Le Crocodile De La Mort : le monstre oublié du réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse

Simon Riaux | 9 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 9 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Un crocodile, une faux tranchante, un aubergiste psychotique et à l'arrivée, la mort : on revisite le joyau oublié du réalisateur de Massacre à la tronçonneuse.

Le cinéma américain des seventies n’a pas été avare en propositions troublantes et autres créatures entrées au panthéon de la culture horrifique. Célébrées, parfois devenues cultes, plusieurs de ses propositions forment aujourd’hui l’inconscient de nombreux cinéastes et de larges pans de la population cinéphile.

 

Affiche officielle

 

L’ARTISTE DERRIèRE LE MONSTRE 

De L'Exorciste en passant par les morts-vivants de George A. Romero, ils ont traumatisé la culture populaire, qui les cite ou recycle toujours. Mais le monstre le plus célèbre engendré par le Nouvel Hollywood est peut-être Leatherface, le croque-mitaine insurpassable de Massacre à la Tronçonneuse. Pourtant, le nom de Tobe Hooper, réalisateur du carnage texan, est loin d’être le plus connu des auteurs de la période. 

Et parmi les cinéphages, ceux qui se sont penchés sur sa carrière sont rares. Les curieux en restent d’ailleurs le plus souvent à l’iconoclaste Massacres dans le train fantôme, qui reprend d’ailleurs de nombreuses ficelles du film célébré de 1974, ou à sa suite kamikaze, Massacre à la tronçonneuse 2. Pur trip des années 80, tout en outrances et en néons fluorescents, le métrage est une commande que Hooper devait honorer en partie à contrecœur. Il s’y amusait à détruire sa propre statue du commandeur, pour aboutir à une orgie goguenarde, passionnante et jouissive. 

Quant aux autres momentums de sa carrière, qu'il s'agisse de Poltergeist ou du sublimement nanardeux Lifeforce - L'étoile du mal, aucun ne va marquer profondément le public... ou lui être porté à son crédit, sa contribution avec les spectres de Spielberg ne lui ayant jamais été tout à fait attribuée.

 

photo, Robert Englund, Kyle Richard Engels, Kyle Richard EngelsUn des premiers rôles de Robert Englund, le futur Freddy...

 

Le metteur en scène demeure l’homme d’une œuvre, le bouillonnant Massacre à la Tronçonneuse. Qu’ils ne parviennent jamais à revenir derrière la caméra (Charles Laughton après sa Nuit du chasseur) ou qu’un chef-d’œuvre éclipse leurs créations suivantes (Nabokov et son Lolita) nombreux sont les artistes dont les travaux sont écrasés par une création à l’aura irrésistible. C’est le cas de Tobe Hooper, et ce constat est d’autant plus rageant qu’on trouve au sein de sa filmographie un diamant noir tout à fait inclassable, réalisé en 1976, juste après Massacre, le curieusement nommé Crocodile de la Mort.

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commentaires
Tonton
20/11/2022 à 11:51

Les commentaires ci dessous n'ont rien compris au film qui est un mélange entre les ec comics, Psychose et le précédent film de Hooper, le tout sous une ironie féroce... dommage que Hooper fut exclus, semble-t-il, du montage ...

Fantomex
10/01/2021 à 09:45

Fan de films d'horreur, je n'ai jamais vu ce film, mais l'affiche est d'une puissance ! J'étais impressionné quand j'étais enfant.

Ray Peterson
09/01/2021 à 21:04

@ Nico
Je confirme, le final cut a échappé à Hooper, il était bien plein (drogue etc) et déjà sur d'autres projets (cf le bluray édité chez Carlotta, chut chut pas de pub).
Et je reconfirme la V.F. est absolument navrante.


Un pas bon Hooper (par contre la lumière est à tomber surtout les éclairages rouges façon "giallo") trop écrasé par son Massacre à la Tronçonneuse ?
Il y a des fois où je me demande s'il n'a pas réalisé qu'un seul bon film ce Hooper.
Ok Poltegeist (Spielberg touch dont acte), Lifeforce (Mathilda May forever ok), Invasion From Mars (trèèèèèèès moyen) et j'arrête là mais bon quoi.

Nico
09/01/2021 à 15:54

Article vraiment intéressant pour ceux (comme moi) qui se sont penchés en détails sur la carrière de Tobe Hooper.
On est pas loin du nanar effectivement, malgré d'indéniables qualités: l'ambiance, le décor, les choix scénaristiques. Mais pour le reste... Neville Brand est vraiment mauvais, certainement mal dirigé (le voir courir avec sa faux en hurlant est à la limite du risible), et sa schizophrénie caractérisée de manière ridicule. Après M. Hooper a (sauf erreur de ma part) quitté le film avant la fin à cause de différents créatifs, et du coup le montage et nombre de plans ne sont pas de son fait. Film à voir en V.O absolument, le doublage français étant véritablement catastrophique.

ragnagnas
09/01/2021 à 12:05

Un nanar navrant devenu culte a cause de de sa ringardise extreme.