Dark Water : après Ring, le meilleur film pour chialer et trembler

Aurore Mancip | 28 janvier 2023
Aurore Mancip | 28 janvier 2023

Oubliez un peu Ring et (re)découvrez Dark Water, le film beau et triste d'Hideo Nakata, le maître de l'horreur à la japonaise. 

En 1998, dans Ring, le réalisateur Hideo Nakata faisait d’une petite fille tuée par son père un monstre assoiffé de vengeance. Les spectateurs du monde entier ont alors découvert la J-horror et l’univers des fantômes japonais, que le cinéaste a un peu plus exploité avec Dark Water. Ce film sorti en 2002 raconte l’histoire de Yoshimi, une mère en instance de divorce, qui doit chercher un emploi et un appartement pour subvenir aux besoins de sa fille, Ikuko. Alors qu’elle se bat pour conserver la garde de sa fille, d’étranges phénomènes se produisent dans leur immeuble, en proie à l’humidité et à un fantôme qui hante les lieux délabrés.

Si Ring a terrifié ses spectateurs à l’aide de jump scares et de mythes urbains glauques, c’est ici une tension continue, insidieuse qu’instaure le réalisateur jusqu’au point d’acmé du film, considéré par beaucoup comme le plus triste (et beau) de la filmographie d’Hideo Nakata.

 

Dark Water : photoLa pluie qui tombe tout au long du film renforce l’aspect mélancolique de l’histoire

 

divorcE et patriarcat ne font pas bon ménage

Dans une interview de 2013, le réalisateur Hideo Nakata a souligné que Dark Water évoque une réalité sociale, celle des mères célibataires qui luttent pour gagner leur vie et éduquer leurs enfants. En effet, les années 1990 furent une période de grands bouleversements pour le Japon. Le développement économique a permis à de plus en plus de femmes japonaises d’accéder à l’éducation et de s'écarter progressivement des conceptions familiales traditionnelles présentes dans le pays.

La crise qui a fait suite à la bulle spéculative de 1986 a accéléré l’individualisme et le taux de divorce a augmenté très rapidement dans les années 1990, atteignant son pic en 2002, soit l’année de la sortie du film. De fait, le public rencontre Yoshimi pour la première fois dans un cabinet de médiation de divorce, dans lequel elle se bat pour conserver la garde de sa fille, Ikuko. La réalité de Yoshimi, le personnage principal du film, fait ainsi écho à celle d’autres femmes du pays.

 

Dark Water : photoFace à face déséquilibré 

L’anxiété et la détermination de Yoshimi la rendent immédiatement attachante aux yeux des spectateurs. Bien qu’on lui assure que la garde des enfants est la plupart du temps accordée aux mères, la capacité de Yoshimi à prendre soin de sa fille est remise en question par les médiateurs et l’avocat de son mari à de nombreuses reprises durant le film.

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commentaires
Birdy en larmes
30/01/2023 à 14:29

Pareil que vous tous... et ce moment dans l'ascenseur quand elle comprend... et la porte qui se referme...

Mx
28/01/2023 à 14:48

jamais vu ring, mais celui là, enorme BAFFE lors de sa découverte, en 2004, à l'utopia!

Ray Peterson
28/01/2023 à 14:00

Autant Ring m'avait intrigué et (un peu effrayé), autant Dark Water m'avait hypnotisé, émerveillé et fait pleurer à la fin de la séance (anecdote perso, les WCs étaient inondés à la fin de la projo!) Un joyau. Le remake est VRAIMENT à oublier avec pourtant aux commandes le pourtant bon Walter Salles et la sublime Jennifer Connelly.

taffey lewis
28/01/2023 à 12:14

chef d'oeuvre.