Critique : A world not ours

Perrine Quennesson | 4 décembre 2013
Perrine Quennesson | 4 décembre 2013

Un documentaire sur un camp de réfugiés palestiniens se doit-il d'être misérabiliste et triste ? Pas vraiment semble répondre Madhi Fleifel avec son film. En mêlant les images amateurs récoltées sur plus de 25 ans par son père et lui-même et les images d'archives, le réalisateur tend à raconter, par de nombreuses saynètes, la vie à Ain-el-Helweh, un territoire d'à peine 1 km carré situé au sud-Liban. Un endroit que petit, le jeune garçon émigré à Dubaï avec ses parents puis au Danemark voyait comme un terrain de jeu. Et il avait raison car ici comme ailleurs on croise des gamins malicieux, des vieillards acariâtres, la vie en somme. Et elle est là la beauté de A World Not Ours : savoir capter le vivant, l'humour du quotidien. Car de la drôlerie, le film n'en manque pas en suivant les pérégrinations de cette famille sur trois générations mais aussi de deux de ses amis.

Mais à cette bonne humeur apparente, se cache, en sous-texte, une vraie détresse. Ces personnes, comme cloisonnées, inaptes à pouvoir agir, ont perdu une certaine volonté de se battre et finissent par s'en prendre à eux-mêmes comme étranglé par un sursaut de violence qu'ils ne sauraient plus vers où diriger. Et c'est là que le film regagne une dimension politique sans jamais tomber dans de grands discours et ni dans les grandes phrases rabâchées par tant d'autres. Une position politique à hauteur d'homme, au point de vue personnel accentué par la caméra-je. Et surtout un grand besoin d'évasion.  

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