Après 1899 sur Netflix, les cinq films et séries à voir absolument

La série 1899 fait un carton sur Netflix, l'occasion de vous recommander cinq autres films ou séries à voir absolument si vous avez aimé.

NOTRE CRITIQUE DE LA SAISON 1 DE 1899

Même si la (super) saison 5 de The Crown trône encore à la première place du top 10 nord-américain de Netflix, la série 1899 (créée par Baran bo Odar et Jantje Friese, les créateurs de Dark) sortie le 17 novembre dernier est loin d'avoir été éclipsée par Elisabeth II et siège actuellement à la deuxième place du classement, en France et aux États-Unis.

Et comme il est fort probable que les abonnés de la plateforme aient déjà terminé (ou presque) les huit épisodes, on recommande cinq autres films ou séries à voir avant de se faire des noeuds au cerveau avec la saison 2 de 1899.

Attention spoilers !

Est-ce que la saison 2 s'appellera 1900 ?

DARK 

Sortie : 2017 à 2020 - Durée : 3 saisons pour 26 épisodes au total

On ne saurait trop conseiller de se lancer dans un binge-watching de Dark. D'abord, pour mieux se familiariser avec l'écriture du duo Jantje Friese et Baran bo Odar tout simplement et avoir une idée un peu plus précise de leur univers, leurs thématiques de prédilections... Impossible de ne pas évoquer notamment leur amour des symboles, leur récit labyrinthique construit comme des puzzles et bien évidemment les nombreuses révélations (voire twists) jalonnant les trouvailles de leurs personnages (souvent liés par quelque chose d'étrange ou d'irrationnel).

Et au bout de trois saisons de Dark, on peut tout de suite se donner une idée de l'ampleur que pourrait prendre le voyage maritime de 1899. Et puis même si les deux séries n'ont aucun lien (pour le moment), les showrunners semblent avoir créé des petits rapports amusants entre les deux séries : Dark s'ouvre sur la disparition d'un gamin quand 1899 clôture son premier épisode par l'apparition d'un gamin. Indice sur un univers encore plus grand qu'on ne le soupçonnait ?

Notre critique de la saison 1 de Dark

TRIANGLE

Sortie : 2011 en vidéo - Durée : 1h40

Piège en haute mer

Comme 1899, Triangle démarre grâce à un groupe de gens qui a le pire réflexe du monde : explorer un paquebot 100% louche, perdu au milieu de l'océan. Ici, c'est un groupe d'amis parti en mer pour prendre du bon temps, et qui comprend très vite que quelqu'un (ou quelque chose) leur en veut à mort sur ce navire pas si désert que ça.

Mais Triangle vaut beaucoup plus que cette petite promesse de slasher. Derrière l'amusant film d'horreur se cache un cauchemar à la La Quatrième Dimension, et derrière ce cauchemar se cache une horreur vertigineuse. L'irrésistible formule de départ (une partie de survie en huis clos) laisse ainsi place à une étonnante et passionnante tragédie, qui pourra griller quelques neurones quand le puzzle révèle finalement sa forme.

Au milieu de ce cauchemar existentiel : la fantastique Melissa George. Habituée à l'horreur (30 jours de nuit, Amityville, Paradise Lost, Poursuite mortelle), elle trouve là l'un de ses meilleurs rôles, dont la complexité et la violence imprègnent le film d'un parfum mélancolique. C'est également l'un des meilleurs films du petit malin Christopher Smith, révélé avec Creep (le film Franka Potente et un monstre dans le métro, pas celui en found footage), et confirmé avec Severance (le film comico-gore, pas la super série de 2022), Black Death ou encore Detour.

Eh oui, c'est honteux que Triangle n'ait eu droit qu'à une discrète sortie vidéo en France, en 2011, deux ans après sa sortie dans d'autres territoires.

Notre critique de Triangle

THE TERROR

Sortie : 2018 - Durée : 2 saisons de 10 épisodes

Ohé ohé, capitaine abandonné

SI elle a pris la forme d'une série anthologique, où chaque saison développe sa propre histoire, The Terror a surtout marqué pour sa première mouture, centrée autour d'une réelle expédition en Arctique durant le XIXe siècle. On y suit l'équipage du HMS-Terror et du HMS-Erebus, navires qui se retrouvent bien vite piégés par la glace. Débute alors un génial cauchemar, où la folie des hommes se mue petit à petit dans une dimension fantastique ambigüe.

The Terror s'impose en belle leçon de suspense sur la durée, construisant une lente descente aux enfers ponctuée par quelques événements traumatisants. On retiendra surtout la gestion magistrale de ses décors, de cette ligne d'horizon glaciale et de ce bout du monde fantasmatique dans lequel l'être humain n'a pas sa place. Face au vide de cet environnement hostile, les monstres et les légendes s'imposent et nous renvoient à notre petitesse. Dans le genre de l'inspiration lovecraftienne bien digérée, la série se pose là !

Notre critique de la saison 1 de The Terror

MATRIX

Sortie : 1999 - Durée : 2h16

Sortir et rentrer dans une simulation, Matrix connait bien

On avait dit qu'on spoilerait comme des gros porcs, donc ne faites pas les surpris. Oui, 1899 emprunte énormément à notre cher Matrix puisque finalement, tous les passagers sont enfermés dans une sorte de simulation. Difficile de ne pas y penser au fil des épisodes et de s'en douter assez rapidement notamment avec le personnage de Daniel. Sorte de Morpheus dans les derniers instants, il tente de donner les clés de compréhension à Maura, l'héroïne incarnée par Emily Beecham, pour qu'elle puisse s'échapper de cette illusion, retrouver son créateur et découvrir le monde réel.

Autant dire que lorsqu'elle s'éveille dans une autre réalité dans le grand final, qu'un ordinateur vintage lui adresse quelques mots (comme Néo au début de Matrix) et qu'elle comprend qu'elle est peut-être la clé de cette "matrice", impossible de ne pas voir quelques clins d'oeil à Matrix. La différence avec l'oeuvre des Wachowski ici, c'est que Maura se retrouve seule dans une réalité futuriste et spatiale (les autres personnages étant toujours sous simulation) et elle va probablement devoir progresser dans ce nouvel univers en solo. À moins que la réalité futuriste où elle se réveille ne soit qu'une simulation dans une simulation ? Ce ne serait pas surprenant venant des créateurs de Dark.

EVENT HORIZON

Sortie : 1998 - Durée : 1h36

Un équipage et des passagers portés disparus, un appel de détresse, une mission de sauvetage qui tourne mal, des hallucinations cauchemardesques, des morts... parmi les oeuvres similaires à la série 1899, on aurait pu citer Le Vaisseau de l'Angoisse du réalisateur Steve Beck qui a plus ou moins le même pitch de départ que 1899, mais comme on est sympa et de bon goût, on recommande plutôt du Paul W.S. Anderson. Au-delà des similitudes scénaristiques, Event Horizon - Le vaisseau de l'au-delà a pour lui d'être à plus grande échelle en se déroulant dans le futur, et surtout dans l'espace.

Au-delà des éléments récurrents de la science-fiction que se réapproprie le film (trous noirs, passages vers d'autres dimensions, dépressurisation), le scénario reprend surtout le concept de la maison hantée en jouant sur l'exiguïté du vaisseau et des visions macabres pour installer son ambiance horrifique. Même si certaines scènes poussent le curseur vraiment loin et frôle l'exubérance plus que l'insoutenable, Sam Neill y est malaisant, puis terrifiant, loin de l'image héroïque d'Alan Grant ou du statut victimaire de L'Antre de la folie.