Le miracle Clerks : comment un mini film de potes a pris Hollywood par surprise
En 1994, Kevin Smith, un jeune réalisateur inconnu venu du New Jersey, fait des débuts remarqués avec Clerks, les employés modèles. Un premier film qui raconte une journée (mouvementée) dans la vie de Dante Hicks (Brian O'Halloran), vendeur dans une épicerie Quickstop, et de son pote Randal Graves (Jeff Anderson), employé du vidéoclub voisin, entre clients pénibles, potes encombrants, et triangle amoureux.
Avec un micro budget et beaucoup d'idées, Kevin Smith se place dans la lignée d'une nouvelle vague de cinéastes indépendants et s'approprie le slacker movie pour dépeindre le quotidien de geeks désœuvrés et livrer, derrière la trivialité des situations et des dialogues, une réflexion sur le sens de la vie. Et prouver que tout le monde a sa place au cinéma, derrière la caméra et à l’écran.
Un job qui serait super sans les clients...
Un cinéma de la débrouille
Tout comme son personnage de Dante, qui le répète tout au long du film, Kevin Smith n’était pas censé être là. Rien ne prédestinait ce geek du New Jersey à faire carrière dans le cinéma. Après avoir abandonné la fac l’année précédente, le jeune Kevin Smith laisse également tomber ses études à la Vancouver Film School au bout de quatre mois à peine. Il récupère de justesse les 5 000 dollars de son inscription et rentre à Leonardo, sa ville natale du New Jersey. Quitte à dépenser son argent, autant que ce soit pour faire un film, décide-t-il.
Mais Kevin Smith ne rentre pas bredouille de Vancouver. Sur les bancs de l’école de cinéma, il a rencontré celui qui sera son ami et producteur tout au long de sa carrière, Scott Mosier. Les deux aspirants cinéastes passent alors un pacte : chacun travaille sur un scénario et aidera l'autre à tourner son film. C’est Kevin Smith qui termine le premier, et les deux amis se lancent dans la production de Clerks.
Le budget du film est serré, très serré. Kevin Smith réunit tout l’argent possible. Exactement 27 575 dollars, obtenus en cumulant une dizaine de cartes de crédit et en vendant une partie de sa collection de comics. Toutes les décisions créatives de Clerks sont des conséquences de cette économie plus que précaire.
Et dire qu'il n'était même pas censé être là ce jour-là...
Kevin Smith tourne son film dans l’épicerie Quickstop où il travaille depuis plusieurs années. À 22h30, l’heure de la fermeture, il baisse le store et entame sa deuxième journée de travail. Le tournage de Clerks a lieu de 23 heures à 6 heures du matin, pendant 21 nuits du printemps de 1993. Pour contourner le manque de lumière naturelle, Kevin Smith a recours à une pirouette scénaristique : quelqu'un a vandalisé le cadenas du store du magasin, obstrué par du chewing-gum. Celui-ci restera donc fermé toute la durée du film, qui s’étend sur une seule journée. Et si Clerks est tourné en 16mm et en noir et blanc, ce n’est pas vraiment un parti-pris esthétique. C’est surtout moins cher, et plus simple pour l’étalonnage.
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08/08/2023 à 03:22
Une leçon de vie...
07/08/2023 à 12:24
entre la discution sur l'etoile noir et celle sur l'auto fellation entre autre c'est un best of de dialogue qui péte, le noir et blanc lui va trés bien, peut etre le meilleur film de Smith, même si j'adore autant Dogma.
07/08/2023 à 10:58
Découvert il y a 25ans le film été sympa sans plus , avec le temps il prends de la valeur historique, le 2 es passable mais le 3 été top
07/08/2023 à 10:09
un OVNI culte, et tellement représentatif d'une génération....
07/08/2023 à 00:24
Culte tout simplement
06/08/2023 à 19:57
Une pépite!
06/08/2023 à 19:56
découvert après Chasing Amy qui reste mon préféré. culte.
06/08/2023 à 19:28
Je me suis toujours pas remis de la discussion sur la destruction de l'étoile noire.
06/08/2023 à 19:08
La comédie préférée. Dans mon top 10. Leçon d’écriture en terme de dialogue. Le côté cheap renforce la sympathie qu’on a pour le film. Et la VF a aussi ce coté cheap ce qui rend le film encore plus drôle. 37 !