Episodes Saison The Mandalorian S1E1 : une mandale ou rien pour la série Star Wars de Disney+ ?

Simon Riaux | 13 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
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Disney doit redresser la barre Star Wars, convaincre les fans dégobillant encore leur détestation des Derniers Jedi sur les réseaux sociaux, mais aussi rentabiliser l’investissement que représente l’achat de Lucasfilm. Parallèlement, l’entreprise a besoin d’une locomotive capable de drainer le plus d’attention médiatique possible autour du lancement de sa plateforme Disney+. La mission de The Mandalorian est donc particulièrement chargée. Jon Favreau s’en est-il acquitté avec panache ?

Attention mini (mini)-spoilers !

 

 

BLAST ME TENDER

Le pilote de la série a clairement été pensé pour combler le fétichiste de la trilogie originale. À tel point qu’il serait parfaitement ridicule d’envisager de lister les décors, bruitages, accessoires, créatures, costumes et effets citant, reprenant, détournant, prolongeant tel ou tel élément des trois premiers films orchestrés par George Lucas. En matière de cohérence, on sent l’implication méticuleuse de chaque département créatif, afin d’offrir au spectateur familier de cette galaxie de moins en moins lointaine un festin total.

C’était déjà l’orientation d’un Rogue One : A Star Wars Story, qui cherchait à élargir le canevas originel pour s’y lover. The Mandalorian partage avec le film de Gareth Edwards une même patine délavée, une photo presque minérale, au rendu jamais surprenant, mais souvent classieux. On retrouve derrière la caméra Dave Filoni, qui a œuvré sur Star Wars : Rebels et The Clone Wars. Lui aussi se place dans la continuité de Rogue One, jouant de la caméra à l’épaule, et essayant régulièrement de dynamiser les séquences d’action (un constat flagrant lors de la grosse fusillade qui constitue le point d’orgue de l’épisode).

 

photo, The Mandalorian Saison 1Un rôle qui nécessite énormément de maquillage pour Pedro Pascal

 

Si tout cela respire la maîtrise et par endroits la classe, The Mandalorian ne bénéficie pas d'un style marqué, et on le regrette par endroits, le sujet et son héros se prêtant à un délire iconique... qui n'aboutit pas tout à fait, exception faite de l'ultime plan de l'épisode, un peu plus excitant que ce qui l'a précédé.

La qualité technique de l’ensemble est indiscutable, et à une poignée d’incrustations près lors du dressage d’une vilaine bête, le show de Disney+ tient le pari de placer The Mandalorian au même niveau que les longs-métrages Star Wars. À moins d’être foncièrement réfractaire à cet univers, impossible de ne pas apprécier ce premier épisode pour la plaisante recréation/récréation qu’il est. À ce titre, on se félicite que Disney ne se soit pas lâché comme la vérole sur le bas clergé, et opté pour une durée de 38 minutes, qui permet au récit de conserver tempo et densité. Prions pour que ce format soit conservé, tant il fait pour l’intensité générale de cette introduction.

 

photo, The Mandalorian Saison 1, Werner HerzogWerner Herzog

 

SILENT KICKING

Mais que nous propose ce pilote en termes de mythologie ? Sans spoiler, on se contentera de dire que ce chapitre introductif est à la fois économe et prometteur. Économe en cela qu’il se garde bien d’abattre franchement les cartes de son récit, et qu’il est encore impossible de déterminer si la narration va proposer une série d’épisodes indépendants reliés par le fil rouge qui se dessine en conclusion de cette ouverture, ou un véritable récit aux segments interconnectés.

Parallèlement, les spectateurs peu ou pas familiers de l’univers étendu pourront en apprendre un tout petit peu plus sur les Mandaloriens, caractérisés pour le moment comme des cowboys/mercenaires/spartiates de la galaxie. La séquence consacrée aux rapports qu’entretient notre héros avec sa tribu est malheureusement montée avec les pieds, ordonnée autour d’une superposition d’images assez pauvres et qui renardent le bon cliché foireux ainsi que le raccourci scénaristique. Cependant, elle a le mérite de générer un peu de curiosité quant aux motivations et à la personnalité du protagoniste.

De même, plutôt qu’une révélation travaillant au cœur la mythologie Star Wars, le scénario opte, a priori, pour l'exploration d'un pan relativement peu connu, mais qui pourrait finalement laisser une grande latitude à la série. Un sentiment renouvelé par les scènes faisant référence à l’Empire, qui laisse entrevoir toutes les possibilités ouvertes par son délitement.

 

photo, The Mandalorian Saison 1Ils ont pris cher les Na'vi

 

LEAVING BLAST VEGAS

Si ce pilote est plaisant à regarder et techniquement quasi irréprochable, il souligne néanmoins la nécessité pour le show de Jon Favreau d’effectuer rapidement des choix décisifs. Premièrement, le personnage principal ne pourra rester très longtemps ce grand machin taiseux au casque classieux et The Mandalorian doit absolument trouver un moyen de lui donner de la chair, de la personnalité. Le héros solitaire et mutique (ici littéralement dépourvu de visage, voire de peau), c’est un concept passionnant, mais qui sied bien mieux à un personnage secondaire qu’à un héros de premier plan.

 

photoÇa blaste pas mal à Paris

 

Néanmoins, le défi consistant à faire exister le chasseur de prime interprété par Pedro Pascal est passionnant. On retrouve la même problématique avec les seconds couteaux. La série pourra-t-elle véritablement se permettre de renouveler ses sidekicks à chaque épisode ? Cela semble improbable, très risqué et potentiellement dommageable pour l’investissement émotionnel des spectateurs.

Au final, en dépit de son indéniable potentiel et de sa capacité à nous faire plaisir à coups de blaster, le pilote de The Mandalorian incarne à lui seul le risque schizophrénique qui pèse sur la série. Partagé entre une intro aux airs de pulp spatial franchement réjouissante et un début d’intrigue global pas inintéressant qui doit se forger une vraie personnalité, le show pourra-t-il mener de front ces deux programmes à priori opposés ?

The Mandalorian est diffusée sur Disney+

 

Affiche officielle

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commentaires lecteurs votre commentaire !
omerdo
19/11/2019 à 11:45

Bonjour,

Scénaristiquement quand il débarque sur la planète avec sa balise qui localise le mini-yoda, pourquoi les protagonistes prennent t'ils les affreuses bestioles pour se rendre à la base. C'était pas mieux d'y aller en vaisseau ? Vaisseau qui soit dit en passant est armé en canon. Encore une fois incohérence dans le scénario ... Et le droïde débarque de nul part

patman
15/11/2019 à 21:50

Le 2ème chapitre est bien sympa aussi. Plutôt court (30 minutes) mais efficace. Un peu d'humour, du fan-service (vive les Jawas), mais c'est vrai que ça fait bizarre un héros masqué en permanence. Mais pour l'instant, ça reste très bon.

Mais bon, faudra attendre mars 2020 pour vraiment juger ^^

Declan
15/11/2019 à 13:18

@ meh : aujourd'hui je paie canal+ cinema serie netflix prime video. C est pas une question de moyen mais de choix. Je fais des sacrifices sur autre chose mais parce que j aime trop le cinema et les series. Mais par contre je ne pourrais pas plus. Mais peut être que je me laisserais tenter a m abonner périodiquement a certains services si les programmes me plaisent.
C est la notion du sans engagement. Aujourd'hui on nous laisse le choix quand même on est pas marié avec un diffuseur

AffreuxSaleEtMéchant
15/11/2019 à 12:17

@Meh
C'est quoi cet argument, j'ai pas les moyens donc je vole ?
Tu me diras que tant que tu voles Disney, ça me va très bien, continue d'ailleurs. car Disney est devenu quand même au cinéma ce que Canigou est à la gastronomie : Du cinema de franchises sans intérêt pour décérébrés. Le gros soucis c'est que Disney vampirise une grosse partie de la distribution... bref c'est ce qu'explique très bien Scorsese.

Tatou
15/11/2019 à 08:04

@Meh

Ce n'est pas la question de pouvoir ou de ne pas pouvoir tout acheter, le problème est simple : les offres légales n'arrivent pas a la cheville des offres illégales.

J'ai un abonnement MyCanal avec Netflix, et quand je vois les nouveautés sur OCS, j'ai droit à du HD en stéréo PCM, avec des sous-titres français.

J'ai payé, j'ai le droit de visionner Watchmen par exemple, mais je suis obligé de les télécharger pour les voir en UHD 5.1 et ST Anglais.

Alors moi je continue à payer parce que ça reste pratique pour les enfants ou pour ma femme qui n'aiment pas se prendre la tête, mais à mon avis de nombreuses personnes laisseraient rapidement tomber.

Et puis pour les locations de films / séries sont 99% confrontés aux mêmes problèmes, moi je marche en dématérialisé, j'ai tres peu de Blu Ray, et ce qu'on me propose c'est de la VF, une qualité médiocre, un son médiocre, etc...

Si on parle de The Mandalorian, c'est complètement débile de ne pas la sortir sur toute la planète, surtout qu'elle va faire le lien avec SW9.

Bref qu'ils se sortent les doigts s'ils veulent endiguer le piratage, pourquoi payer pour avoir une qualité moindre ?

Roby
15/11/2019 à 02:23

Un film allongé et découpé en morceaux pour en faire une série. Espérons que le rythme va s'accélérer car à part la beauté des images, je me suis ennuyé sévère. Je ne comprends vraiment pas cette vénération autour de ce 1er chapitre. Et ce n'est pas un pilote ! Revoyez en la définition...

Meh
14/11/2019 à 23:59

@declan Mon sens des responsabilités va très bien ! Tout comme le prouve ma très fournie bibliothèque Steam, et mes nombreuses étagères de livres. Mais du coup, dites moi, vous avez les moyens de tout acheter, ou vous ne savez pas faire ? :) Encore une fois, à tous ceux qui sont tentés de faire des reproches, quels qu'ils soient : nettoyez devant votre porte, puis à l'intérieur de chez vous. Et puis même une fois que ça sera fait, en fait, abstenez vous. Le monde ira mieux.

Declan
14/11/2019 à 20:40

@ meh : ce besoin de se déculpabiliser me sidère ! Bien sur que les grands studios se portent bien ! Ils ont trouvé la parade : misé sur des licences juteuses sachant qu'ils pourront autant attirer le spectateur lambda que le pirate !
Le piratage a changé le mode de production faut arreter de le nier. Un moment faut assumer ses responsabilités.

Gemini
14/11/2019 à 20:30

Je pense que comme pour Netflix il y aura moins de sorties blu-ray pour favoriser les abonnements... (tristesse du demat') Netflix n'aura jamais
Sorti Punisher etc en dvd/br et maintenant avec la perte des droits c'est définitivement mort

Pat
14/11/2019 à 20:10

On a envie de voir la suite mais pas vraiment conquis par ce 1er épisode, le combat final est pas mal du tout.

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