Critique : I feel good !

Thomas Messias | 21 décembre 2008
Thomas Messias | 21 décembre 2008

Certains jouent au Scrabble et au bridge, ou participent à des ateliers couture. Pas eux : bien qu'ayant 80 ans en moyenne, les membres de Young@heart préfèrent apprendre et répéter des chansons un peu plus fraîches qu'eux, des Clash à Coldplay en passant par Sonic Youth. Un projet qui peut sembler ridicule, mais tient sacrément bien la route : ces petits vieux sont de véritables rock stars, et nous offrent une leçon de vie pour le moins salvatrice.

 

Bien que I feel good ! soit  un documentaire, on y retrouve tous les éléments qui firent le succès de films comme The full monty ou Les virtuoses. Cela commence par les premiers pas difficiles d'un projet qui n'en est pourtant pas à ses débuts : il faut voir les membres du groupe, tous aussi attachants les uns que les autres, découvrir avec effroi les chansons que le leader Bob Cilman (un monument de patience) compte leur faire interpréter. Mais les choses se font peu à peu, les répétitions s'enchaînent, et on assiste à la construction d'un vrai show, pas d'un simulacre de concert pour faire croire à ces personnes âgées qu'elles existent encore. Cette première partie est extrêmement drôle, un poil moqueuse mais pas trop, mais en tout cas délectable.

 

Comme dans les succès britanniques cités plus haut, I feel good ! se fera ensuite de plus en plus émouvant, même si le rire demeure présent. Il faut voir le groupe livrer une prestation détonnante pour un public de taulards complètement bouleversés. Il faut aussi endurer la menace de la mort qui rode : les problèmes de santé se multipliant, il est à craindre que certains chanteurs ne survivent pas jusqu'à la grande représentation prévue quelques semaines plus tard. D'où un suspense émouvant mais pas putassier, Walker traitant le sujet avec délicatesse et distance.

 

Viendra l'heure du concert  du concert final, d'autant plus magique que l'on s'est attaché pendant une centaine de minutes à ces forces de la nature. Difficile d'oublier Fred Knittle, qui parvient à faire oublier ses difficultés respiratoires lorsqu'il se met à chanter façon Johnny Cash. Ou Joe Benoit, qui mémorise n'importe quelle chanson en un clin d'oeil et rend un époustouflant hommage aux Talking Heads. Pas plus que les autres membres de Young@heart, qui nous offrent une leçon de vie de tous les instants et un film simplement vital.

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