The Boys, Years and Years, Chernobyl... les meilleures séries de 2019 jusque là

La rédaction partage son classement des meilleures séries de 2019, sur les sept premiers mois.

Non, 2019 n'est pas encore terminée, loin de là. Oui, Ecran Large a déjà l'envie (et le temps) de dresser un top et un flop des séries de l'année, et profiter de l'été pour un bilan à mi-parcours.

Christophe, Prescilia, Simon, Geoffrey, Deborah et Alexandre ont donc survécu à une discussion collective intense, pour arriver à un classement démocratique des cinq meilleures séries de l'année, sorties entre janvier et juillet.

Faut-il encore le rappeler, il s'agit là des classements très subjectifs de nos rédacteurs. Ils sont parfois assez éloignés du classement des meilleures séries 2019 selon le public ou de celui de l'ensemble de la presse. N'hésitez pas à nous partager les vôtres !

De la joie, de la bonne soirée série

CHERNOBYL

C'était l'une des séries incontournables de ce début d'année, portée par une critique dithyrambique. Et ça n'a pas été une déception tant la création de Craig Mazin a été un uppercut à tous les niveaux. Revenant en cinq épisodes sur la catastrophe nucléaire avec un regard parfois clinique, la minisérie déroule le drame pour en saisir les répercussions terrifiantes, à toutes les échelles - de la plus intime aux instances politiques, et l'impact sur le monde.

Une fois accepté que tout ce beau monde parle anglais, Chernobyl devient une enquête haletante, un cauchemar puissant, écrit et mis en scène avec une réelle intelligence. Pas ou peu de sentimentalisme, mais des faits qui s'enchaînent (avec quelques libertés logiques et assumées pour la plupart), sont révélés et déterrés au gré des sacrifices, des erreurs, des paniques, des négociations absurdes. Que ce désastre ait failli être pire encore rend cette plongée dans l'Histoire glaçante, quand la réalisation de Johan Renck souligne des moments d'intensité folle face à l'impensable - que ce soit de la poussière faussement innocente à une descente dans les entrailles humides de la centrale, en passant par des chiens abattus.

Le casting parfait (Jared Harris, Emily Watson, Stellan Skarsgård, ou encore Jessie Buckley) termine de faire de Chernobyl une belle réussite.

Notre critique complète, c'est par ici.

L'un des moments les plus tendus et glaçants de la série

YEARS AND YEARS 

Voilà déjà quelques saisons que Black Mirror a perdu sa puissance dénonciatrice d'antan et croule sous les scénarios aussi profonds qu'une douche à l'italienne (suffit de jeter un oeil à la saison 4 pour vite s'en rendre compte). De facto, la série Years and Years de Russell T. Davies a donné un sacré coup dans la fourmilière dans cette première moitié d'année 2019 avec son scénario surpuissant.

On dit souvent que l'avenir se joue maintenant, et dans Years and Years l'avenir s'est déjà joué, surtout si le peuple se laisse faire et ne se porte pas en défenseur d'une certaine liberté. C'est ce qui est le plus frappant dans cette série BBC où le quotidien d'une famille ordinaire du Royaume-Uni va subir les changements provoqués par l'arrivée au pouvoir d'extrémistes, des crises économiques, des crises migratoires, des crises écologiques... La grande Histoire concerne tout un chacun, et Years and Years nous le balance en plein visage sans prendre de gants.

La série alarme, inquiète et donne alors le vertige quand les années défilent et les déboires se multiplient. Ainsi, c'est une sorte de fresque dystopique (aux portes du réel) qu'offre Russell T. Davies avec son récit troublant, malin, captivant et bouleversant qui ausculte admirablement une société malade : la nôtre.

Notre critique complète de la série, c'est ici.

Emma Thompson incroyable

THE BOYS

À l'heure où les super-héros envahissent le grand écran quatre fois par an minimum avec les films du MCU, du DCEU, des X-Men et ceux de Sony comme Venom et qu'ils ont connu aussi une recrudescence sur le petit écran (d'abord avec les héros DC de The CW, puis sur Netflix avec les Defenders, puis sur FX avec Legion, puis Umbrella Academy sur Netflix, puis Doom Patrol ou Krypton ou Swamp Thing ou Titans ou etc.), la saturation était proche.

Heureusement, grâce à Amazon, le genre a su prendre une tournure nouvelle et reprend vraiment du poil de la bête grâce à The Boys. Ici, point de super-héros super gentil, prêt à se sacrifier pour changer la phase du monde. Au contraire, la série adaptée des comics éponymes de Garth Ennis plonge le spectateur dans un monde où les super-héros sont devenus une industrie à part entière.

Beaucoup plus réaliste et torturée que n'importe quelle création super-héroïque actuelle, The Boys offre ainsi une vision très différente de ces surhommes et surfemmes dont les vices sont dévoilés aux spectateurs uniquement (le monde de la série restant naïfs des frasques et outrances des Seven). Le moyen de parler de sujets évocateurs et de bousculer les codes en offrant au public un spectacle transgressif, gore et d'une noirceur hilarante loin des productions de plus en plus aseptisées du genre.

Notre critique de cette première saison décapante, c'est par ici.

Des sourires factices pour alimenter le business

VEEP SAISON 7

Entamée comme un pastiche délirant de la vie politique américaine, la décomposition anarchique de cette dernière a transformé en creux la meilleure série comique de HBO. Malgré ses saillies absurdes, d'une grossièreté vertigineuse, le show s'est progressivement transformé en décalque bouffon d'une administration qui paraît chaque jour naviguer un peu plus à vue. Heureusement, Veep ne s'est jamais transformé en leçon sentencieuse ou moraliste, et prouve avec sa dernière saison la robustesse de son écriture.

Le scénario parvient à pousser ses protagonistes plus loin que jamais, bénéficiant d'années de pitreries à leur bâtir de véritable background. Superbement interprétés par une tripotée d'artistes qui livrent tout simplement leurs meilleures prestations à ce jour. En effet, Julia Louis-Dreyfus, Kevin Dunn et Gary Cole sont méconnaissables de précision comique, et tout le reste du casting bénéficie de textes parfaitement sidérants, parmi les mieux écrits de la télé américaine, riches de métaphores aussi savoureuses qu'explosives. Aussi allumé que The Office et aussi cruel que The Shield, l'épilogue est un grand moment de fiction acide.

Notre critique de cette ultime et géniale saison, c'est par là.

L'une des meilleures séries politiques de l'histoire assurément

LOVE, DEATH & ROBOTS 

Sortie en 2019 et produite par Tim Miller et David Fincher, Love, Death & Robots a été une petite perle d’animation tombée sur nos écrans Netflix que personne n’avait vu venir. La très courte série animée se positionne sur un principe simple, mais drôlement efficace : l’anthologie. Plusieurs courts-métrages, différentes histoires réalisées par différents cinéastes qui se succèdent autour d’un seul et même thème, la science-fiction.

À chacun son univers, à chacun son style. Jonglant entre réalisme, dessin crayonné, animation 3D, stop-motion, motion-capture et prise de vue réelle, Love, Death & Robots est un peu à l’image d’une boutique de bonbons sucrés et acidulés. Certaines pétillent en bouche et se révèlent être des petites merveilles d’animations, tandis que d’autres perdront un peu plus en saveur et laisseront un arrière-goût d’amertume. Certains aficionados de SF se plairont à dévorer l’intégralité des épisodes, alors que quelques-uns préfèreront tout abandonner. Alors que quelques épisodes arriveront à nous transporter d’émotions, d’autres se contenteront de parodier grassement du Mad Max, Pacific Rim ou Gravity.

Le fait est, qu’on aime ou non, qu'il faut avouer qu’on en prend plein la vue à chaque fois. De l’esthétique particulière d’un épisode comme celui de Zima Blue, ou de CGI saisissantes, vous trouverez forcément un récit dans Love, Death & Robots qui ne vous laissera pas insignifiant. D'ailleurs, elle est bien renouvelée pour une saison 2, si ce n'est pas la preuve phare de son succès, qu'est-ce que ça peut être d'autre ?

Retrouvez notre critique pas très sympa ici 

Une vision de l'Histoire étrange

Elles ont failli y être : Euphoria, Doom Patrol, Dark saison 2, The Act, Barry saison 2, Future Man saison 2, L'Attaque des Titans (Shingeki no Kyojin) saison 3 partie 2, Poupée russe...