The Beekeeper : critique qui se frotte à Jason Statham sur Amazon

Ange Beuque | 2 mai 2024 - MAJ : 02/05/2024 17:45
Ange Beuque | 2 mai 2024 - MAJ : 02/05/2024 17:45

Jason Statham se range des voitures (Fast and Furious, Le Transporteur) pour devenir apiculteur dans The BeekeeperJeremy IronsJosh Hutcherson (Hunger Games) et Emmy Raver-Lampman veulent lui mettre des bâtons dans les ruches. Mauvaise pioche : en fait, c'est un ancien agent secret. Bien qu'ayant performé au box-office américain, ce thriller d'action signé David Ayer (Suicide Squad, le nul) est sorti chez nous directement en DVD fin avril, avant de débouler sur Prime Vidéo le 17 mai.

Statham vs the world

Dans un Statham Movie, on veut du taiseux qui tire la tronche et rend sa justice à la force des poings. Bonne nouvelle : c'est le programme de The Beekeeper. Dans le rôle de (dé)composition de Jason Statham, Adam Clay livre exactement la prestation attendue – ou serait-ce l'inverse ? Convaincu d'être au-dessus des lois, il a bien l'intention de défourailler à tout-va.

Puisque la seule personne du film qui ne s'opposait en rien à lui périt au bout de dix minutes, notre retraité anticipé part en croisade contre le monde entier, margoulins et agents du FBI confondus. Confiez-lui la protection des abeilles : en 24 heures chrono, tous ses prédateurs (y compris humains) auront mordu la poussière.

Certes, The Beekeeper ne transcende jamais son postulat. Mais pour peu qu'on sache où on met les pieds, le film fait globalement le job. Cette simplicité semble avoir séduit : au box-office américain, il ne lui a fallu qu'un week-end pour égaler le total du naufrage (mérité) The Expendable 4... avec Jason Statham.

 

The Beekeeper : photo, Jason StathamD'art dard

 

Avec ce projet plus à sa mesure, Ayer enraie sa chute libre (The Tax Collector, Bright). Bien qu'elles manquent un peu d'ampleur, les scènes de castagne n'ont rien de déshonorantes : de la grange à l'open space, elles font l'effort d'utiliser leur environnement afin de varier les plaisirs (l'agrafeuse, la scieuse à bois...) et oser quelques plans (un poil) plus graphiques.

Deux "boss de fin de niveau" au design plus travaillé sortent du lot, et on regrette qu'ils ne soient pas davantage exploités. Une désaxée punk capable de mener l'assaut à la mitrailleuse lourde au milieu d'une station-service sans s'inquiéter de sauter avec le bousin méritait plus que quelques minutes d'écran. C'est sans doute le principal reproche qu'on peut adresser à The Beekeeper : au lieu d'émietter ses scènes d'action, il lui aurait fallu se livrer sans compter. Avec davantage de générosité, de gore, de démesure, de Jason... on tenait un vrai franc plaisir coupable.

 

The Beekeeper : photo, Jason StathamTous au Stathapis

 

Trop bête... ou pas assez ?

Car quand ça ne cogne pas, le scénario de Kurt Wimmer (qui a commis celui du dernier Expendables, mais également réalisé le sous-côté Equilibrium) ne passionnera guère que les amateurs de l'État profond (ou Deep State). Au lieu de tirer toute la sève absurde de cette histoire d'organisation clandestine, le film s'en sert comme d'un prétexte percé de raccourcis que jalouseraient les développeurs de Waze.

Toutes les scènes où n'apparaît pas le bon Jason paraissent de trop, entre les investigations superflues et Jeremy Irons qui cachetonne comme un goret. La vengeance serait plus goûteuse avec un minimum d'empathie pour la victime, mais celle-ci n'a droit qu'à un échange expéditif et une arnaque que la prochaine campagne contre le hameçonnage réutilisera certainement en contre-exemple. La suite est à l'avenant, avec son enquêteuse qui condense les étapes du deuil en une seule : la "phase du balek".

 

The Beekeeper : photoLe Professionnel. Des abeilles.

 

Le tout est emballé dans des dialogues affligeants, concoctés par une IA générative dont la base de données serait circonscrite à l'intranet d'une école maternelle. Aux algarades sur le thème "c'est toi qui l'dit, c'est toi qui y'est" succèdent les comparaisons sentencieuses entre faire du mal à un vieux ou à un mioche, au point de frôler parfois le trait de génie décalé ("J'ai perdu ma virginité dans cette grange").

Le film est suffisamment décomplexé pour flirter avec les frontières de la parodie, sans jamais s'y engouffrer tout à fait. Comme pour l'action, il aurait pourtant tout gagné à pousser les potards : en s'abandonnant à l'outrance, il aurait pu devenir une petite pépite déviante aussi inoubliable qu'Hypertension. Partie remise avec la reconstitution du duo Ayer/Statham début 2025 pour Levon's Trade ?

The Beekeepers est disponible en DVD depuis le 29 avril 2024 et sur Prime Vidéo à partir du 17 mai

 

The Beekeeper : Affiche

Résumé

Certes, il y a plus de complexité et de raffinement dans la moindre alvéole d'une ruche que dans The Beekeeper. Pas de quoi bouder le petit plaisir d'un Jason Statham apicultueur.

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Lecteurs

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commentaires
Vinaigre
04/05/2024 à 17:03

Le hasard a fait que j’avais vu John Wick 4 peu de temps avant, alors autant dire que le choc fût rude au visionnage de ce truc filmé avec les pieds et écrit dans une shooting room…
Le pompon revenant à cette révélation de la mort qui tue concernant le lien entre la bad guy et madame la présidente des USA… Non mais sérieux ??!

Raiden
04/05/2024 à 06:11

Pour ma part je préfère scott adkins plus de style......jason tous ces combats dans les films se ressemblent on dirait les mêmes scènes

Couniamanmanw
03/05/2024 à 21:40

Fè boug la tounin en film épi manman zot film la ké bien

Pat Rick
03/05/2024 à 19:11

Histoire pas vraiment crédible mais un film d'action bourrin vraiment efficace et sans temps mort. Passé un bon moment devant ce film.

Micro organisme
03/05/2024 à 18:41

Ce film est de la bombe c'est pas la peine de regarder du Statham si vous n'aimez pas les films d'action

ShadOow
03/05/2024 à 15:47

Je m’attendais à moins et j’ai eu plus que demander de mieux.
Non, le film n’est pas parfait, mais c’est un très bon film d’action et qui est très Direct, on pourrait même dire, simpliste, mais dans le bon sens.

Si vous voulez passer un moment tranquille, sans trop de grosses réflexions, mais avec des séquences qui vous font comprendre que protagoniste n’est pas là pour enfiler des perles, n’hésitez pas.

Darius
03/05/2024 à 13:49

Nul nul nul

Euh
03/05/2024 à 09:54

film de débile, comme tout ce que peut pondre David Ayer

Daddy Rich
03/05/2024 à 08:55

C'est portanoik!
Mais le cinéma n'est il pas aussi des instants de grand n'importe quoi pour... "S'AMUSER"!
En ce qui me concerne, ce fut le cas! Partant du postulat que c'est du bourrin bien fun, on arrive à y prendre du plaisir!

Sandy
03/05/2024 à 05:51

Moi je me suis régalée devant ce film honnêtement j’ai kiffé c’est trop bien je vous le conseille à aucun moment on s’ennuie car l’action est au rendez-vous !

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