de la culture geek cinématographique... Ou voir un die hard, l'arme fatale, les terminator (autre que les pourris), les aliens, et j'en passe. L'offre film Netflix n'est déjà pas folichonne mais avec la multiplication des offres ça va devenir encore plus compliqué. Par contre il est vrai qu'ils charrient sur les prix. J'ai encore vu cet aprèm chez carrefour 34 euros le 4k de l'ascension de skywalker, ça pique. 3 mois de svod

Gunner
05/06/2020 à 18:02

A long terme, vu les habitudes de consommation, les supports physiques qui survivront (probablement uniquement le blu ray) se vendront encore sur un marché de niche, à l'image des vinyles qui sont revenus en force pour les puristes. Le public le plus massif se contentera des services VOD en ne se rendant pas compte de toutes les pépites qui n'y sont pas, ou parfois seulement pour un temps limité (les catalogues sont rarement figés et Netflix loue généralement les droits des films pour quelques temps avant qu'ils ne disparaissent). Le puriste, fan de cinéma et collectionneur, voudra conserver l'objet et la possibilité de voir ses films préférés quand il le souhaite.

Xbad
05/06/2020 à 17:44

Un film que j'adore il me le faut en blu-ray, pour le reste un simple disque dur suffit

Kolby
05/06/2020 à 16:30

@EL
C'est vraiment un cri de détresse, vous auriez dû afficher toute la note entière serait été un plus. Merci juste une suggestion. Merci tout de même de votre analyse

Meeple Walker
05/06/2020 à 12:57

Tiens personne ne cause des drm bluray et des licences hors de prix quand vous lisez sur ordi qu'il faut renouveler tous les 3/4 ans ?
Et y'a aussi le pb en france de la non distribution de titres, en général ceux des chaines de stream comme amazon ou netflix ou la distribution en full dvd alors que vous ne voulez que la version bluray comme the expanse... Tout ça c'est des pb ... qui ne viennent pas du conso.

K.
05/06/2020 à 12:49

Le support physique est condamné à crever. Aujourd'hui la jeune génération ne consomme plus que les films/séries en VOD/SVOD. Quand l'ancienne génération, qui était un minimum habitué à acheter en format physique, va s'éteindre, le format physique s'éteindra avec elle.

Il faut savoir s'adapter, il y aura des perdants et des gagnants comme toujours mais on arrête pas le progrès.

Kyle Reese
05/06/2020 à 12:48

Je comprend la peur des éditeurs passionnés qui font un travail incroyable ainsi que celles des collectionneurs.
J’ai commencé à collectionner moi aussi au début du DVD et l’arrivé des collector.
A cette époque un jour un ami me montre sa collection de 2000 titres.
Waouh mais combien de temps lui faudrait il pour revoir ne serait ce que 1 fois sa collection ?
Avec une moyenne à la louche de 110 mns par film cela ferait 3666 heures de films soit 152 jours de visionnage non stop.
Après ce calcul j’ai arrêté d’acheter des DVD. Trop de film à découvrir, pas assez de temps pour revoir tous ceux que j’ai apprécié, aimé,m bcq, adoré. Encore moins pour regarder les bonus, commentaires etc.
Ma passion pour le cinéma est intact mais la collectionnite aiguë est passé et j’en suis vacciné à vie car je passe déjà bcq trop de temps sur des écrans, ça coûte très cher et prend une place de malade. Cela ne m’empêche pas de revoir certains classiques à l’occasion en version 4K en immatériel (je ne supporte plus de voir un film en dessous du full hd)
Je ne suis plus fétichiste de l’objet dvd/Blu-ray (et d aucun objet d’ailleurs, mon côté Fen Shui). Ce qui me touche c’est l’oeuvre, ce qu’elle provoque en moi et le souvenir qui perdure en moi.

Poingenlair
05/06/2020 à 12:40

Je suis fervant de DVD. J'en achète régulièrement et je ne pourrais pas m'épanouir dans un monde qui n'en vend plus !!

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