The Crown saison 6 partie 1 : critique d'un premier adieu sur Netflix

Chloé Chahnamian | 16 novembre 2023 - MAJ : 15/12/2023 12:52
Chloé Chahnamian | 16 novembre 2023 - MAJ : 15/12/2023 12:52

La famille royale britannique est de retour dans la sixième et dernière saison de The Crown. Série phare de Netflix, The Crown n'a pas échappé à la nouvelle politique de la plateforme qui consiste à couper ses séries en deux parties, il restera donc six épisodes à découvrir, dans un mois. Après cinq saisons solides et multi-récompensées, la série du créateur Peter Morgan, s'apprête donc à faire ses adieux. Si Imelda Staunton incarne toujours la reine Élisabeth II dans cette dernière saison, les quatre premiers épisodes sont presque entièrement consacrés à la princesse Diana, jouée par Elizabeth Debicki, et plus précisément à ses derniers jours, passés avec son nouvel amant Dodi Al-Fayed (Khalid Abdalla). Avant de dire au revoir à The Crown, il a donc fallu passer par un moment aussi attendu que redouté : les adieux à Diana.

 

La guerre des médias

Depuis quelque temps, on remarque que l'Histoire du Royaume-Uni n’est plus au cœur de The Crown. Si la série s'est toujours intéressée aux affaires personnelles des membres de la famille royale, et notamment de la reine Élisabeth II, l'intérêt était avant tout de montrer comment la politique, l'économie et les inquiétudes du peuple britannique, influaient sur la vie personnelle de la reine. 

Quand le personnage de Diana Spencer (d'abord jouée par Emma Corrin) est arrivé dans la saison 4, The Crown a pris un nouveau tournant en se concentrant sur la jeune femme. Ces nouveaux épisodes sont encore centrés sur Lady Diana, incarnée par Elizabeth Debicki depuis la saison 5, mais après son introduction dans la famille royale, son mariage avec le prince Charles et son divorce, cette nouvelle saison se focalise sur la nouvelle vie de la princesse de Galles. Grâce à son divorce avec le prince Charles, Diana a échappé à la toxicité de son ex-belle famille, mais pas à l'acharnement des médias.

 

The Crown : Photo Elizabeth Debicki, Khalid AbdallaDivine idylle

 

C'est désormais sa romance avec Dodi, fils du milliardaire Mohamed Al-Fayed, qui attire tous les regards et objectifs des paparazzis de la côte méditerranéenne. Leur amour, né sur un yacht, est au cœur des trois premiers épisodes de la série. Trois épisodes où les photographes ont une place de marque. Car c'est désormais une guerre médiatique qui oppose Diana à la famille royale britannique. Le montage ne cesse de souligner que Diana et Charles, comparés, analysés et exposés dans les médias, vivent dans deux mondes différents. La modernité de Diana est toujours opposée à la désuétude de la famille royale et donc, par extension, à l'obsolescence de la monarchie. 

Les médias sont partout, tout le temps, et il faut les nourrir pour mettre l'opinion publique dans sa poche. Dans leur tour d'ivoire, Charles et la reine arrivent à se protéger, mais en divorçant, Diana s'est affranchie de cette protection. Ainsi, les paparazzis font désormais partie de son décor. Perchée sur son yacht, une marée de paparazzis se dessine autour d'elle. Dans le troisième épisode, elle crée un mouvement de foule qui la propulse dans une course poursuite en pleine rue. Elle est complètement prise au piège.

 

The Crown : Photo Elizabeth DebickiPaparazzi de Lady Gaga dans le walkman

 

Le spectre de Diana

L’omniprésence des paparazzis préfigure un événement funeste, qui a touché la famille royale et le monde entier, et qui était aussi le plus attendu de la saison, voire de la série depuis qu'on a rencontré le personnage de Diana. L'accident mortel de la princesse de Galles, et surtout son traitement, était également redouté, surtout qu'on sait qu'encore aujourd'hui la mort du couple est sujette à différentes interprétations et théories du complot. Diana avec Dodi, Diana en France, Diana à Paris... toutes ces étapes mènent inéluctablement à l'accident de voiture qui causera sa mort et celles de Dodi et du conducteur.

Dans la représentation du drame, la série s’en sort plutôt dignement, notamment grâce à l'utilisation du hors champ, mais aussi en montrant "l'après", peut-être plus tragique que l'accident en lui-même. Un épisode entier est consacré à la résonance de cette annonce, au monde, et surtout à la famille royale et aux enfants de Diana. Ce temps suspendu, entre la mort et sa prise de conscience, se passe volontiers de mots. Enfin, le prince Charles, magnifiquement, mais froidement interprété par Dominic West, laisse paraitre une émotion, si rare qu'elle transperce.

 

The Crown : Photo Khalid Abdalla, Elizabeth DebickiDes plans qui annoncent le drame 

 

Lady Di partie, la série aurait pu se focaliser uniquement sur « l'onde de choc » (nom du quatrième épisode de la saison) qu'a provoqué la mort de la princesse, ce que l'épisode fait, pendant un temps seulement. Car passé le choc, le fantôme de Diana vient faire ses adieux au prince Charles, puis à la reine. Elle était déjà filmée comme un spectre de son vivant puisqu'on savait que sa mort approchait lentement, et fatalement, il est difficile de comprendre l'intérêt de la faire revenir de la sorte.

Dodi n'est pas épargné par ce retour fantomatique, presque fantastique, qui tranche avec l'attention normalement portée au réel, et au rationnel, dans la série. Ce choix plus que questionnable confirme en tout cas que le personnage de Diana et toute l'aura qui émanait d'elle pesaient sur la série. Celle-ci n'arrivait plus, ou ne voulait plus, raconter autre chose.

 

The Crown : Photo Dominic WestSortez les mouchoirs, c'est un conseil

 

Mais où est passée la reine ?

Depuis l’arrivée du personnage de Diana Spencer, celle-ci cristallisait tous les enjeux de The Crown. En se libérant de cette figure, en fermant le chapitre « princesse du peuple », la série pourrait opérer un retour à ce qui fut son centre : la politique. En 1997, pendant que Diana vivait son idylle avec Dodi, un nouveau Premier ministre a été élu, le leader travailliste Tony Blair, grand oublié des premiers épisodes de cette saison 6. Il fut un temps où les Premiers ministres du Royaume-Uni étaient des personnages principaux de la série. On se souvient de Winston Churchill et de Margaret Thatcher, vrais protagonistes de The Crown.

Les prochains épisodes de la série devraient suivre les personnages jusqu'en 2005, année du mariage du prince Charles et de Camilla Parker Bowles. On peut donc s'attendre à ce que les guerres d'Afghanistan et d'Irak soient de véritables sujets dans les six épisodes à venir. Mais pour le moment, l'accent a plutôt été mis sur la rencontre de William et de Catherine Middleton, encore une histoire de cœur.

 

The Crown : Photo Imelda StauntonEnfin de retour ?

 

On espère surtout que la reine Elizabeth II, quasiment éclipsée des premiers épisodes de la sixième saison, retrouvera vite le devant de la scène de la série dont elle était l'héroïne. Il fallait bien quatre épisodes pour résumer les derniers jours de la princesse Diana, mais il en reste six pour retrouver le reste de la famille royale et surtout pour faire nos adieux à Elizabeth II.

La partie 1 de la saison 6 de The Crown est disponible depuis le 16 novembre 2023 sur Netflix. La partie 2 arrivera le 14 décembre.

 

The Crown : affiche

Résumé

Figure qui concentrait tous les regards, et l'attention de la série, la princesse Diana s’en est allée, non sans émotion. En clôturant ce chapitre, on espère que The Crown opérera un retour aux sources dans ses derniers épisodes.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.0)

Votre note ?

commentaires
villago
20/11/2023 à 10:11

Diana est morte ...ouf, on ne verra plus cette m as tu vue dans la série et c'est tant mieux !

Elisabeth 2
17/11/2023 à 17:50

The Crown était une fabuleuse série au début mais seulement au début la ça commence juste à baisser niveau qualité ont sent que l islamo gauchisme puant est passé par là

talons aiguille
16/11/2023 à 23:51

Elizabeth Debicki était dans Tenet, que j'ai vu (alors que The Crown, je l'avoue, m'indiffère copieusement). Dans Tenet, j'ai noté que Debicki était souvent seule dans le cadre, ou alors assise, allongée, ou filmée de loin. Curieux, n'est-ce pas ?
Après enquête, la dame mesure 1m92, vous avez bien lu. Diane Spencer culminait à 1m55 (assez petite même pour une fille). Khalid Abdalla : 1m83, pas mal, mais Elizabeth Debicki, cette grande bringue taillée dans une allumette, est hors concours. Les talons aiguille, elle peut oublier.
J'en suis à 1m88. J'ai eu l'occasion dans un tramway, cet été, de me retrouver à côté d'une demoiselle qui me dépassait d'une demie-tête. D'habitude je regarde plutôt vers le bas, mais là, soudain, une envie irrépressible de me tenir le plus droit possible... Rien à faire : la dame est toujours au-dessus. En sortant à la même station, j'ai vérifié discrètement : même pas de talons, elle était en chaussures plates, genre ballerines... Je comprends donc et je compatis avec les comédiens (et comédiennes) sur le même plateau que Debicki (ou qui prennent le même tramway).
Elizabeth Debicki ne peut pas utiliser sa taille, mais Dolph Lungren par exemple, également vers 1m92, lui le peut. Même s'il joue mal, très mal, affreusement mal, il lui suffit de loger son mètre quatre-vingt douze dans le cadre et il a soudainement de la "présence" ; le plus souvent ça lui suffit. Alors qu'Elizabeth Debicki ne peut pas utiliser son physique, elle est contrainte de faire exactement le contraire : elle doit mettre au premier plan son seul jeu, utiliser tout son talent d'actrice pour faire oublier sa taille.
Tout ça, en fait, pour dire qu'Elizabeth Debicki est plutôt jolie -- et qu'elle a beaucoup de talent : j'aurais grand plaisir à voyager avec elle dans le même tramway, ou à voir son prochain (bon) film, mais pas The Crown : la monarchie britannique, ce truc me passe vraiment au-dessus de la tête...

guzzilap
16/11/2023 à 17:11

Oui, "redouté", ça choque quand même ce genre de faute dès le chapo...
Un petit rappel cher Chloé : dès qu'on écrit un mot en "é" ou "er", le remplacer mentalement par la déclinaison des verbes "battre" ou "prendre", on est certain ainsi de ne pas faire de faute, et d'avoir l'air plus intelligent. C'était le petit cours du petit professeur...

Roenick
16/11/2023 à 13:25

"Redouté" , avec un accent

votre commentaire