Firestarter, Compétition Officielle... les nouveautés cinéma du 1er juin

La Rédaction | 1 juin 2022 - MAJ : 01/06/2022 10:38
La Rédaction | 1 juin 2022 - MAJ : 01/06/2022 10:38

Firestarter, Compétition Officielle, Chantons sous la pluie... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 1er juin 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec Penelope Cruz et Antonio Banderas qui se moquent d'Hollywood, une énième adaptation de Stephen King, la perte de l'innocence sur grand écran et un chef-d'oeuvre qui chante sous la pluie. 

 

Firestarter : photo, Ryan Kiera ArmstrongLe coup de gueule de la semaine

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

COMPÉTITION OFFICIELLE

Durée : 1h54

 

 

De quoi ça parle : Un milliardaire décide de faire un film pour laisser une empreinte dans l'Histoire. Il engage alors les meilleurs : la célèbre cinéaste Lola Cuevas, la star hollywoodienne Félix Rivero et le comédien de théâtre radical Iván Torres. Mais très vite, leur ego va prendre le dessus sur le bon déroulé du tournage.

Pourquoi il faut le voir : Parce que Compétition Officielle s'amuse à explorer le monde du cinéma dans une mise en abyme cynique souvent amusante. Le duo de réalisateurs Mariano Cohn-Gastón Duprat se moque ainsi autant du système hollywoodien que de la méthode de l'Actors Studio (processus consistant à rester dans la peau de son personnage en dehors du plateau) tout en rigolant des affres de la création, de la mise en scène des ego artistiques, des critiques de cinéma, des festivals...

Bref, c'est une petite comédie qui s'en donne à coeur joie dans quelques scènes hilarantes (notamment une scène de baisers fendarde) et portée par son super trio de comédiens : Penelope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Ramirez. On pourra toutefois trouver le film plus fun qu'incisif, l'ensemble manquant de piquant, conservant régulièrement un certain amour de ses personnages alors qu'il semble vouloir dénoncer leurs attitudes. Et puis 1h54, c'est vraiment trop long vu la matière.

La note d'Écran Large : 3/5

 

LA SORTIE QU'ON CONSEILLE MOINS

FIRESTATER 

Durée : 1h34

 

De quoi ça parle : Quand l'émotion ou la douleur submergent Charlie, cette petite fille de 11 ans laisse libre cours à une capacité exceptionnelle. Douée de purokinésie, elle embrase ce qui l'entoure d'un simple regard. Une situation difficilement contrôlable, qui a poussé ses parents à dissimuler son don aux yeux du monde. Jusqu'à ce qu'une mystérieuse agence fédérale lance à ses trousses un de ses plus

Pourquoi c'est pas le feu : Adapter Stephen King représente toujours un défi certain pour les cinéastes, dont peu peuvent prétendre s'être sorti avec les honneurs. On nourrissait de grands espoirs en Keith Thomas, réalisateur du prometteur The Vigil, qui semblait tout indiquer pour se pencher sur ce récit à la fois intime et violent. Malheureusement, c'est toute l'entreprise qui vire ici à la catastrophe. Incroyable mais vrai, ce nouveau remake n'est jamais au niveau de la précédente adaptation de 1984, pourtant très loin d'être parfaite.

Avec une durée ridicule au vu des enjeux de son récit, le pas bien long-métrage survole toutes ses thématiques, ce dont peuvent le remercier ses comédiens absolument tous à la ramasse face à des rôles aux enjeux théoriques et désincarnés. En dépit d'une paire d'effets gores rigolos et d'une trahison du récit originel très bien vue sur le papier, l'ensemble ne convainc jamais, la faute notamment à une mise en scène qui échoue systématiquement à capturer le sel d'un spectacle bien trop prévisible.

La note d'Écran Large : 1/5

 

LES RESSORTIES COOLS

SalO ou les 120 journées de Sodome

Sortie : 1975 - Durée : 1h57

 

Salò ou les 120 journées de Sodome : photoBon courage

 

De quoi ça parle : De décadence, de perversité et de fascisme. Les hommes au pouvoir font subir une série de supplices à plusieurs jeunes hommes et jeunes femmes.

Pourquoi il faut le voir : Attention, on ne découvre pas Salò ou les 120 journées de Sodome sans y laisser une part de son innocence, si bien que le scandale suscité par le film, de sa sortie à aujourd'hui, a fini par occulter le geste de Pier Paolo Pasolini. On ne parle plus que de sa violence, sa noirceur et de l'épreuve que constitue son visionnage. Mais s'il est nécessaire d'avertir le malheureux qui compte le consommer comme un énième film d'horreur gore, il faut souligner la puissance de l'ambition de l'auteur, qui compte défigurer sa propre filmographie.

En adaptant librement Sade, il attrape son spectateur pour le plonger non seulement dans les tréfonds d'une perversité humaine évidemment politique, mais aussi dans un abîme de voyeurisme dont il ne constitue qu'un maillon. Le cinéaste inclut le dispositif cinématographique dans sa terrible peinture, comme pour révéler les mécaniques du vice qui sommeillent déjà en nous, que nous soyons d'odieux critiques sournois, d'authentiques tortionnaires (ce qui reviendrait au même à en croire vos commentaires), ou de candides cinéphiles.

Afin de subir ces brillants sévices filmiques dans les meilleures conditions, il faut donc se diriger vers les salles et leur terrible fatalité. Quitter la projection, c'est fuir. Personne ne vous en voudra.

La note d'Écran Large : Aie/5

 

Chantons sous la pluie

Sortie : 1952 - Durée : 1h43

 

Chantons sous la pluie : photo, Gene Kelly (I)Le rire, le partage... il y a toutes les valeurs du cinéma dans Chantons sous la pluie

 

De quoi ça parle : Le cinéma muet est sur le point de mourir avec l'arrivée du cinéma parlant et le succès retentissant de Le Chanteur de jazz. La star du cinéma muet Don Lockwood et son ami Cosmo Brown vont donc tout faire pour se moderniser et réussir leur transition vers le parlant et le sonore avec leur prochain film parlant. Mais le chemin s'annonce aussi drôle que semer d'embûches. 

Pourquoi il faut le voir : Parce que Chantons sous la pluiec'est le cinéma tout simplement. En 2022, soixante-dix ans après sa sortie en salles, le long-métrage réalisé par Stanley Donen et Gene Kelly (également acteur principal du film) reste l'un des plus grands films de l'histoire du 7e art et un mètre étalon de la comédie musicale (dont The Artist et La La Land ont allègrement pillé l'héritage).

Avec une intelligence remarquable, le film sondait un pan de l'histoire du cinéma avec ce passage du muet au parlant, posant une réflexion passionnante sur les conséquences dramatiques sur le destin de certains artistes tout en ayant un regard amusé sur ce bouleversement. Entre le génie de ses chorégraphies régulièrement filmées en quasi-plan-séquence (la mise en scène cherchant en permanence à les sublimer), ses musiques absolument mémorables (Singin' in the Rain évidemment mais aussi Good Morning ou Make 'Em Laugh) et ses scènes comiques (l'ouverture, le cours de prononciation...), Chantons sous la pluie est une lettre d'amour au cinéma, à la création, à l'imagination, à l'amitié, à l'humour...

Probablement le plus grand film du monde, le plus drôle, le plus beau, le plus émouvant, l'un des seuls capables d'être un divertissement populaire de haute volée et une grande oeuvre d'art racontant l'évolution de son propre médium.

La note d'Écran Large : 1000/5

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commentaires
Cidjay
01/06/2022 à 13:32

J'ai jamais eu la motivation pour regarder "SALO OU LES 120 JOURNÉES DE SODOME"...
On en parle souvent comme traumatisant, mais sans parler de ses messages en sous texte, juste en terme de violence graphique,
c'est plus violent qu'un "human centipède" ou "A serbian Film", voire "Hostel" ?
ou c'est plus de la violence psychologique genre "funny Games" ?