Code Quantum : pourquoi c'est l'une des meilleures fins de série

Christophe Foltzer | 14 janvier 2022 - MAJ : 14/01/2022 17:29
Christophe Foltzer | 14 janvier 2022 - MAJ : 14/01/2022 17:29

Avant que le reboot Code Quantum arrive, reparlons de la fin de la série culte Code Quantum, qui a tant marqué les spectateurs à l'époque. 

Le 5 mai 1993, c'est le choc pour les sérivores américains : Code Quantum est finie, après 5 saisons et 96 épisodes. Créée par Donald P. Bellisario,  la série menée par Scott Bakula et Dean Stockwell s'achève et va laisser toute une génération de spectateurs sur le carreau, entre tristesse, perplexité et questionnement. Un épisode un peu spécial que nous avons décidé de traiter ici tout en proposant notre propre analyse.

Évidemment, il ne s'agit que d'une lecture personnelle et elle n'est en rien une vérité absolue, la beauté de cet épisode résidant dans toutes les interprétations qu'il suscite. Donc, si vous avez votre propre lecture de la conclusion, n'hésitez pas à la partager dans les commentaires de ce dossier pour que nous puissions tous en parler. La larme à l'oeil, cela va sans dire.

ATTENTION, SPOILERS !

 

 

LE BAR DU BOUT DU MONDE

Dans Le Grand Voyage (c’est le titre de l’épisode), le Dr Sam Beckett (Scott Bakula) se retrouve transmuté dans un bar étrange de Pennsylvanie, le 8 août 1953, sans aucune indication sur la mission qui l’attend. Même son arrivée semble défier les lois de la logique du Programme Quantum : Al, Ziggy et Gushy ne parviennent pas à le localiser, comme s’il avait tout simplement été effacé de l’Histoire.

Première surprise, et de taille : Sam voit son propre reflet, signe qu’il n’incarne personne d’autre que lui-même après des années passées à voyager de corps en corps. Le barman s’appelle Al et il l’interpelle immédiatement. Quelque chose ne va pas. Le clochard de la ville arrive, il s’appelle Gushy. Plus tard, Sam rencontre un mineur dont le surnom est Ziggy. Il y retrouve aussi plusieurs visages familiers, croisés dans ses aventures passées, mais personne ne se souvient de lui. Pire encore, ces personnes ont une toute nouvelle identité. L’autre découverte qui chamboule Sam est le moment de sa transmutation : le jour et l’heure exacts de sa propre naissance.

 

photo Code QuantumUn bar un brin étrange

 

Il y a aussi Stawpah, ancien mineur taciturne et difforme qui lui mène la vie dure. Tandis que Sam commence à se poser des questions sur la réalité de la situation qu’il est en train de vivre, le voilà qui doute de l’identité du barman, Al, qui semble en savoir beaucoup plus que ce qu’il laisse croire au premier abord.

Par de subtils questionnements, Al commence à le faire réfléchir sur sa mission, sa raison d’être et émet l’hypothèse que les transmutations ne sont pas dues au hasard. Si Sam théorise sur l’action d’un quelconque être divin, qui serait peut-être ce barman, Al préfère lui révéler que c’est peut-être lui-même qui décidait depuis le début des endroits où il voulait se rendre. Et qu’il ne tient qu’à lui de décider où il ira ensuite. Sam n’en peut plus, il veut rentrer chez lui.

Dans les locaux du Programme Quantum, Al (Dean Stockwell) et Gushy ont l’idée de chercher Sam à partir de son premier anniversaire, mais ne le trouvent pas. Avant que Gushy n’émette l’idée de commencer par le moment de sa naissance.

 

photo Episode FinalDes visages connus

 

Un drame survient dans la mine de charbon voisine et deux personnes sont prisonnières à des centaines de mètres sous terre. Poussé par Al le barman et par Stawpah, Sam entreprend de les sauver et y parvient. Les deux hommes reviennent sains et saufs. Dans le bar bondé, Sam confronte une nouvelle fois Al le barman en lui demandant de lui révéler ce qu’il sait et pourquoi il est là. Stawpah disparait sous les yeux de notre héros et personne ne semble se souvenir de lui, mis à part le barman.

Pour Sam, c’est une transmutation. Le vrai Al apparait et retrouve son ami dans tous ses états : il lui demande à quoi il ressemble quand il se transmute et parle de Stawpah. Le vrai Al lui apprend alors qu’un de ses ancêtres s’appelait Stawpah, qu’il était mineur et difforme, mais qu’il est mort dans les années 30, avant de prendre congé pour trouver un moyen de ramener son ami.

 

photo Episode FinalSam et "Al"

 

Sam n’en peut plus, il veut à tout prix rentrer chez lui mais ne sait pas comment faire. Al le barman lui dit alors que sa mission est terminée. Il a rendu des centaines de gens heureux et changé l’histoire. Mais il y a toujours une erreur, personnelle, qu’il ne se pardonne pas : ne pas avoir dit à Beth, la femme d’Al, de l’attendre lorsqu’il en avait l’occasion (durant l’épisode 22 de la saison 2). Al le barman lui souhaite alors un bon voyage et Sam se transmute. Il arrive face à Beth, en avril 1969, où il lui avoue qu’Al n’est pas mort au Vietnam et qu’il va bientôt revenir. Il commence ensuite à lui raconter le Programme Quantum.

L’épisode se termine sur deux cartons : Beth et Al se sont retrouvés, ont eu 4 enfants et s’apprêtent à fêter leur 39e anniversaire de mariage. Quant à Sam Beckett, il n’est jamais rentré chez lui.

 

photo Episode FinalRéparer la vie d'Al

 

CLAP DE FIN

La fin de Code Quantum fut particulièrement abrupte et précipitée, surtout après cinq saisons d’une telle qualité. À y regarder de près, la conclusion, terriblement pessimiste, parait bien artificielle et en a énervé plus d’un au moment de sa diffusion, et même encore aujourd’hui.

Pourtant, elle n’avait pas été planifiée ainsi à l’origine. En effet, c’est durant la production de l’épisode que Donald P. Bellisario, créateur et showrunner de la série, a appris que Code Quantum n’allait pas être renouvelée par la chaine NBC. Aussi, c’est en toute précipitation, en plein montage, qu’il décida de cette fin brutale, résumée en deux cartons et une photo d’Al et Sam côte à côte dans le fameux bar. De quoi frustrer ses fans les plus fidèles et donner une piètre conclusion à ce qui est encore considéré aujourd’hui comme l’une des meilleures séries télévisées de tous les temps.

 

photo Episode FinalLa dernière image de la série

 

Depuis 25 ans, les questions que soulève cet épisode sont restées sans réponse. Où Sam a-t-il passé le reste de son existence ? Si Beth et Al se retrouvent, est-ce que le Programme Quantum existe en 1999, et Sam tente-t-il son expérience qui le piègera dans le temps ? Qui est ce barman ? Sam contrôle-t-il vraiment ses transmutations, sans l’aide d’une quelconque technologie ? Est-il devenu un ange ? A-t-il rencontré Dieu ? Comme dans les plus grands récits de science-fiction, chacun ira de son interprétation et c’est pourquoi nous allons maintenant proposer la nôtre.

Parce que, à notre sens, la conclusion de Code Quantum, aussi précipitée soit-elle, n’a rien de fantaisiste ou de révoltant et, surtout, elle ne contredit en rien tout ce que Sam a vécu précédemment. Bien au contraire même, serait-on tenté d’ajouter.

 

photo Code QuantumSam, enfin face à lui-même

 

IMAGE MIROIR

Le titre original du dernier épisode est Mirror Image, que l’on pourrait traduire par « image miroir » ou « reflet ». Et c’est un élément très important dans la compréhension de l’épisode puisque le miroir est une donnée capitale dans Code Quantum : c’est par ce moyen que Sam découvre toujours quelle personne il incarne avant de lancer son célèbre « Oh bravo ! »

Pourtant, on peut envisager ce titre sous un autre aspect, qui nous renverrait au tout premier épisode de la série. En effet, lorsque Sam se transmute pour la première fois, il perd tous ses souvenirs, au point qu’il ne se rappelle même pas d’Al ou du Programme Quantum. Il va passer l’épisode entier à essayer de comprendre qui il est et quelle est sa mission. Exactement comme dans le dernier épisode.

 

photo Code Quantum"Al" en sait plus qu'il n'en dit

 

Autre élément notable : les deux épisodes possèdent un acteur en commun, Bruce McGill. Dans le pilote, il est « Toc Toc » Ernie, le Dr Ernst, inventeur de l’avion X2 que Sam doit amener jusqu’à Mach 3. Un inventeur, là aussi, miroir de Sam Beckett (aux commandes de sa propre expérience) et qui décide d’un questionnaire psychologique pour palier aux trous de mémoire de ses sujets.

Par effet miroir, Bruce McGill interprète Al le barman dans Le Grand Voyage et, là aussi, il sert de révélateur à Sam puisque c’est lui qui l’encourage à réfléchir sur sa vie, ses choix, son destin. Il l’aide à se rappeler qui il est et ce qu’il veut. Et on peut raisonnablement penser que la réutilisation d’un même comédien au début et à la fin de la série n’est pas due qu’au hasard des disponibilités de chacun et du casting. Chose étrange, de tous les comédiens issus des épisodes antérieurs, Bruce McGill est le seul dont le visage ne dit rien à Sam.

Un autre élément fonctionne par réflexion entre les deux épisodes : le décideur des transmutations. Dans l’épisode pilote, lorsque Sam tente son expérience, quelque chose se passe mal, quelque chose qui dépasse les compétences du Programme. Selon l’ordinateur Ziggy, les probabilités sont fortes que ce soit Dieu qui ait pris les commandes de l’expérience - une théorie qui reste en suspens durant toute la série.

Pourtant, dans Le Grand Voyage, Sam pose enfin directement la question à Al le barman : Est-il Dieu ? Est-ce lui qui décide de ses aventures ? Grand éclat de rire d’Al le barman. Dieu est un concept qui englobe beaucoup de choses et non, ce n’est probablement pas lui qui dirige l’expérience, mais Sam lui-même.

 

photo Code QuantumRetour au point zéro

 

Enfin, si l’on reste dans une logique de surface, le pilote et le dernier épisode peuvent être considérés comme l’Alpha et l’Oméga de la série, entretenant des liens intimes comme on vient de le voir. En anglais, le pilote s'intitule Genesis. Le dernier épisode s’appelant Mirror Image, on pourrait donc penser qu’il est la réflexion du premier épisode ; donc, lui aussi une genèse.

Et c’est plus ou moins ce qui se produit au terme de l’aventure puisque Sam accède à un nouveau statut, remet les pendules à l’heure (il change la vie d’Al) et connait une révélation (il est seul maitre de ses bonds dans le temps, donc seul maitre de son destin). Pourtant, on aurait tort de se limiter à cette seule lecture empreinte d’un sous-texte religieux parce que cet épisode a encore beaucoup de choses à nous révéler, notamment dans le parcours intime de Sam Beckett.

 

photo Code QuantumStawpah part dans un éclair après avoir montré le chemin

 

CREUSER AU PLUS PROFOND DE LA TERRE

Que les plus pragmatiques nous pardonnent par avance, nous allons à présent entrer dans le domaine de l’interprétation symbolique, ce qui, évidemment, n’engage que nous. Certains ne seront pas d’accord avec la théorie avancée et c’est tout à fait normal. Mais tâchons tous de garder l'esprit ouvert pendant les quelques paragraphes qui vont suivre.

Si l’on prend l’épisode avec un peu de recul, que voit-on ? Sam, perdu dans le temps, en bout de course, qui se retrouve face à lui-même dans un endroit qu’il ne connait pas, au moment même de sa naissance. Il revient donc au point zéro de la fameuse « théorie de la ficelle » chère à la série (la vie est comme une ficelle qui a un début et une fin et Sam ne peut pas voyager au-delà des limites de la ficelle, à une exception près, justifiée par une astuce scénaristique à base d’ADN concordant avec l’un de ses ancêtres).

Il se retrouve donc symboliquement au point de départ et disparait des radars de Ziggy et d’Al. Quelque chose l’a transmuté à son insu, dans un endroit qui n’est pas forcément réel, ne serait-ce que parce qu’il convoque beaucoup de points communs propres au parcours de Sam à travers les 5 saisons (les visages familiers, les surnoms de ses collègues, la présence de Stawpah). Comme si Sam était prisonnier d’une antichambre de quelque chose ou de quelque part, un endroit propice à la réflexion sur soi, au bilan et à la prise de décision.

 

Photo Code QuantumUn dossier décidément bien prise de tête

 

C’est là que le contexte même de l’épisode prend toute son importance. L’action se déroule aux abords d’une mine de charbon et nous suivrons en parallèle le questionnement de Sam et les déboires des mineurs, chaque élément semblant connecté à l’autre.

L’idée de la mine est capitale en ce sens qu’elle résonne avec le conflit intérieur de Sam à ce moment de son parcours mais, pour le comprendre, il faut aller sur le plan symbolique : qu’est-ce qu’une mine ? Un trou creusé qui permet symboliquement d’accéder au centre de la Terre pour y trouver un minerai précieux (ou non, en tout cas utile) que l’on remonte ensuite à la surface. Du charbon en l’occurrence.

Dans la pratique alchimique, on peut assimiler le charbon à la materia prima, composant essentiel du Grand Œuvre, dont la première étape s’intitule l’œuvre au Noir. L’Alchimie, et donc le Grand Œuvre, est un art ancestral que l’on retrouve dans beaucoup d’œuvres culturelles (Fullmetal Alchemist en tête) et qui a pour principe de trouver la pierre philosophale, de transformer le plomb en or.

 

Photo Fullmetal AlchemistUne autre série à voir et à revoir

 

LE GRAND ŒUVRE DE SAM BECKETT

Une discipline à ne prendre évidemment que sur un plan métaphorique (encore que certains y appliquent des méthodes opératiques) qui constituerait avant tout un principe régissant l’évolution humaine dans une certaine idée d’élévation : on part de la terre, de l’organique, pour s’élever vers quelque chose de plus spirituel, transcendantal, en dehors de tout dogme religieux. L’alchimie est composée de trois grands passages, appelés Œuvres : l’œuvre au noir, l’œuvre au blanc et l’œuvre au rouge.

Si l’on dresse un parallèle entre le questionnement de Sam et la mine, que voyons-nous ? Un homme qui cherche les réponses à sa vie, tente de déterminer son destin et de savoir qui il est et pourquoi il fait tout ça. Il opère, sous l’influence d’Al le barman, une profonde introspection qui résonne avec le décor de la mine, cet endroit où l’on s’enfonce dans les ténèbres pour remonter quelque chose à la surface, et s’en servir comme un carburant (puisque l’on parle ici de charbon). L’analogie est évidente et la métaphore, implacable.

 

photo AlchimieL'Alchimie, un art très hermétique

 

Sam est lié au puits de mine dans sa démarche introspective et sa descente est semée d’embûches. Il doit contourner les barrières morales pour sauver les gens prisonniers en dessous (les forces de sécurité, les institutions). Traduction : pour trouver sa vérité, il doit se dépouiller de ses concepts moraux, de ses croyances (Al le barman, plus tôt, les met à mal en réfutant l’idée qu’il est Dieu et en plaçant Sam au centre de son propre destin).

Si ce n’est pas lui, en personne, qui descend au fond de la mine pour sauver les hommes piégés, c’est grâce à lui que cela se produit. Par un petit raccourci bien pratique, on peut donc dire qu’il va "au charbon". D’ailleurs, le fait qu’il ne fasse pas cette action lui-même est capital puisqu’il n’a pas d’autre mission que celle de découvrir sa propre vérité. Et on ne peut trouver sa propre vérité qu'en acceptant de se regarder en face, dans son reflet par exemple, dépouillé de tous ses masques (les empreints d'identité) et au prix d'une douloureuse introspection (Sam a l'impression de devenir fou au fil de l'épisode mais, guidé par Al le barman et Stawpah, il accède à sa vérité et l'accepte).

Pourtant, la remontée des hommes coïncide avec la prise de conscience de Sam quant à la mission qu’il doit encore accomplir : il a trouvé sa réponse. Si l’on reste sur la symbolique alchimique, le charbon est étonnant tant il fait sens : il représente le feu caché, la force matérielle ou spirituelle qui chauffe sans faire de flammes ; le charbon ardent symbolisant quant à lui le contrôle que l’on a sur notre vie. Une métaphore très à propos dans le cadre de cet épisode.

 

Photo Code QuantumL'étincelle qui provoque la transmutation ?

 

ÉTINCELLE DE VIE

Dans l’incontournable Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, le charbon éclaire sans flamme et sans explosion. Noir et froid, il ne représente que des virtualités mais il a besoin d’une étincelle, d’un contact avec le feu, pour révéler sa vraie nature. C’est alors qu’il réalise sa transmutation alchimique du noir au rouge. Lorsque les mineurs sont remontés, Sam est encore tiraillé par ses potentialités. Il comprend peu à peu qu'il maitrise ses voyages mais il n'a pas encore décidé ce qu'il va ou doit en faire.

Comment s’appellent les voyages de Sam dans la série ? Des transmutations. En alchimie, la transmutation est le passage d’un état à un autre, ce qui correspond bien à la définition même de Code Quantum. Et comment se traduit visuellement la transmutation de Sam ? Dans les éclairs, la lumière. Bref, à l’aide d’une étincelle.

Ceci dit, la transmutation symbolique de Sam n’est pas encore accomplie. Suite au sauvetage de la mine, à sa vision de la transmutation de Stawpah qui lui révèle de quelle manière il traverse lui-même le temps, Sam est encore alourdi par quelque chose : l’erreur qu’il doit réparer vis-à-vis de son ami Al. À partir du moment où il a cette révélation, la transmutation s’opère. L’étincelle enflamme son charbon symbolique et le transporte en 1969, chez Beth où il allège enfin sa conscience.

 

photo Grand OeuvreLes trois phases du Grand Oeuvre

 

Le principe de la transmutation alchimique relève d’une quête initiatique de pureté. Dégager le subtil de l’épais de ce qui constitue un être humain, enlever tout ce qui nous alourdit pour atteindre une étape supérieure de notre développement. On pourrait donc dire que Sam, en révélant à Beth qu’Al est toujours vivant, se libère du dernier poids qui empêchait son évolution/élévation ; et si, effectivement, il ne rentrera jamais chez lui, on peut à présent le comprendre d’une tout autre manière, moins triste qu’au départ.

Sam ne peut pas rentrer chez lui parce qu’il n’est plus le même, il a dépassé une étape de son évolution, il a transmuté en autre chose qui l’affranchit des règles du temps et de l’espace puisqu’il est à présent maitre de son destin et de ses voyages. Loin d’être une mauvaise nouvelle, cela signifierait plutôt qu’il s’est accompli et s’est élevé. Un peu à la manière du héros de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Bref, Sam n’est plus vraiment Sam, ou alors l’est-il plus que jamais ? En tout cas, il n’a plus de chez lui à proprement parler.

Après 5 saisons passées à porter différents masques et emprunter diverses identités, Sam s'est enfin retrouvé face à lui-même pour découvrir sa propre vérité. Il comprend enfin sa place, son rôle et ce qui pourrait sembler être un sacrifice (en allant voir Beth) ne pourrait être en réalité que la dernière étape d'une longue quête de transformation de lui-même, visant à devenir enfin la personne qu'il a toujours été au fond de lui, sans vraiment le savoir.

 

photo Code QuantumÇa se trouve, c'est n'importe quoi ce qu'on raconte...

 

UNE FIN ALTERNATIVE ?

Pourtant, cette lecture symbolique et personnelle pourrait être mise à mal par une découverte récente. La Youtubeuse Allison Pregler, dans son émission Movie Nights, a révélé il y a un peu plus d’un an, avoir trouvé par hasard des clichés d’une fin alternative à Code Quantum.

 

 

Une simple scène qui montre Al et Beth aujourd’hui, toujours ensemble, dans leur maison. Ils parlent de Sam et du programme Quantum. Al promet à sa femme qu’il fera tout pour retrouver Sam. Rien de plus, rien de moins. La scène a semble-t-il été tournée vu les images (que vous pouvez retrouver en intégralité ici) mais pas incorporée au montage final. On ne peut donc pas la considérer comme canon.

Quoi qu'il en soit, même si on l'incorpore à la chronologie officielle de la série, elle ne change pas le sens de la conclusion mais propose au contraire une ouverture des plus intéressantes. Ce serait à présent au tour d'Al de s'embarquer dans sa propre aventure pour retrouver son ami disparu. Un voyage qui pourrait, lui aussi, l'amener vers des horizons qu'il ne soupçonne même pas. Mais nous ne le saurons jamais. Et ce n'est peut-être pas plus mal, ça rajoute une petite dose de poésie mélancolique supplémentaire typique de la série.

 

photo Fin Alternative

 

Code Quantum est une série fantastique, riche d'humanité et qui repousse constamment les limites de son medium pour nous permettre d'aborder les grands concepts de la vie. Une série qui appelle à la découverte de soi, à la réflexion, au travail sur soi-même. Si l'identification du spectateur à Sam est totale, c'est peut-être là le tour de force magistral de Donald P. Bellisario : nous permettre, nous aussi, et sans forcément nous en rendre compte, d'accomplir notre Grand Oeuvre, en suivant Sam dans ses différentes aventures.

Mais, encore une fois, ce n'est qu'une interprétation possible parmi tant d'autres. Pour nous, la fin de Code Quantum est parfaite. Maintenant, c'est à votre tour, dans les commentaires.

Retrouvez notre article consacré à un épisode culte parmi d'autres de la série : l'hommage à Stephen King.

Article publié une premier fois l'année dernière pour les abonnés.

 

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commentaires
Bc
07/12/2023 à 04:07

Je voudrais juste ajouter à mes dires que il aurait plus agréable qu'il puisse trouver le moyen de vraiment revenir à son laboratoire d'où il était partie.

Bc
07/12/2023 à 04:01

Je suis de toute évidence le seul à ne pas avoir aimé cette fin qui bien que al ait une belle fin grâce à Sam, Sam lui reste sans vrai fin agréable genre un happy end pour bien conclure.

GuNNyyy
22/11/2023 à 04:51

J'ai adoré cette série, mais n'avait pas vu la fin jusqu'à aujourd'hui (après avoir vu le reboot).
Il y'a un élément qui n'a pas été mentionné. Après la transmutation/saut de Stawpah, le barman dit que ça ne serait pas la première fois que les morts aident les vivants.
Le seul fardeau que portait Sam à ce moment là était de ne pas avoir essayé de sauver le mariage d'Al. Une fois fait, il pouvait s'en aller le cœur léger.

D'un autre côté, il est dit que si il voulait rentrer chez lui, il le pouvait, et que malgré l'envie qu'il montre de retourner à son époque, inconsciemment, c'est lui-même qui s'en empêche. Avoir pris conscience qu'il a sauvé plus de vie qu'il ne le pensait lui aurait donné envie de poursuivre son voyage ? Pourquoi pas.

Au final, on peut choisir la fin nous-mêmes. Peut-être que le reboot fera quelque chose à ce sujet

Taïalo
02/08/2022 à 15:42

Déjà merci beaucoup pour ramener un peu de cette magnifique série dans le présent! (Héhé).

Je partage un morceau de l’analyse. Une version light.
Voilà ma lecture:
Oui, ce bar est une espèce de salle de repos des « jump » de Sam.
Un endroit qui n’est pas sur cette corde et en quelque sorte le choix entre replonger ou ne pas le faire.

Une sorte de salle d’attente.

L’occasion de réfléchir à la finalité du programme Quantum et à sa réalité. Les échanges à cœur ouvert entre Sam et son miroir dans ce bar (même s’il y a des autres personnes présente)… je trouve… le font réaliser que en fait il faut exactement ce qu’il voulait.Il a réussi.

Rentrer chez lui était… un réflexe. Une envie de maîtrise. Une obligation morale, sociale, apprise.

En se libérant de tous les codes.. Sam a son libre arbitre. Le choix.
Rentrer chez lui comme continuer à aider les gens (et ses amis)…

Il a évolué. Grandit. Changer.
Son but dans la vie était de rentrer chez lui… jusqu’à ce break, cette pause, ce choix…

Où il accepte que son but est devenu celui d’être ce mec qui voyage dans le temps.

Il passera peut-être de temps en temps boire un coup avec Al. Maintenant qu’il connaît l’adresse….. Oh boy

Julien
12/05/2022 à 18:20

Heureusement que les gens ne savent pas comment sont inventés les scénarios des séries à rallonge.... Parce que ce faire des nœuds au cerveau alors que tout cela ne tient que sur la créativité de quelques personnes, il faudrait pas non 0lus tomber de sa chaise. Un peu comme si on disait que Dieu n'existait pas.

Nathan.angelus
15/01/2022 à 09:18

Belle analyse ! Mais l'un des arguments repose sur une erreur... Le terme de transmutation n'existe pas en VO, c'est juste une foirade de la VF qui pour raison X ou Y n'a pas voulu traduire "leap" par "saut"... C'est pourtant le titre de la série, Quantum Leap...

Même si la symbolique de l'alchimie n'est pas entièrement déconnante, il me semble qu'il vaut mieux rester autour de ce qu'évoque le titre : "a leap of faith". Cela colle bien mieux d'ailleurs à l'idée selon laquelle Sam a fait un parcours initiatique de 96 episodes le conduisant a prendre le contrôle de son destin dans le dernier...

Flo
14/01/2022 à 15:53

Pour la réutilisation d’un même comédien, la série a déjà pu le faire quelque fois, sans que Sam ne s'en rende compte (au contraire des spectateurs). Sûrement que le fait de subir une expérience vous transformant en esprit errant ou réincarné passe par divers moyens.
Pour lui, c'était le projet Quantum. Avec aussi bien une part aléatoire (ou orientée par une intelligence extérieure) que par le propre subconscient de Sam.
Et oui, on pleure à la fin (avec lui)... Quand les adieux deviennent définitifs.
C'était une série très personnelle pour Donald Bellisario, vues les époques explorées.

Ethan
14/01/2022 à 10:38

Les séries du soir de M6.
Ce que j'aimais avec ces séries c'est que ça restait proche de la réalité tout en étant Science fiction
On peut noter également Highlander et Sliders

Issam
01/01/2022 à 20:27

Très belle analyse
Je regardais cette série au collège à un moment particuler de ma vie.
J'ai adoré ne pas comprendre ce final qui m'a toujours laissé songeur.

Ce qui m'a fait aimer ce final incroyable, c'est ce sacrifice au nom de son Amitié pour Al.
Al qui s'est sacrifié pour son ami pour être toujours au prêt de lui, l'aider dans ses missions tel un jiminy cricket pour l'aider à faire sa transmutation suivante, comme pour lui permettre d'avancer, d'évoluer, de progresser d'être une meilleure version de lui ce qu'il devient finalement à la fin de la série.
Dans ce final, Al ne sait pas où il est car il n'a pas plus besoin de lui,
Sam s'est enfin trouvé.
Al a sauvé son ami.
C'est autour de Sam de le sauver en sauvant son Amour.

Fifi
12/11/2021 à 18:58

Je suis d’accord mais on pourrait pense que Sam ne rentre pas pour combattre les autre voyageur comme lui mais qu’il le font pour détruire et retrouver celle qu’il a sauvé durant une transmutation

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