Scum : le film à scandale sur une jeunesse maltraitée qui fait pâlir Battle Royale

Antoine Desrues | 16 avril 2022
Antoine Desrues | 16 avril 2022

Viol, suicide, violence... Non, ce n’est pas un épisode de Capital, mais Scum, le chef-d'œuvre d’Alan Clarke sur les maisons de redressement du Royaume-Uni.

Le cinéma anglais des années 60 et 70 n’a peut-être pas connu une modification de son industrie aussi profonde et puissante que celle initiée par le Nouvel Hollywood, mais on y perçoit une rupture, ou plus précisément un conflit de générations reflété avec beaucoup de violence dans des films comme If.... (1968).

Peut-être aussi que cette mutation du septième art britannique s’est faite plus discrète parce qu’elle est globalement passée par la télévision. Ce distinguo a longtemps amené certains auteurs à être méprisés des sphères cinéphiles, quand bien même leur œuvre est aujourd’hui célébrée de tous. C’est particulièrement le cas d’Alan Clarke, dont la filmographie sans concessions en fait aujourd’hui l’un des réalisateurs les plus importants du cinéma anglais de l’époque. Profitons-en pour replonger dans son chef-d'œuvre : le glaçant Scum.

 

Scum, la loi des hooligans : photo, Ray WinstoneRay Winstone, prêt à casser des bouches

 

Un éléphant dans une prison de porcelaine

Malgré son impact conséquent sur les années 70 et 80, Alan Clarke a mis du temps à être remarqué, en particulier en dehors du Royaume-Uni. Pourtant, en 2003, le monde entier découvre à Cannes le sublime Elephant de Gus Van Sant, Palme d’or qui se révèle être très inspirée par un moyen-métrage du même nom, réalisé par Clarke pour la BBC en 1989.

À cette occasion est redécouverte la carrière d’un auteur primordial, dont la puissance crue des images se montre en accord avec un discours politique désespéré sur une jeunesse à l’abandon. Malheureusement, c’est aussi cette vigueur qui va se retourner contre Clarke, surtout au vu de sa peinture parfois insoutenable de la violence.

 

Scum, la loi des hooligans : photo, Ray WinstoneFull Metal Jacket

 

En 1977, la BBC commande justement au réalisateur un film foncièrement engagé sur les “borstals”, des maisons de correction pour mineurs assez spécifiques au Royaume-Uni, pensées pour servir d'institutions de rééducation aux jeunes délinquants. Si l’idée originelle était de séparer et protéger ces mineurs des criminels adultes, les borstals ont rapidement engendré un système d’oppression venant de leur administration pénitentiaire, qui par ailleurs ne proposait aucun programme d’éducation. Le pire, c’est que ce bazar était promu par l’État, et dépendant des autorités publiques.

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commentaires
Pat Rick
17/04/2022 à 20:13

Un film coup de poing qui fonctionne encore très bien de nos jours.

Nico
16/04/2022 à 19:11

Un sacré grand film, vraiment difficile à regarder.

Romain
16/04/2022 à 13:09

J'avoue qu'il faudrait citer Dog Pound.

Zarbiland
16/04/2022 à 10:24

Incroyable de ne pas citer (ou alors j'ai mal lu) le Dog Pound de Kim Chapiron plus connu des lecteurs ici qui est le remake de Scum