The Society : pourquoi ce mélange de The 100, Under the Dome et Sa majesté des mouches est une bonne surprise Netflix

Alexandre Janowiak | 21 mai 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Alexandre Janowiak | 21 mai 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Avant un été chargé en gros retours sériels avec Stranger Things, Dark, La Casa de papel et très probablement Mindhunter, Netflix a balancé une nouvelle série teenage en ce mois de mai : The Society. Titillé par cet objet aux airs de The 100, Under the Dome voire Lost, les disparus, largement inspiré du roman Sa Majesté des mouches et possiblement aussi chaotique que Battle Royale, on s'est jeté dessus.

ATTENTION QUELQUES SPOILERS !

 

 

DE QUOI ÇA PARLE ?

The Society raconte l'histoire des lycéens de la petite ville de West Ham dans le Connecticut. Alors qu'une odeur étrange imprègne la ville, le gouvernement fédéral décide d'envoyer les adolescents dans une sorte de voyage scolaire-camping éloigné, jusqu'à ce que le problème soit réglé. Cependant, après un long trajet, les chauffeurs des bus conduisant les lycéens expliquent qu'ils sont obligés de faire demi-tour et de les redéposer à West Ham.

A leur retour, ils découvrent cependant que la ville est déserte et qu'il n'y a plus aucune connexion internet. Coupés du monde, les routes et sorties ferrées de la ville étant également bloquées par une forêt dense, ils vont devoir s'organiser pour survivre.

Créée par Christopher Keyser (The Last Tycoon) et réalisée en partie par Marc Webb (500 jours ensemble), la série The Society a donc un pitch prometteur ou en tout cas intrigant. Lorgnant assez largement du côté du célèbre roman de William Golding, Sa majesté des mouches, et de la SF survival à la The 100 et Under the Dome, il y avait de quoi être interloqué. Et à force d'un peu de volonté, la série nous donnera raison.

 

photoUn pitch de départ intrigant

 

DÉCOLLAGE RATÉ

Pourtant, dès ses premières minutes et son ignoble pilote, The Society semblait en passe de battre la médiocrité de l'adaptation sérielle du Under the Dome de Stephen King. Et si vous vous rappelez un tout petit peu de l'objet en question, c'est dire le défi à relever. Porté par des personnages extrêmement clichés, une présentation extrêmement banale, un rythme totalement absent, des acteurs aussi perdus que les personnages qu'ils doivent camper... le pilote est une abomination.

De ce premier épisode, il n'y a rien à retenir. La mise en scène est d'une platitude absolue (elle ne décollera d'ailleurs jamais tout au long de la saison) et la multitude d'arcs engagés par le récit annonce, a priori, un mauvais soap teenage faussement inspiré. Autant dire qu'après une bonne heure de lancement, on ne donnait pas cher de la peau de cette nouvelle série Netflix.

 

photoUne entrée en matière qui fait mal tellement c'est nul

 

Pourtant dès le deuxième épisode, la série dégage une atmopshère plus intrigante et plus intelligente. Dès le deuxième acte de ce nouvel épisode, la série prend son envol et offre de jolies perspectives. Dans cette société toute neuve et fraîche, encore à établir, construire et préserver, les points de vues varient et la ville est plongée dans un début d'anarchie prometteur.

L'occasion parfaite pour créer une tension bienvenue et une hostilité réelle à la The 100, où l'homme sera un loup pour l'homme. L'occasion également de poser les bases d'une société juste dans un monde inconnu.

 

photoUn bordel monstre qu'il va falloir régler

 

THE NEW SOCIETY

Avec un pitch de départ aussi mystérieux et fantastique, The Society aurait très bien pu se développer autour du mystère mis en place dans son pilote. Quelle grande et riche idée de voir que les scénaristes (majoritairement féminines) ne s'y attardent que très peu et y ont préféré des pistes autrement plus intéressantes et pertinentes. Ainsi, dès son épisode 3 et sa conclusion percutante et couillue, The Society se présente assurément comme une fiction politique et sociétale, miroir d'une Amérique malade qui n'arrive pas toujours à régler ses maux.

La grande force de la série de Christopher Keyser se trouve d'ailleurs ici. Plus que le secret autour de cette ville identique déserte, ce sont les rouages de la société et de ses fondations qui vont être au centre de l'intrigue. Comment s'organiser ? Comment rendre la société juste ? Comment mêler harmonieusement sécurité et liberté ?

 

photoComment se construire sans comprendre ce qui nous arrive ?

 

Par conséquent, tout au long de cette première saison, l'intrigue politique se construit (mise en place d'un roulement des tâches, d'une autorité locale avec les gardes...) et les premières grandes décisions sont prises (procès, jugement, élections). En mettant sur le devant de la scène, entre autres, la question du port d'armes après un événement dramatique, le show pose des questions seyantes et se dote de véritables atouts.

Evidemment, The Society tombe parfois dans la facilité et n'est pas exempt de défauts dans son traitement enfantin de nombreux sujets (les égalités hommes-femmes en particulier). Pour autant, cela n'empêchera pas la série de proposer des séquences très noires et psychologiquement dures pour cette jeune communauté : une condamnation mortelle, des abus de pouvoirs, des complots politiques... De quoi placer la série bien loin des séries teenages bisounours et gentillette.

 

Photo Jacques Colimon, Natasha Liu Bordizzo, Kathryn NewtonUne scène très dure psychologiquement

 

Au-delà de ça, la série s'attache aussi à faire vivre ses personnages sans leur donner de réponses sur leur condition puisque le comité mis en place pour éclaircir le mystère qui les entoure, émettra seulement des hypothèses dans ses premières conclusions. Un choix judicieux qui donne à The Society un faux-air de The Leftovers, sans le déluge des émotions certes, mais l'intention est là. Et ce, même si les ultimes minutes de la saison ré-ouvrent les portes du fantastiques et relanceront le sujet dans une éventuelle saison 2.

Une chose est sûre, après trois épisodes, la série trouve une vraie dynamique, un ton et une ambiance qui mêlent l'angoisse à l'ironie, la noirceur aux idylles de jeunesse... Il faut dire que la série bénéficie d'un joli parterre de jeunes comédiens et surtout comédiennes. Avec la parfaite Rachel Keller (LegionFargo) et l'excellente Kathryn Newton (Big Little Lies) en tête de liste, bien accompagnées par Kristine Froseth (La vérité sur l'affaire Harry Quebert), l'étonnant Toby Wallace, le touchant Sean Berdy et le très bon Jack Mulhern, dont le personnage, Grizz, est un des plus réussis.

 

photo, Kathryn Newton, Rachel KellerDeux actrices formidables qui ont une belle carrière devant elles

 

The Society démarre extrêmement mal et frôle la catastrophe. Heureusement, la série se pare d'une seconde peau rapidement et se ressaissit grâce à un scénario bien mené. Ainsi, la série de Netflix qui frôlait la débandade instaure une intrigue centrale (presque) passionnante avec ses enjeux politiques, sociaux et judiciaires.

Evidemment, ce n'est pas la série de l'année et la création de Christopher Keyser est pleine de défauts, mais en jouant parfaitement de quelques formules basiques de narrations (cliffhangers, twists), la série réussit à pointer du doigt quelques stries de l'Amérique actuelle tout en divertissant avec efficacité.

The Society est disponible en intégralité sur Netflix

 

Affiche officielle

 

Tout savoir sur The Society

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commentaires
Claire
31/05/2019 à 15:00

Critique assez singlante pour une série qui vient de sortir. Porté par des acteurs très jeune. Elle aborde la majorité des problèmes de la société américaine (en particulier). Elle intrigue et sait donner le change pour nous donner envie de continuer.

Zacko
24/05/2019 à 23:12

Personellement c'est l'aspect de construction d'une société qui m'a attirer pas vraiment trop les personnages. D'abord il y avait l'anarchie après une femme s'est présenter pour mettre de l'ordre et que tous le monde partage tous pour survivre #communisme. Vers la fin on a des elections ou un parti la fille qui s'est fait agressée #femministe et celui qui veut garder sa maison pour lui tous seul #conservateur. A la fin il y en a un qui veut carrément faire un putch.
On retrouve bien tous lds noeuds de notre soicété qui se reforme au fur et à mesure dans cette séries et c'est ça que j'aime.

Birdy
22/05/2019 à 12:12

C'est mieux que Dôme ( la série, hein, pas le livre, qui est un chef d'oeuvre), mais ça tourne à vide trop souvent. Les mêmes scène de discussion dans des chambres étudiantes, les mêmes dilemmes moraux/gestion/amour, et les personnages clés sont très peu attachants. On a presque plus d'affection pour le badguy franchement zarb parce qu'il nous tient au moins éveillé que pour les "gentils" qui font tout pour se mettre dans des situations rocambolesques avec le charisme d'une huitre.

Bref, c'est simplement sympa mais il y avait tellement matière à faire mieux...

Cerisier
21/05/2019 à 21:27

Pff c est nul cette série je préfère stranger things