Episodes Saison Andor saison 1 épisode 12 : l'heure de la révolte a sonné dans le grand final

Andor arrive au terme de sa première saison sur Disney+ et la série confirme toutes ses qualités dans un douzième et dernier épisode aussi tendu que poignant.

Retour à la case départ, ou presque

IN MEMORIAM

Depuis le premier épisode, Andor va à contre-courant de toutes les autres séries Star Wars de Disney pour se forger sa propre identité et sa propre histoire, celle d'une révolution. Lorsqu'elle a démarré, le succès n'a pas été aussi immédiat ou retentissant que pour The Mandalorian, mais au fur et à mesure, la série a trouvé son rythme, son public, et s'est révélée être la proposition annoncée : une fresque politique et humaine captivante à une période de l'univers de Star Wars où les peuples s'unissent face au régime totalitaire de l'Empire.

Arrivés à la croisée des chemins, Cassian (Diego Luna), Dedra (Denise Gough), Luthen (Stellan Skarsgård), Vel (Faye Marsay) et les autres personnages se retrouvent tous sur Ferrix, et la façon dont les pièces du récit se rassemblent dans ce douzième et dernier chapitre justifie pleinement la lente progression des premiers épisodes.

Quand l'orage gronde

Les Stormtroopers sur les toits et en patrouille illustrent l'atmosphère hostile et menaçante qui règne depuis que l'Empire occupe la planète ouvrière et les images de Coruscant, où se trouvent les décors immenses et immaculés du Bureau de la Sécurité Impériale et de la famille de Mon Mothma (Genevieve O'Reilly), contrastent d'autant plus avec l'environnement poussiéreux et misérable que découvre Dedra.

Dans un même mouvement sur les plans de la lieutenante et à l'extérieur, la caméra délimite le périmètre qui servira de décor à la conclusion de cette première saison en se servant du clocher, de la rue principale ou encore de l'hôtel transformé en QG par les gardes impériaux comme des repères visuels.

Dedra Meero, le visage froid et impassible de l'Empire galactique

Tandis que l'intrigue se déploie comme une bombe à retardement et que les allées obscures et étroites deviennent elle aussi le théâtre d'un jeu d'espion, chaque personnage doit assumer le rôle qu'il tiendra une fois le moment venu. Mais même si leurs actions s'inscrivent dans une cause qui les dépasse et dans la grandeur d'une galaxie lointaine, très lointaine, la série s'attache encore une fois à ramener les enjeux à échelle humaine en s'attardant sur chacun d'entre eux à l'approche du dénouement.

D'une conversation intime entre deux amis au déploiement de soldats impériaux dans les rues en passant par la cellule de Bix (Adria Arjona), la caméra passe d'un endroit à un autre et capture parfaitement l'effervescence qui s'empare de la ville et des personnages.

Dans les tunnels de la résistance

Magnifique comme toujours, la partition de Nicholas Britell porte d'autant plus ce dernier épisode avec une marche funèbre jouée par les habitants de Ferrix pendant les funérailles de Maarva (Fiona Shaw), et lorsque le rythme s'accélère et que le cortège mené par B2EMO avance en direction du cordon de soldats impériaux, la bataille annoncée par les sirènes d'alerte dans le générique de l'épisode paraît inévitable.

Mais quand le droïde projette l'hologramme de Maarva, la musique et la tension se suspendent pour délivrer un message d'adieu qui résonne avec les mots de Nemik (Alex Lawther) et l'histoire de Rogue One et Un Nouvel Espoir : il suffit de l'action d'une seule personne pour que la machine impériale s'enraye et tombe.

Un droïde toujours aussi touchant

DU SANG ET DES LARMES

Dès lors, la colère sourde qui grondait depuis les premiers épisodes se libère violemment et Tony Gilroy et le réalisateur Benjamin Caron empruntent directement à l'imagerie des émeutes pour représenter les citoyens de Ferrix qui se soulèvent face à l'Empire.

Au coeur du chaos et de la confusion, la caméra capte avec une efficacité redoutable les habitants qui chargent le mur de boucliers des soldats, l'impuissance des officiers, les civils tasés et tirés derrière le cordon de gardes en tenue de protection, d'autres qui leur jettent des pierres en hurlant. Le montage nerveux et la mise en scène proche du documentaire confèrent une force saisissante aux images, qui rappellent évidemment celles des manifestations et des mouvements contestataires de notre réalité.

Les fantômes du passé

Et quand après l'explosion d'une bombe artisanale, la ruelle se retrouve plongée dans une fumée épaisse et que les Stormtroopers et les soldats reçoivent l'ordre de tirer sans sommation sur la foule, la répression tourne au massacre et Andor bascule dans une cruauté d'un réalisme terrifiant, qui résonne avec Bloody Sunday de Paul Greengrass et toutes les fois où la population s'est rebellée contre le pouvoir en place.

Comme lors du braquage sur Aldhani ou pendant l'évasion de Narkina 5, des hommes et des femmes disparaissent brutalement d'un seul tir de blaster, mais le récit doit continuer d'avancer, à l'image de son héros.

De voleur à rebelle

Alors que Dedra retrouve un semblant d'humanité dans les bras de Syril (Kyle Soller) et que Luthen observe la ville qui s'embrase, Cassian fait ses adieux à Bix, B2EMO et les autres personnages dans une scène touchante. Choisissant de tirer un trait sur son passé et de mettre ses amis en lieu sûr, le rebelle n'a définitivement plus rien à perdre et décide alors de prendre son destin en main en confrontant Luthen.

Contrairement à Luke, Rey, Han et la plupart des héros qui se sont battus dans l'Alliance rebelle, Cassian (Diego Luna) n'a pas été jeté dans un conflit plus grand que lui parce qu'il y a été obligé. Au contraire, son personnage représente le coeur même de la série. Au fil de son voyage, le voleur a découvert l'idéologie rebelle auprès de Nemik, observé et vécu les horreurs du régime impérial en prison et finalement trouvé une raison de dépasser son intérêt personnel pour se consacrer à une cause plus grande.

Luthen, devenu un des meilleurs personnages de Star Wars en seulement une saison

Alors qu'une courte scène conclut l'arc narratif de Mon Mothma et sa famille, l'épisode se termine sur le moment où Cassian décide de devenir une arme au service de la Rébellion et la génialissime scène post-générique annonce clairement la suite : à travers des plans à différentes échelles, la série montre de petits droïdes en train de souder les pièces fabriquées par les prisonniers sur Narkina 5 à une structure qui se révèle être l'Étoile de la Mort, quasiment achevée.

Jusqu'au bout, Andor relie l'infiniment petit à l'immensément grand et le sort de son héros à celui du reste de cette galaxie lointaine, très lointaine, qui n'a jamais semblé aussi proche de nous.

Un nouvel épisode d’Andor est disponible tous les mercredis sur Disney+ depuis le 21 septembre 2022.