Calls : que vaut la nouvelle série oppressante et apocalyptique de Canal + ?

La première création originale de Canal + décalée ne se regarde pas, elle s’écoute. A travers des enregistrements, Calls plonge le spectateur dans différentes situations troublantes et effrayantes.

PHONECALL GAME

Avant de devenir une série télévisée, CALLS est née de l'imagination du jeune réalisateur Timothée Hochet. Ce jeune passionné de cinéma tourne plusieurs courts-métrages et les diffuse sur Youtube. Début octobre 2016, il publie un court-métrage dénommé CALLS, à découvrir ICI.

Avant de débuter, le court-métrage se décrit dans un carton d’ouverture : « CALLS est une expérience auditive. Ceci est un document audio. Il n’y a pas d’image. Si vous le souhaitez, des sous-titres sont à votre disposition pour comprendre l’intégralité des enregistrements téléphoniques retrouvés. Nous vous conseillons tout de même d’écouter sans sous-titres. Ainsi, vous pourrez tendre l’oreille et tenter de comprendre ce qu’il s’est passé. »

Un générique enflammé qui donne le ton 

Fort de son succès sur le net, où de nombreux youtubeurs ont posté leur réaction sur l’expérience face caméra, le concept a été repéré par Canal +. Produit par Lorenzo Benedetti et toujours réalisé par Timothée Hochet, il a ainsi été transformé en mini-série de dix épisodes dans un format court sans images, de 10 à 15 minutes.

CALLSVERFIELD

Au premier abord, chaque épisode de CALLS semble indépendant. L’un nous plonge dans une atmosphère terrifiante lors d’un appel au secours à la police, quand d’autres s’arrêteront sur les messages de plusieurs répondeurs, les conversations aux talkies-walkies des employés d’un parc d’attraction ou encore sur les boîtes noires d’un avion.

Pourtant, au fur et à mesure du récit, le spectateur comprend que chaque enregistrement est plus ou moins lié au même événement : l’apocalypse au sens biblique.

Jérémie Rénier lors du tournage (dont seule la voix a été gardée)

A une époque où les images prennent souvent le dessus, CALLS délivre une immense bouffée d’air frais au paysage télévisuel actuel. D’une originalité folle et brillamment construite, la mini-fiction est une expérience immersive terriblement angoissante aux dialogues percutants, souvent surprenante (elle invite parfois le spectateur à prendre des notes) et qui manie le suspense avec brio. Doté d’un design sonore ultra-travaillé signé Norman Cooper et Thibault Delage, la série nous absorbe dans son monde et laisse place à notre imagination.

C’est d'ailleurs sûrement ce qui fait la force de CALLS. Car si les références à Cloverfield, Le Projet Blair Witch, La Guerre des mondes ou L’Expérience interdite fusent dans nos esprits lors du visionnage, CALLS s’affranchit de toute identité visuelle. Seuls quelques halos de lumières discrets viennent se figer ou naviguer sur l’écran. Ainsi, chaque spectateur peut imaginer les lieux des situations et construire son propre film,

Une identité visuelle simple mais percutante (épisode 2 disponible ici)

Pour nous plonger encore plus dans son expérience, CALLS n’a d’ailleurs pas lésiné sur les moyens au niveau de son casting. Parmi les voix entendues au fil des épisodes, on retrouve une ribambelle de stars francophones : Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Charlotte Le Bon, Marina Foïs, Mathieu Kassovitz, Kyan Khojandi ou encore Sara Forestier.

Même si le final intrigant laisse une jolie porte ouverte, difficile de savoir si une deuxième saison est prévue pour le moment pour CALLS. En revanche, une chose est sûre : cette première salve de dix épisodes est à ne pas manquer.

L’intégralité de CALLS est disponible sur My Canal.

Charlotte le Bon pendant un enregistrement