Episodes Saison Obi-Wan Kenobi épisode 3 : du Vador en barre sur Disney+ ?

Antoine Desrues | 1 juin 2022 - MAJ : 01/06/2022 12:28
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Après deux épisodes lents au démarrage, Obi-Wan Kenobi passe la seconde avec le retour tant attendu d’un de ses personnages mythiques.

ATTENTION : spoilers en vue !

 

Star Wars : Obi-Wan Kenobi : photoBattle of the Heroes 2 : Electric Boogaloo

 

I, Robot

Alors qu’on évoquait dans notre critique des deux premiers épisodes de Obi-Wan Kenobi (et notre vidéo ci-dessous) l’importance du corps des comédiens de la série, l’un des plans inauguraux de l’épisode 3 confirme tout le bien que l’on pensait de la démarche de Deborah Chow. Si le visage d’Ewan McGregor est scruté par la caméra dans ses moindres détails pour ramener au centre de l’équation son incarnation du personnage, la réalisatrice fait de même avec Hayden Christensen et son retour dans la peau d’Anakin Skywalker.

D’un simple travelling vertical, le célèbre casque de Dark Vador descend, jusqu’à atteindre la tête de l’acteur qui a prêté ses traits à l’ancien Jedi sous le costume. Derrière le masque funéraire que représente la silhouette squelettique de ce casque mythique, nous voilà en train de raccorder l’humain et le monstre dans un même mouvement.

 

 

C’est d’autant plus passionnant que Dark Vador est par essence un cadavre exquis (sans mauvais jeu de mots), entre les divers corps qui lui ont donné de la prestance et la voix de James Earl Jones (de retour ici). Le plus grand méchant de l’histoire du cinéma est un patchwork, et la série le rappelle par la culpabilité d’Obi-Wan. “Je suis ce que tu as fait de moi”, proclame le Sith à son ancien maître. Face à la carapace du personnage, difficile de ne pas y voir la multitude d’influences qui ont amené à ce que le physique de Christensen se perde sous le costume. Les plans portent le poids du passé, sans avoir besoin de flashbacks. Le corps de ses acteurs dit déjà tout.

Certes, cela n’excuse pas le fait que la série traîne sérieusement la patte, mais ce retour d’un organique triomphant donne du souffle à son récit et à ses métaphores. Tandis que nos héros découvrent un “passage” organisé pour sauver ceux traqués par l’Empire, cet écho aux heures les plus sombres de notre histoire obtient tout de suite une saveur particulière.

 

Star Wars : Obi-Wan Kenobi : photo, Ewan McGregorUn spectateur lambda face aux fans toxiques de Star Wars : allégorie

 

Monomythe monotâche

D’ailleurs, on sent qu’Obi-Wan Kenobi est nourri par la même énergie que celle de Dave Filoni sur ses séries animées, en particulier The Bad Batch. Le glissement politique qui a mené à l'avènement de l’Empire n’est plus uniquement perçu du point de vue des puissants, mais de celui d’un peuple qui accepte ce retour à l’ordre “qui ne fait pas de mal”, comme l’explique un quidam que croisent Obi-Wan et Leia. Le hors-champ exploré par les productions Disney+ revient à l’héritage originel de George Lucas, et métaphorise un contexte historique particulier et éprouvé : celui d’un fascisme toléré par une majorité de la population.

L’Empire perd ainsi de sa dimension de Mal absolu de la galaxie, et gagne au contraire une forme d’ambivalence qui perturbe toujours plus notre Jedi lessivé. C’est sans doute pour cette raison que le premier “duel” entre Obi-Wan et Vador se déroule de nuit, alors que la lumière de leurs sabres-laser se diffuse dans l’obscurité. On pourra reprocher à la mise en scène sa rigidité, mais Deborah Chow capte avec justesse cette perte de repère, surtout lorsque la caméra et le montage tournoient autour du visage apeuré d’Ewan McGregor.

 

Star Wars : Obi-Wan Kenobi : photoLa fameuse expression : il n'y a pas de Vador sans feu

 

Un peu comme dans Rogue One, la cinéaste parvient à faire du retour de Dark Vador une proposition iconisante et inquiétante. Au-delà de la douce ironie de son final, qui cherche à rejouer La Revanche des Sith, il y a par-ci par-là quelques très beaux plans qui viennent redonner au personnage sa place de choix dans la mythologie de Star Wars. D’aucuns pourraient affirmer qu’on se contente de peu au vu du stakhanovisme de Lucasfilm et Disney+, et il est vrai qu'Obi-Wan Kenobi pourrait clairement transcender son aspect “solide et carré”, a priori insuffisant pour un événement d’un tel acabit.

À vrai dire, le respect évident que Deborah Chow et ses équipes ont pour l’univers de George Lucas constitue en soi un problème. Après un premier épisode qui étirait plus que de raison les premières étapes du monomythe campbellien (la théorie de la narration au cœur de la mécanique de Star Wars... et de beaucoup de fictions depuis), le parcours de notre Jedi préféré suit avec trop d’exactitude ce modèle, quitte à engendrer un manque de surprise.

Certes, il est important que l’épisode 3 (soit la moitié de la série) amène à une défaite du héros pour qu’il apprenne de ses erreurs par la suite, mais cette confrontation pourtant primordiale et attendue entre Vador et son ancien maître manque de folie et de suspense, alors qu’elle aurait dû laisser en position latérale de sécurité n’importe quel spectateur. Elle est peut-être là, la limite du fan-service et de son pouvoir d’attraction.

Un nouvel épisode d'Obi-Wan Kenobi sort sur Disney+ tous les mercredis depuis le 27 mai 2022

 

Star Wars : Obi-Wan Kenobi : Affiche officielle

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commentaires lecteurs votre commentaire !
Ethan
08/06/2022 à 10:27

Sur la photo on dirait une image du petit prince

PG
06/06/2022 à 22:36

Je trouve la série globalement bonne mais ce duel, le plus attendu depuis 20 ans, aurait pu être infiniment plus fort et percutant.

Ethan
04/06/2022 à 10:14

La série est pas mal, plutôt bien organisée entre la revanche des siths et rogue one même si il y a des longueurs si et là et des failles. La scène de Leïa et sa mère revenant de la forêt discutant paraît pas convaincant. Tout comme fait que Obi Wan arrive à se balader assez facilement et vivre sans être reconnu. Il devrait y avoir des affiches un peu partout avec sa tête mise à prix.

Les personnages sont intéressants. La présence de Padmé par rapport à Leïa et Obi Wan est un des meilleurs aspects. Il faudrait la continuer sa présence avec Luke puis Anakin. Anakin ignore sa mort. Il me semble bizarre qu'il ne demande pas à Obi Wan où sont ses enfants et Padmé. On ne parle pas du tout de Naboo. Peut-être que Anakin les cherche sur Naboo.

Le fait que Anakin en veut à Obi Wan c'est normal il l'a laissé alors qu'il aurait pu au moins le sortir de le sortir de la lave

Chris11
03/06/2022 à 20:02

Après deux épisodes mitigés, le 3e commence à relever la tête. Si les 3 suivants confirment, ça sera vraiment l'équivalent d'un long film.
Plutôt sympa et comme dans The Mandalorian, j'apprécie la sobriété, qui est peut-être la différence majeure d'avec les deux trilogies (1 à 6, les films après n'existent pas, sauf Rogue One).

Rhaegon
02/06/2022 à 20:17

Après avoir vu l'épisode, c'est mitigé.

Oui, la série a des défauts :
- la "course" poursuite du 1er épisode
- la lenteur de certains éléments de mise en scène
- les personnages qui devraient se croiser (nouveau pouvoir de la Force pour Reva : l'invisibilité)
- l'absence d'utilisation de la BO originale (le thème de Vador, même retravaillé, aurait été parfait lors de son arrivée au village)
- les Stormtroopers qui n'ont pas l'hologramme du général Kenobi, recherché depuis 10 ans par le n°2 de l'empire, alors que tous les chasseurs de prime l'ont eu dans l'épisode 2
- la série qui creuse encore davantage l'une des grandes incohérences de la saga : il y a encore des Jedi partout, tout le monde en parle, mais Han Solo (qui a au moins 15 ans au moment de la série) déclarera seulement 9 ans après "Ca n'existe pas, ce sont des légendes" :)

D'un autre côté, la série apporte des bonnes choses :
- une petite Leia de plus en plus convaincante, et qui permet de voir la différence de vie qu'elle a eu par rapport à son frère qui a une vie plutôt insouciante dans son désert
- un Obi-Wan plus torturé que dans la prélogie, à juste titre, perdu au milieu de tout ça
- enfin une réaction et les sentiments d'Obi-Wan lorsqu'il voit et comprend ce qu'est devenu son ami qu'il a formé depuis tout petit (je rejoins EL avec la phrase de Vador "Je suis ce que tu as fait de moi", particulièrement forte pour Obi-Wan)
- quelques scènes touchantes (la scène des Stormtroopers, même si pas top côté cohérence, rappelle quand même qu'Obi-Wan aussi était proche de Padmé)
- un Vador effectivement énervé (on a pas dit plus incroyable, on a dit plus énervé) : dans Rogue One, il hâche des rebelles de façon froide et calculée pour obtenir ce qu'ils ont volé, dans un grand moment de Vador ... Ici, il sent Obi-Wan et se venge sur les habitants dans le seul but de le faire souffrir et sortir de sa cachette. Et bon ... la série n'est pas finie et il aura sûrement d'autres scènes
- une Reva animée d'intentions encore inconnues, et qui ne se limitent sûrement pas à "Je veux être la boss des 2 autres débiles, parce que je le vaux bien"

Concernant le duel de sabres, oui c'est bref et sans éclat, mais ce n'était pas le but au moment de ces retrouvailles. Si en revanche ils ne proposent rien de plus dans les prochains épisodes, là oui ça sera du foutage de gueule !

Affaire à suivre, en attendant mieux quand même aux prochains épisodes, d'un point de vue réalisation et spectacle.

Donc, pas la peine de se foutre dessus pendant 3j sous prétexte que son VDD n'est pas d'accord :)

Kyle Reese
02/06/2022 à 19:20

@Pi

Tu as parfaitement bien résumé mon ressenti quant à cette nouvelle façon de filmer avec ce studio à la techno fantastique mais qui finalement empêche de donner de l’ampleur à la mise en scène entre autre. J’avais remarqué ça lors des 2 épisodes du Livre de Boba avec Mando lors de certaines scènes où l’on sent que l’action est étriquée du fait de la taille limité du studio. Curieusement je ne l’avais pas ressenti dans les 2 saisons du chasseur de prime.

gerardinho
02/06/2022 à 16:06

- Effaré par la vacuité et la bêtise du scénario.
- Déçu par la pauvreté des environnements.
- Abasourdi devant la mollesse de la mise en scène.
- Amorphe devant la pauvreté de jeu des acteurs
- Enervé devant la mise en abyme d'un des plus grands méchants du cinéma: ce n'est plus qu'un pantin sans charisme. Une véritable démythification.
- Expectatif devant une B.0 plus qu'anecdotique.

Alfred
02/06/2022 à 15:19

@Bonmarre, on est quand même beaucoup à argumenter sur le pourquoi ça ne fonctionne pas selon nous. pas juste à basher gratuitement.

Si tu préfères que l'on laisse notre cerveau de coté et que l'on applaudisse à chaque prod Disney (ou autres, d'ailleurs, pas de jaloux) ca va être mignon la section commentaire. Mignon, mais pas très constructif pour la cinéphilie de tous...

Zido
02/06/2022 à 15:12

Je crois que si on se dit que ce que Disney Star Wars produit des films et des séries qui ne font parti du canon de Lucas. Cela peut divertir … es ce que cela respecte la bible de Lucas. Bien sûr que non. Mais, je crois que Disney veut surtout offrir de la nostalgie. Lucas lui-même avait lâcher l’affaire. Puis, Star Wars à la télé ce n’a pas été plus facile pour Lucas. Les Ewoks et spécial de Noël. Mandolirian est une série qui un peu comme les films Innovaient au plan technique. Bravo à Filoni et Favreau. Mais, comme pour Marvel cela rempli de succès et d’échecs. Espérons que certains films ou séries seront des succès. Disney va devoir mettre plus de cœur que penser à leur argent.

empereurcluedo DZ
02/06/2022 à 14:54

Wesh, cette série est fantastique...pas aussi définitive que les série du MCU, mais pas loin...quelle chance nous avons quand même de vivre cette époque fantastique.
En plus, ils ont tourné la scène du duel Vador/Kénobi sur le chantier de mon beau-frère.
Si vous voulez le visiter, c'est à côté de Chatou: 75 euros la visite.

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