Le Tombeau des lucioles : ce chef-d'œuvre du Studio Ghibli qui fait pleurer tout le monde

Déborah Lechner | 7 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Déborah Lechner | 7 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Préparez vos mouchoirs, parce qu'on va reparler du Tombeau des lucioles d'Isao Takahata, un film d'animation japonais des années 80 qui mérite tous les honneurs.

Quand on parle du Studio Ghibli, il est difficile d’écarter Hayao Miyazaki de la conversation, mais il est aussi très fréquent d’oublier de citer le regretté Isao Takahata, le cofondateur du célèbre studio d'animation japonais, qui s’est effacé dans l’ombre du maître. Il a pourtant travaillé aux côtés du réalisateur de Princesse Mononoké dès ses débuts, sur les séries Lupin III, Conan le Fils du Futur et l’inoubliable Heidi que Takahata a entièrement écrite, avant de réaliser des films notables du catalogue Ghibli (Souvenirs goutte à goutte, Pompoko, Mes voisins les Yamada). 

Mais s’il est revenu en force avec le sublime conte de la princesse Kaguya en 2013 avant de s’éteindre en 2018, son oeuvre la plus marquante reste incontestablement Le Tombeau des lucioles, un monument de l’animation japonaise qui dénote complètement du reste des films du studio et s'est hissé au rang de chef-d’oeuvre du 7e art. 

 

photoChronique d'une mort annoncée

 

À TENIR HORS DE PORTÉE DES ENFANTS

Après avoir enfilé la casquette de producteur pour les deux précédents films d’un Hayao Miyazaki en pleine ascension (Nausicaä de la vallée du vent et Le Château dans le ciel), Isao Takahata voulait retourner vers la réalisation d’un long-métrage, ce qu’il n’avait pas fait depuis le méconnu Goshu le violoncelliste en 1981. Il proposa donc au producteur Toru Hara l'adaptation d’une nouvelle publiée en 1967 qui raconte la lente perdition de Seita et Setsuko, deux jeunes orphelins japonais livrés à eux-mêmes durant les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale. Si le film a rapidement conquis la critique, l’accueil du public a été nettement moins enthousiaste, au point où il a carrément été boudé par une partie des spectateurs japonais. 

La campagne promotionnelle y est pour beaucoup puisque le film a été vendu comme une production destinée aux enfants et leurs parents, de même que Mon voisin Totoro, un autre chef-d’oeuvre du studio sorti conjointement en 1988. En réalité, après que son scénario ait été plusieurs fois rejeté, Miyazaki a pu obtenir le financement nécessaire pour réaliser son film à condition qu'il sorte en même temps que celui de Takahata, afin que les spectateurs enchaînent les séances et que les profits soient maximisés.

 

photoUn peu de douceur dans ce monde de brute

 

Mais Le Tombeau des lucioles n’a rien d'un film pour enfants et a donc vite été boycotté par les parents horrifiés par la violence et la noirceur de l’histoire. Encore plus lorsqu’il était programmé juste après ce bon gros Totoro, les spectateurs n'ayant pas forcément envie de se rappeler les horreurs de leur passé après la bonhomie ambiante du précédent film. À l’inverse, les spectateurs étaient ravis de pouvoir suivre les facéties des deux fillettes après le récit traumatisant qu’ils venaient à peine de digérer. 

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commentaires
rientintinchti
09/02/2021 à 22:45

Très grand film.
Le conte de la princesse Caguya du même réal est grandiose également.
Le tombeau des lucioles m'a toujours fait penser à l'un des meilleurs, sinon le meilleur Spielberg, l'empire du soleil. Chef d'oeuvre absolu.

Baretta
08/02/2021 à 14:07

Chef d'œuvre absolu d'un film dont personne ne peut sortir indeme.
J'ai acheté le dvd il y a bien longtemps mais je n'ai jamais réussi a revoir plus que les 10 premières minutes.

Eddie Felson
07/02/2021 à 23:34

Sacré souvenir de Cinéma & d’émotion! Des années plus tard, j’en ai encore les yeux gonflés! ;)

roger
07/02/2021 à 20:00

Comme tous les témoignages précédents j'y suis allé de ma petite larme (qui a rempli un seau, voir deux). Un film d'une telle beauté, d'une telle tristesse, tellement humain, tellement poignant qu'il procure presque une douleur physique à sa vision. Un sacré choc ! Je ne sais pas si je supporterais de le revoir mais je suis tellement content de l'avoir vu.

Marvelleux
07/02/2021 à 19:03

Vu il y a quelques temps sur Arte, j'en ai eu la larme aux yeux. Je recommande le film

Nico
07/02/2021 à 18:15

@Cépafo

Je n'aurais pas mieux dit, j'avais à peine 15 ans quand je l'ai vu, je ne m'en suis jamais remis.

Cépafo
07/02/2021 à 15:33

Bijou, grandiose, désenchanté, réel, beau, triste. L'un des plus beaux films que j'ai pu voir. Et l'un des films que je ne veux plus jamais revoir.

Impossible à rematter à cause de cette fin d'une tristesse infinie. Je sais que mon cœur de quadragénaire ne pourrait le supporter.

dams50
07/02/2021 à 15:11

Quand le film a été diffusé en France, il s'est vu programmé les mercredi AM pour les gamins. C'est dire la méconnaissance des diffuseurs de l'époque sur ce qu'était capable de produire l'animation japonaise...

Il y encore pas si logntemps, le cinéma de mon village se cantonnait encore à programmer les productions Ghibli le mercredi AM dans le cadre de ciné-goûters, ce qui leur a valu une petite mise au point de ma part. (Milles excuses à leurs bénévoles, mais bon ...)

Sinon, sur une thématique assez proche, voir également le film d'animation "Dans un recoin de ce monde", adaptation éponyme des manga.

Deny
07/02/2021 à 14:57

Un chef d’œuvre. Tellement triste qu'on le voit qu'une fois!A ne surtout pas regarder quand on est en dépression!

C.Kalanda
07/02/2021 à 12:41

Honneur à qui aujourd’hui encore y survivra, surtout si maintenant vous avez des enfants. Hugo disait « la mélancolie c’est le bonheur d’etre triste ». Je trouve que ça exprime bien ce qu’on peut ressentir en voyant ce film.

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