Cannes 2015 : On a vu l'excellent Green Room du réalisateur de Blue Ruin avec Patrick Stewart

Chris Huby | 17 mai 2015
Chris Huby | 17 mai 2015

Après avoir présenté Blue Ruin à la Quinzaine des Réalisateurs en 2013, Jeremy Saulnier revient sur la croisette avec un deuxième film très bruyant et remarqué, Green Room.

 

Le principe de ce huis-clos est pourtant on ne peut plus convenu : A la suite d’un crime, un jeune groupe de punks se retrouve bloqué dans un repère de nazis. Pour en sortir, ils vont devoir affronter la radicalité et l’ultraviolence de leurs gardiens qui se sont mis en tête de les exterminer. Sur le papier, le pitch aurait pu laisser penser à un nanar ultra cosmique digne des pires séries B fauchées qui se disent intelligentes. Et de fait, le scénario ne se concentre que sur le rapport entre chaque personnage. Il ne faut donc pas venir ici rechercher la moindre réflexion de fond, l’auteur a plutôt choisi de se focaliser sur les scènes de suspenses, le choc de certaines séquences et la montée en puissance du trash.

 

En bon connaisseur du genre, Saulnier déroule heureusement un métrage qui fonctionne de bout en bout, avec des acteurs qui se prêtent idéalement au jeu de l’horreur, Patrick Stewart campant un leader nazi glacial. Alors que l’on aurait pu croire que le film allait vite tourner en rond, le spectateur se retrouve embarqué dans un rollercoaster qui ne perd jamais le rythme. L’écriture est dense, extrêmement efficace, ne laissant que de brèves respirations.

La violence crue de certaines images marque régulièrement, rappelant les débuts d’Eli Roth ou des passages de la carrière de William Friedkin. La réalisation est exemplaire, utilisant parfaitement l’espace, le hors-champ, l’effet de surprise, maintenant à la fois les personnages et le public en haleine.

 

En conclusion, un deuxième film nettement plus abouti qui laisse présager le meilleur pour la suite. Greenroom vient rappeler au monde du genre que seuls de bon personnages et une réalisation tendue peut construire un long métrage digne de ce nom. Une réussite.  

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commentaires
Mad
18/05/2015 à 13:27

"Ah ça pour défendre les films de néo-nazis, y a du monde."

J'ignore si c'est du troll mais je pense surtout qu'on défend la nouvelle réalisation de Saulnier qui nous avait scotché avec "Blue Ruin" l'année dernière.

Ce "Green Room", je l'attend de pied ferme!

Tallysse
18/05/2015 à 10:07

Non mais Maiween c'est juste daubesque. Je vois même pas pourquoi on se pose la question.

2cloo
17/05/2015 à 18:54

Je me voyais pas défendre EL, mais Maïween a été beaucoup trop encensée, Je n'ai vu que Polisse, mais en terme de sens de l'image, elle était à côté de la plaque, un cadrage amateur qui desservait le propos par moments. Elle est surement bonne directrice d'acteur par contre, en tout cas pour ce que j'ai vu car à mes yeux, elle nous a offert le meilleur rôle de Joey Starr.

Manuel Avalls
17/05/2015 à 18:41

Ah ça pour défendre les films de néo-nazis, y a du monde.

Mais quand c'est de la Grande Création Française par la Grande Maïwenn, y a plus que de la misogynie réactionnaire, oui.

Au gnouf !

Maï Weng Weng
17/05/2015 à 18:34

Alors là, par contre, ça, ça fait envie. Fort, fort, fort.