Episodes Saison Succession : la nouvelle série événement de l'année ?
Présentée en avant-première mondiale à Séries Mania, Succession, la nouvelle série du scénariste Jesse Armstrong (Peep Show, In The Loop, Black Mirror), produite et dirigée par Adam McKay (The Big Short : Le casse du siècle), risque d’être la série phare de cet été. On vous explique pourquoi.
CETTE CRITIQUE EST GARANTIE SANS SPOILERS
PARS VITE...
Huit ans. Il y aura donc eu 8 ans entre le backlistage du scénario Murdoch de l’alors journaliste Jesse Armstrong par Hollywood et le pilote de Succession. Huit années que l'on imagine compliquées pour le scénariste (même si l'intéressé s'en défend), tant la série semble reprendre ici les tics et névroses de son scénario déchu.
Rembobinons. Décembre 2010 : The Guardian fait état de l'arrivée sur la liste noire d'Hollywood de Murdoch, scénario de Jesse Armstrong sur la passation de pouvoir de Rupert Murdoch, surpuissant magnat des médias américains, à sa progéniture. Point central du scénario : un diner où le magnat des affaires tente de convaincre ses enfants de laisser place à sa nouvelle femme au conseil d'administration. Si l'on imagine sans mal la frilosité d'Hollywood à l'idée de produire un film qui se voulait alors l'analyse de la vraie-fausse histoire d'une famille dysfonctionelle et ivre de pouvoir, la famille Roy de Succession semble en reprendre tous les travers.
De gauche à droite, Connor, Roman et Shiv Roy, une fraterie presqu'au complet
Logan Roy, le protagoniste de Succession incarné par Brian Cox, fête ainsi ses 80 ans. Tel Rupert Murdoch, il a bâti son empire au courage. Parti de rien, il se retrouve aujourd'hui à la tête d'un conglomérat médiatique en passe de racheter un important site en vogue, et qu'il doit succéder à son fils Kendall (Jeremy Strong). Ou presque.
Décidé à imposer à ses enfants l'arrivée de sa femme Marcy (convaincante Hiam Abbass) au conseil d'administration durant son repas d'anniversaire, il déclenche une guerre familliale qui fait éclater une entente de façade déjà bien fragile et risque de remettre en cause la succession. Le point de départ d'un pilote aux diatribes passionnantes et d'une probable nouvelle grande série floquée HBO.
...ET REVIENS TARD
C'est sur cette guerre ouverte que va intelligemment s'appuyer la narration de Succession, qui construit ses envolées autour des échanges de hautes tenues de sa panoplie de personnages. Brian Cox affirmait ainsi avoir accepté le rôle de Logan Roy grâce à la complexité des relations qu'il entretient avec ses enfants et les différences qui le séparent lui, self-made man, de sa progéniture élevée dans le luxe. Et il est difficile de lui donner tort tant dialogues et casting semblent jouir de ces échanges.
Si l'on ne présente en effet plus l'Anglais, monstre sacré aux quelques 200 apparitions audiovisuelles et dont on se souvient pour son rôle de Mevlin Belli dans le Zodiac de David Fincher, difficile de ne pas se pencher sur le reste de la distribution : de Sarah Snook (Steve Jobs, Predestination) à Jeremy Strong (Zero Dark Thirty, Le Grand Jeu) en passant par le plus caustique Kieran Culkin (Scott Pilgrim, Fargo), ils vont embraser une journée d'anniversaire un poil Fellinienne ou jeux de dupes, chantage et manipulation seront les maîtres mots.
Kieran Culkin, qui apparait par ailleurs ici en grande forme dans le rôle du trublion faussement désintéressé Roman Roy, rappelle combien sa prestation fut intéressante dans le Igby de Burr Steers en 2002, et pourquoi il pourrait bien chiper la place de Jeremy Strong/Kendall Roy dans la course au trône.
Enfin, ce qui finit de donner à Succession l'étendue de sa réussite est certainement la patte d'Adam McKay, co-producteur de la série avec Will Ferrell et en charge de la mise en scène du pilote. Le réalisateur, que l'on savait efficace dans la comédie (Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy, Frangins malgré eux, Légendes vivantes) avant de le découvrir sous un nouvel angle avec The Big Short : Le casse du siècle en 2015, fait ici à nouveau démonstration de son aisance dans le découpage et de la fluidité avec laquelle il traite les longues séquences de dialogues.
Qu'il s'agisse des locaux de la Roy Company, de la demeure patriarchale ou d'un simple terrain de baseball, Succession ne cache en outre pas sa filliation à certaines grandes séries qui ont fait le succès du HBO du début des années 2000 et parmi lesquels on citera sans trop de crainte Les Soprano, Six Feet Under et À la Maison-Blanche. Espérons que la suite de la saison confirme ces espoirs.
Succession saison 1 - depuis le 8 juin sur OCS
06/06/2018 à 09:23
et Ferris Bueller...
05/06/2018 à 22:19
Excellent premier episode. ..
10/05/2018 à 16:13
@Jorgio69 : cà doit être un bon poto de Jan de Bont
10/05/2018 à 15:06
Ça parle du testament de Johnny Hallyday ?
10/05/2018 à 13:45
Et Twister :)
10/05/2018 à 12:54
moi je me souviens bien de Connor dans Speed