Episodes Saison The Alienist : que vaut la série de serial killer par le réalisateur de True Detective ?

Alexandre Janowiak | 25 janvier 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
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Le réalisateur de la première saison de True Detective, Cary Fukunaga, revient sur le petit écran avec sa première création télévisuelle : The Alienist. Présenté comme une combinaison entre Mindhunter, Sherlock Holmes, Penny Dreadful voire The Knick, la série TNT promet de très belles choses. Quid du premier épisode ?

 

ATTENTION, QUELQUES SPOILERS

 

 

HOW TO GET AWAY WITH MURDERER

New York, 1896. Un policier marche dans les rues enneigées de la ville. Soudain il s'arrête : une main découpée gît sur le sol et quelques gouttes de sang tombent du ciel. L'alerte est sonnée. Le Docteur Kreizler est prévenu qu'un meurtre a été commis. Considéré comme un charlatan par les autorités, il envoie son ami illustrateur de presse John Moore sur place pour avoir un dessin du crime. Le commissaire Theodore Roosevelt (oui le futur président) est déjà sur place et les deux hommes découvrent le corps mutilé et sans yeux d'un jeune travesti.

Le lendemain, le Docteur Kreizler reçoit John Moore pour voir son croquis, avant d'apprendre de la bouche de Moore, qu'il est censé interroger le suspect à l'hôpital psychiatrique de Bellevue. Là-bas, il comprend très vite que le suspect n'est pas du tout le coupable et qu'il s'agit d'une affaire beaucoup plus sérieuse.

Avec l'aide de la jeune secrétaire de police Sara Howard, le duo Kreizler-Moore va mener sa propre enquête pour déceler qui a commis cet atroce crime... et qui pourrait bien recommencer.

 

Photo Daniel Brühl, Dakota Fanning, The Alienist saison 1L'enquête n'a pas encore commencé qu'elle ennuie déjà

 

Il y a quelque chose d'extrêmement frustrant devant ce premier épisode de The Alienist. Le sentiment d'un rendez-vous manqué ou d'étoiles mal alignées. Avec son excellent matériau d'origine (le roman éponyme de Caleb Carr multi-récompensé), Cary Fukunaga à la production et son remarquable trio d'acteurs (Daniel BrühlLuke Evans et Dakota Fanning), The Alienist avait toutes les cartes en main pour passionner. Ce potentiel immense, le pilote de la série TNT ne l'utilise pas une seule seconde et préfère nous servir une série banale à tous les niveaux.

 

Photo Daniel Brühl, Dakota Fanning, The Alienist saison 1Dakota Fanning et Daniel Brühl

 

AUTOPSIE D'UN ÉCHEC

L'intrigue s'annonçait prenante avec cette histoire de serial killer et surtout l'enquête de l'aliéniste-psychologue criminologique Kreizler. L'occasion de nous offrir des dialogues savoureux sur la mentalité des différents suspects, leur désir de meurtres, les raisons de leurs envies assassines...

Malheureusement, si l'on espérait retrouver une once de Mindhunter à ce niveau, c'est totalement raté. La discussion avec le potentiel meurtrier est pliée en dix minutes dans des dialogues pauvres où l'étude psychologique est réduite à néant. Dans le reste de l'épisode, les monologues du Dr. Kreizler sur les psychopathes se donnent un air faussement intelligent assez agaçant.

 

Photo Daniel Brühl, The Alienist saison 1Daniel Brühl joue le Dr. Kreizler

 

C'est sûrement d'ailleurs ce que l'on peut reprocher le plus à The Alienist dans ce premier épisode : l'inintérêt qu'elle porte au potentiel psychologique de son récit. Au lieu de torturer les esprits dans des conversations conséquentes sur le meurtre, le besoin de tuer... elle les expédie au profit de scènes insipides. Ainsi, elle préfère nous ramèner à deux reprises dans la maison close où John Moore a ses habitudes pour installer une pseudo-romance ou caractériser de manière stéréotypée la jeune policière mal intégrée, moquée et victime de sexisme. 

Si le show est produit par le talenteux Cary Fukunaga, l'Américain a dû renoncer à la réalisation et laisser la main à Jakob Verbruggen, qui est loin d'avoir autant de maestria derrière la caméra. Au mieux, sa mise en scène est classique, au pire tout simplement atroce, à l'image de la course poursuite finale. Le montage est hasardeux et s'aligne plus sur des cliffhangers fastidieux qu'un récit absorbant. Ce pilote subit ainsi des gros problèmes de rythme qui provoquent une montée progressive de l'ennui. Sans parler des incohérences, légion dès les premiers instants (sol avec et sans neige d'un claquement de doigt) et des CGI particulièrement ratées. 

Tout au juste pourra-t-on sauver les prestations des acteurs. Le trio Brühl-Evans-Fanning fonctionne plutôt bien ensemble même si leurs personnages sont très communs, ultra-calibrés et ne captivent pas vraiment.

 

Photo Daniel Brühl, Luke Evans, Dakota FanningDakota, Luke et Daniel alias Sara, John et Laszlo

 

La promesse d'un show à la croisée de Mindhunter et Penny Dreadful est déjà bien lointaine après ce pilote de The Alienist. Avec des incohérences dès ses premières instants, une piètre réalisation et surtout un rythme lancinant, la série se révèle bien fade pour ses débuts. L'impression d'un immense gâchis au vu des espoirs fondées par son grand potentiel psychologique.

 

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commentaires lecteurs votre commentaire !
Alexandre Janowiak - Rédaction
05/03/2018 à 17:54

Salut Bowl,

on fera peut-être un papier bilan de la saison 1 quand elle sera terminée.

Bonne soirée

Bowl
05/03/2018 à 17:51

Vous avez vu la suite ?

Bowl
25/01/2018 à 13:27

Suis d'accord avec vous. J'espère que ça décolle en quelques épisodes parce que ça donne malheureusement pas envie de voir la saison entière pour l'instant

Mordhogor
25/01/2018 à 13:17

Hum, coquille dans le titre... C'est The Alienist, avec un i après le A...

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